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« Que serait une famille sans secret de famille ? » : voici la question qui hante ce livre.
Dans la famille Garde se murmure à voix très basse l'histoire de cet oncle Marcel, exilé par son père en Australie en 1900. Pour quel motif ? Nul ne le sait. Désireux de rendre justice à cet inconnu, l'auteur commence par inventer le roman d'aventures de ce banni : son voyage, son arrivée à Sydney, son désarroi, sa résolution de devenir un autre en se forgeant dans cette Terre promise un nouveau destin....
Au fil d'une enquête émaillée de révélations et de coups de théâtre, l'auteur réalise qu'il fait fausse route : le récit familial était un mensonge, comme la fiction que nous venons de dévorer avec passion. Marcel Garde n'a jamais mis les pieds en Australie. Il faut donc rembobiner le film de cette vie, voyager dans le temps (en remontant de quatre générations dans un arbre généalogique troué de silences et de morts) et dans l'espace (la Provence, l'Australie, la Guyane) à la recherche de la vérité, pour comprendre comment cet homme s'est engagé dans la marine contre la volonté de ses parents, pourquoi il a été envoyé au bagne de Cayenne, dans quelles circonstances il est mort...
Ainsi, le vrai roman du banni et le roman vrai du bagnard, la mémoire transmise et la vérité traquée, permettent tour à tour de saisir la manière dont les légendes, les omissions et les non-dits, les mensonges ou les dissimulations vieilles de plus d'un siècle, se répercutent de génération en génération, charriant des fantômes qui déterminent le destin des descendants : l'effet du secret de famille est comparé à « la présence invisible mais réelle d'un colorant dilué dans une source, un ruisseau, une rivière puis un fleuve, jusqu'à la mer ».
« On ne choisit pas sa famille, évidemment. Mais on choisit la distance à laquelle on la tient. » p.97
Roman en 3 parties sur un secret de famille :
- la première : Exil
Le romancier imagine ce qu’est devenu son grand oncle Marcel, d’après les dires de la famille il aurait fait quelque chose d’inavouable, et pour ne pas jeter l’opprobre sur sa famille il serait parti dans des conditions expéditives en Australie en 1900. Depuis il n’existe pas.
« Contraindre Marcel à partir, c’est faire comme s’il était mort. Ne plus jamais prononcer son nom, c’est faire comme s’il n’était jamais né. » page 109
-la seconde : Autobiographie d’une absence
Comment la vie dans le Sud de la France et dans le monde à continuer
-3eme partie:Un caillou ovale, noir strié de gris
Grâce aux archives l’auteur lève le voile et trouve la vérité sur ce grand oncle, sauf la raison de son départ
« Nous sommes des mots dans une phrase commencée par nos parents et qui sera terminée par nos enfants. Proverbe massai » page 196
Plusieurs belles phrases, histoire intéressante en revanche la dernière partie est assez redondante et j’avais l’impression de lire et relire la même chose.
L'auteur s'intéresse à une certain oncle dont personne n'a jamais parlé dans la famille, sauf une fois une grande-tante.
Cette évocation éveille sa curiosité et il se lance dans des recherches pour savoir qui était ce fameux oncle Marcel, qui serait parti en Australie vers 1900 à l'âge de vingt ans.
Étrange qu'il ne soit jamais mentionné, sauf dans les carnets de son père qui malheureusement n'en savait pas grand chose, victime lui aussi de ce lourd secret familial.
Alors, François Garde écrit une première partie où il imagine l'existence de l'oncle Marcel débarquant seul en Australie.
Puis il poursuit ses recherches dans les archives militaires et découvre alors une toute autre réalité dont il ne parlera pas à son père alors âgé de 93 ans.
C'est lui alors le seul détenteur de ce secret de famille qui aura duré un siècle.
A priori lui seul détiendra la vérité.
Une histoire très intéressante qui en dit long sur les secrets de famille.
Il mettra huit ans à le terminer, entre les doutes, les incertitudes, les découragements.
Mais il ira finalement a u bout, pour faire revivre l'oncle Marcel et le réhabiliter après cette centaine d années de silence.
C'est très bien écrit, et l'on ressent tout ce qu'a du ressentir l'auteur au cours de sa quête.
Un beau partage d'un pas de sa vie.
Merci Myriam
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