Il aurait voulu être un grand comédien, mais Visconti lui a dit après un bout d'essai : « La caméra ne t'aime pas vraiment ». Il aurait voulu être un grand auteur, mais il n'a pas écrit l'oeuvre immortelle dont il rêvait. Alors, Massimo Gargia s'est contenté d'être un brillant mondain et un grand organisateur de fêtes. Que reste-t-il de tout cela ? Une foule de relations superficielles, faite de paillettes, certes, mais de pas mal de solitude tout de même. Avec une certaine nostalgie, Massimo Gargia se souvient. Il évoque ce jeune garçon qu'il était, à Naples, quand il s'en allait avec ses copains « casser du pédé », manière de se sentir plus viril que viril. Et puis, le beau jeune homme aux cheveux blonds est entré dans le grand monde, il a accompagné des vieilles dames comme Greta Garbo, il a eu des maîtresses. et finalement des amants aussi ! Dans la chaude atmosphère de la dolce vita romaine ou dans la moiteur des nuits parisiennes, le machiste napolitain s'est laissé séduire par ces jeunes éphèbes au regard sombre.
Si Massimo Gargia parle de lui et de ses amours, il évoque aussi ceux qu'il a côtoyés. Moravia qui n'aimait que les femmes, Pasolini qui n'appréciait que les petits voyous, Visconti qui transformait ses amants en acteurs talentueux, Marlon Brando fou amoureux de l'acteur français Christian Marquand. Il se souvient aussi de Fabrizio, ce comédien à la beauté époustouflante que Visconti fit jouer sur scène. une carrière qui démarrait très fort ! Mais le cher Fabrizio crut pouvoir tenter sa chance à Hollywood en abandonnant brusquement son rôle au théâtre pour rejoindre Rock Hudson, un autre de ses amants. Et le malheureux Italien aux rêves trop grands pour lui finit pompiste dans une station essence de Los Angeles. La gloire, l'amour, le sexe, l'ambition se mêlent dans un tourbillon étourdissant où tant de destins finissent par sombrer. Pour la première fois, Massimo Gargia, l'homme à femmes, l'escort boy au doux sourire, révèle ses amours masculines vécues jusqu'ici dans la plus grande discrétion.
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