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« Je vois dans la misandrie une porte de sortie. Une manière d'exister en dehors du passage clouté, une manière de dire non à chaque respiration. Détester les hommes, en tant que groupe social et souvent en tant qu'individus aussi, m'apporte beaucoup de joie - et pas seulement parce que je suis une vieille sorcière folle à chats.
Si on devenait toutes misandres, on pourrait former une grande et belle sarabande. On se rendrait compte (et ce serait peut-être un peu douloureux au début) qu'on n'a vraiment pas besoin des hommes. On pourrait, je crois, libérer un pouvoir insoupçonné : celui, en planant très loin au-dessus du regard des hommes et des exigences masculines, de nous révéler à nous-mêmes. »
J'ai découvert ce titre dans la bibliographie d'un autre lu récemment, et le titre m"a interpelée !
Encore un brûlot féministe ?
Mais pas du tout ce tout petit essai liste tout ce qui devrait nous inciter à haïr les hommes : leur suffisance, leur facilité à profiter de tous leurs avantages, leur capacité à se serrer les coudes, à se coopter, à se moquer, à dispenser des blagues salaces-sexistes-misogynes (voire anti homosexuels) sans y trouver à redire !
Elle envie cette fraternité millénaire, leur facilité à poursuivre un but sans se laisser encombre de tout ce fatras qui pollue la vie des femmes depuis toujours ...
Elle évoque l'audace de l'escroc vs le syndrome de l'imposteur qui bloque tant de femmes ...
Elle lance également la réflexion sur l'hétérosexualité imposée comme modèle depuis l'enfance ...
Mais surtout elle joue de cette misandrie pour relancer le sujet de la sororité, de cette manquante alliance des femmes, de la confiance qui les bride encore pour se laisser aller à être lles-mêmes, à oser, à aller de l'avant ...
Un essai salutaire !
Dont je ne comprends absolument pas pourquoi il a failli être interdit à la demande du trop zélé Ralph Zurmély, chargé de mission au ministère délégué à l'égalité femmes - hommes, qui a menacé l'éditeur du livre de poursuites judiciaires s'il ne retirait pas ce livre de la vente ... alors qu'il ne l'avait même pas lu et que le tirage initial n'était que de 450 exemplaires. Merci à lui donc pour le buzz ainsi généré et le succès de cet essai !
Dans ce cours essai au titre résolument provocateur, Pauline Harmange s’interroge et interroge : est ce que la misandrie est le contraire de la misogynie ?
Selon l'autrice, militante féministe, la misandrie n'existe qu'en réaction à l’oppression masculine. Certains passages sont justes (notamment en ce qui concerne le syndrome de l’imposteur dont beaucoup de femmes souffrent, certains hommes également mais ils sont moins nombreux), drôles et piquants. A mon sens, il faut lire cet essai comme une invitation au débat et une ode à la sororité.
Je trouve que le titre peut desservir l'essai et en rebuter beaucoup. Je ne l'ai pas acheté justement à cause de ce titre agressif et racoleur mais j’étais ravie de le trouver dans la boîte à livres de mon immeuble.
Si vous souhaitez vous plonger dans un récit féministe, lisez King Kong théorie de Virginie Despentes.
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