« Comment se détacher de tout ça ? Tout ce qui empoisonne. Tous ces souvenirs qui ne servent à rien d'autre que polluer. Je ne veux plus avoir à être tentée par cette foule d'émotions usinées. Je ne veux plus avoir à souffrir de ce dont je me rappelle, de façon quelque peu erronée, inévitablement ; et qui interfère avec toutes mes réactions. Je veux devenir quelqu'un d'autre, perpétuellement, quelqu'un que je saurais peut-être mieux aimer. Je veux sourire sans ironie sadique. Je veux entendre du bonheur, ne serait-ce qu'un peu, en éprouvette, un échantillon de vie qui me sortirait de cet étang de survie. Et effacer. Le passé ne vaut pas d'être pensé. » « Miroir, qui es-tu ? » énonce une plongée en soi... Non pour s'enfoncer, complaisamment, dans ce qui mine l'existence, mais pour accepter, dépasser et transcender celui-ci. En cela, l'écriture intimiste et épidermique de ce texte fuit le narcissisme et, pour filer l'image de son titre, relate plus une traversée du miroir qu'une autocontemplation superficielle. Traversée qui a pour but la sérénité, la paix, la joie de vivre, la vérité et la sincérité, toutes choses auxquelles nous aspirons tous et qui font de cet autoportrait singulier un texte inspirant.
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