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« Dans le Poitou, à Mirebeau, il y a une race d'ânes qui a pris le nom du village. On les appelle des mirebalais. Ce sont des ânes particulièrement robustes... Il existe des hommes qui ont ces mêmes capacités... ».
Sous la France de Louis XV le bien-aimé, au coeur de cette vie de cour, la marquise de Pompadour trône en reine des favorites jusqu'à l'arrivée impromptue de Mauro. Ce jeune éphèbe à l'insolente musculature a acquis la réputation sulfureuse d'être le meilleur mirebalais du royaume. Dans la torpeur de la nuit, il prête sa fougue pour honorer les dames délaissées par leurs nobles maris fatigués... Mais au sein de cette société d'Ancien régime où l'intrigue se mêle à l'ambition, Mauro va provoquer des inimitiés aussi tenaces que mortelles. Peut-on jouer avec l'amour sans en devenir l'esclave ?
Vous connaissez tous, au moins de nom, la célèbre émission Télé-Matin. Je ne vais pas prendre ce chemin pour vous présenter ce livre, mais si vous n’avez pas fait le lien, l’auteur, Willam Leymergie, en est l’ancien présentateur. J’ai offert ce livre à ma Maman, qui m’avait fait part de sa sortie. Aussi, comme vous le savez, les livres, dans la famille, sont lus – et relus. Au plein milieu de ma PAL de polar dans le cadre du Prix Bureau des Lecteurs Folio RTL, j’ai intercalé cette lecture, fraîche, estivale… Une curiosité dont il fallait que je vous parle !
Nous sommes au XVIII siècle. Mauro est un paysan, issu d’une famille de paysans. Alors qu’il pense son destin scellé, l’abbé Noyès lui fait une proposition des plus singulières : devenir Mirebalais. Une « profession » que l’on ignore qui a toute son importance auprès des dames de la cours. Derrière cette ascension, des enjeux sont révélés, des jalousies prennent part à la fête, et des pièges sont tendus… Comment Mauro va-t-il évoluer dans ce monde qui n’est, originellement, pas le sien ?
Ce livre est une curiosité. Le sujet – incroyable mais pourtant bien historique – nous entraîne dans les salons coquins du XVIII siècle. Si cette toile de fond est tendue (!), l’histoire est davantage construite autour de la justice. Mauro, tout en apprenant vivre dans un nouveau monde, loin de ses terres, sait rester lui-même. Au-delà d’un physique inébranlable (!), Mauro se découvre une âme de justicier, en compagnie de son comparse l’abbé Noyès. Un roman estival, à mettre dans tous les paniers de plage !
Pour aller plus loin : un roman d’un autre temps, écrit d’une plume légère, entre le romanesque et l’historique. Des personnages avec un caractère bien distinct. Des descriptions complètes, qui permettent au lecteur d’identifier très clairement le caractère singulier de chaque individu qui prend part à cette délicieuse aventure.
Mirebalais, de Mirebeau, ce village du Poitou où naissent aussi la plus ancienne race d’ânes, un baudet presque condamné à disparaître malgré sa grande puissance. Peu habile néanmoins à certains travaux, sa principale capacité l’a sauvé : la monte. Certains hommes jouissent de la même aptitude et au XVIII° siècle, un rôle de cour allait être alloué à ces mirebalais.
Dans cette France de Louis XV avec une marquise de Pompadour aux petits soins pour les plaisirs du roi à Versailles, un petit Mauro voit le jour en Dordogne pour la plus grande joie des parents Mortesagne et de son frère Willibert. Le bébé est très foncé de peau, comme son père, qui souhaite donc lui donner ce prénom aussi étrange que séduisant. Les années passent, le petit Mauro devient un éphèbe digne des plus belles représentations grecques et pendant que son grand frère manie l’épée sur les champs de bataille, Mauro déploie la sienne parmi les bottes de foin. Avec la bénédiction du prêtre Noyés qui, malgré son engagement religieux, a le « cierge » robuste. Des soirées très particulières sont organisées, coquines pour le plus grand bonheur de ces dames qui ne réclament que Mauro et ses performances sportives. Face à ces succès auprès de la gent féminine, les jalousies ne tardent pas à tournicoter chez ces messieurs de la haute, un duel devient inévitable et Mauro… en est le vainqueur. Une victoire qui tourne en rumeur d’assassinat et oblige le bel étalon à quitter ses fonctions pour fuir vers la capitale avec son frère, l’intrépide Noyés et le maître d’arme Thérold. Comment jeux amoureux et cabrioles vont pouvoir continuer dans cette société où l’ambition recherche des points culminants. D’autant que Mauro n’a en réalité qu’un seul amour, celui pour Lison.
Une très agréable surprise que de découvrir la plume fantaisiste de William Leymergie baignée dans les alcôves d’une histoire française passablement oubliée et qui rappelle évidemment le célèbre film « Que la fête commence » de Bertrand Tavernier. Un récit mouvementé, délicieusement intrigant, joyeusement drôle et subtilement grivois. Avec des personnages attachants, à commencer par ce Mauro, non pour ses facultés physiques – quoi que – mais pour sa noblesse d’âme et son esprit de bravoure.
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