Quand 50 Explorateurs partent à la découverte des romans de cet automne...
Super! J’avais adoré son premier roman, Les hommes couleur. Beaucoup moins le second. Je surveille les avis sur celui-ci
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Quand 50 Explorateurs partent à la découverte des romans de cet automne...
Ce roman raconte une troupe de théâtre un été, des enfants d’une dizaine d’années, de tous milieux, à Marseille, l’homme charismatique qui mène cette troupe et les deux jeunes femmes, amies, qui encadrent avec lui les enfants.
Et en sourdine (au moins au début du roman) la maltraitance dont est l’objet une enfant, Joséphine.
L’écriture de Cloé Korman m’a tout de suite énormément plu, comme dans « Les hommes-couleurs ». Le texte est dense, en dit beaucoup en peu de mots, forts bien choisis.
J’ai aimé ces longs paragraphes, très ponctués, très rythmés dans lesquels on sent monter la tension liée au sujet, grave.
L’auteure raconte avec talent les non-dits, les manquements, les petites lâchetés dont on peut faire preuve face à une enfant, visiblement battue, et qui nie, ne dit pas, ne se plaint pas. Et puis les regrets et les excuses qu’on se trouve des années après.
Un petit bémol sur la pièce de théâtre en elle-même, les passages qui lui sont consacrés ne m’ont pas semblé apporter grand chose au roman.
C’est un beau texte, que je vous invite vraiment à découvrir.
Ce livre est glaçant. Il m'a un peu rappelé "chanson douce" de Leïla Slimani dans sa construction, petite différence toutefois, dans "chanson douce" on sait ce qu'il va se passer dès le début, ici on ne sait rien même si on pressent très fortement le dénouement de ce roman.
L'auteur se saisit donc avec un certain talent d'un sujet extrêmement difficile : la maltraitance sur les enfants. Le traitement du sujet est parfaitement maîtrisé, jamais on ne tombe dans le voyeurisme malsain ou la caricature. Non, ici, on n'a aucun mal à imaginer (malheureusement) un cas de ce type dans la vraie vie. Forcément, on s'interroge et on ne ressort pas totalement indemne de cette lecture que l'on termine en apnée.
Quelques passages sur le spectacle surtout en début de roman paraissent un peu longs et pas toujours très utiles. Cette sensation de "remplissage" au début m'a fait un peu baisser ma note.
Ceci dit, cela ne nuit pas réellement à la lecture. Le style d'écriture direct et fluide de l'auteur est agréable, les personnages sont incroyablement humains avec leurs qualités, leurs émotions, leurs remises en question et leurs défauts.
C'est un roman qui traite d'un sujet très difficile, qui interroge, qui sonne incroyablement juste et qu'il faut avoir lu. Il se lit vite, on en sort remué, scandalisé aussi. Un roman qui fait mouche donc et que je recommande.
Parce qu’un enfant meurt tous les deux jours suite à la maltraitance d’un adulte ayant autorité. Parce qu’au-delà de la qualité de ce livre (sans être un coup de cœur, sa lecture est agréable), il délivre un message essentiel. Parce qu’il serait indispensable que plus jamais personne ne regarde à côté. Parce qu’il faut ouvrir les yeux et être dans la protection des enfants, de tous les enfants, même ceux des autres. Parce qu’un jour leur devenir pourra être celui de Joséphine. Parce que la violence atteint toujours et laisse des séquelles et parfois est l’issue. Parce que nous sommes responsables et qu’il vaut mieux une erreur qu’un décès. Parce que même ceux qui ne succomberont jamais mérite notre attention.
Marseille. Il y a quinze ans. Claire et Manu sont deux copines de dix-huit ans, qui débarquent de Paris pour encadrer un stage de théâtre pour enfants durant l’été, sous la direction de Dominique Müller, vingt-huit ans.
Paris, aujourd’hui. Claire est médecin dans un hôpital. Un homme alité, en fin de vie, demande à lui parler : c’est Dominique. Les souvenirs affluent alors dans l’esprit de Claire, souvenirs dans lesquels elle doit faire le tri, entre réalité et ressenti.
L’auteure fait ainsi alterner le présent et le passé, à la recherche de la vérité et d’une forme d’expiation. Car si Claire ne se souvient pas du nom de tous les enfants de cet été, certains sont gravés à jamais. Pour de tristes raisons. Car au-delà de la beauté de ce « midi » ensoleillé, on trouve beaucoup de noirceur et de lâcheté : celle des adultes, celle des enfants. Et une enfant va en faire les frais.
Cloé Korman construit un roman à la fois joyeux sur le plaisir de la découverte du dépassement de soi et de ses peurs intimes grâce à l’expression théâtrale, les jeux des enfants, la découverte du désir et triste avec l’indicible sur une toute petite fille qui gêne.
C’est un roman dérangeant car on se plairait à voir continuer cette expérience théâtrale dans le temps, qui semble avoir des vertus thérapeutiques pour certains, qu’on voudrait conserver cette luminosité propre au sud de la France, et cette insouciance associée à l’enfance. Mais on vibre avec Claire, on explore à travers son regard cette scène qu’est la vie, de façon très lente, et on sait très bien qu’après cet été, tout aura changé.
lirelanuitoupas.wordpress.com
http://leslivresdejoelle.blogspot.com/2018/09/midi-de-cloe-korman.html
Claire est médecin dans un hôpital parisien. Un jour, un nouveau patient qui vient d'être admis dans son service demande à la voir. Elle reconnaît alors Dominique, un ancien amant. Cette rencontre la bouleverse car Dom est très malade et ne pourra pas être sauvé mais revoir Dom fait resurgir dans son esprit les circonstances de leur rencontre et les fantômes du passé.
Un été, quinze ans plus tôt, partie à Marseille avec sa meilleure amie Manu, Claire avait travaillé pendant cinq semaines dans le théâtre associatif que dirigeait Dominique. Il s’agissait d'encadrer un stage de théâtre pour une vingtaine d'enfants de 10 et 12 ans, cette année-là l'équipe travaillait sur "La tempête" de Shakespeare. Manu et Claire avaient été interpellées par le comportement d'une petite fille, une petite Joséphine solitaire et timide qui faisait tout pour qu'on ne la remarque pas, une petite fille meurtrie. "Je n'ai jamais su l'immobiliser près de moi plus de quelques secondes, jamais pu contempler son visage lorsqu'elle me parlait. Elle était toujours sans le dire, en train de se sauver." Cette petite fille en souffrance était-elle victime de maltraitance? victime de harcèlement?
Mais l'été, l'ambiance de vacances, l'amour qui naît entre les jeunes gens dans une sorte de triangle amoureux les empêchent de prendre conscience du drame qui va se jouer sous leurs yeux...
Cloé Korman multiplie les allers et retours entre présent et passé dans cette histoire qui est centrée sur Dom, Manu et Claire et sur leur passé commun, le mari et les enfants de Claire sont juste évoqués mais ne sont pas intégrés au récit. L'auteure restitue bien le contexte de ce stage encadré par un homme très charismatique, par deux jeunes femmes amies tout juste sorties de l'adolescence, un stage qui se déroule pendant les vacances d'été au soleil dans une ambiance de légèreté et de flirt. La psychologie des jeunes ados est finement analysée. Le drame qui s'est produit est annoncé dès le début mais l'auteure réussit bien à maintenir une certaine tension et ce n'est que dans les dernières pages qu'on découvre ce qui est arrivé à Joséphine, une petite fille qui était difficile à aider.
Cloé Korman raconte une petite fille très émouvante dont le destin brise le cœur. Une histoire de responsabilité non assumée, d’enchaînements de circonstances et de remords qui poursuivent toute une vie. Le tout est écrit avec finesse et justesse.
Une très jolie découverte que ce roman de Cloé Korman, auteure que je ne connaissais pas jusque-là.
Claire est médecin. Un jour un patient est admis dans son hôpital et demande à la voir. Sous les traits de ce malade qui semble être en fin de vie, Claire reconnaît Dominique, un ancien amant qu’elle a connu 15 ans plus tôt, alors qu’elle animait un atelier de théâtre pour enfants avec sa meilleure amie Manu.
La clé de l’histoire paraît résider là, dans ce qui s’est passé il y a 15 ans, au cours de cet été, entre Claire et Dominique, entre Claire et Manu, entre Dominique et Manu, et avec les enfants qui étaient présents à ce stage et qui répétaient La Tempête de Shakespeare. Quelque chose semble être lié plus particulièrement à Joséphine, une petite fille un peu à l’écart, un peu différente, un peu trop secrète.
Le roman de Cloé Korman est captivant de bout en bout. Les imbrications entre les différentes époques se font très naturellement et j’ai suivi cette histoire avec grand plaisir, un peu comme je l’aurais fait avec une enquête policière.
L’auteure a l’art de nous tenir en haleine en livrant juste ce qu’il faut d’informations au fur et à mesure pour qu’on imagine des pistes et veuille en savoir plus. Elle joue aussi habilement avec les sous-entendus, les non-dits, les allers-retours entre passé et présent et noue une intrigue palpitante. On sent très vite que Claire n’est pas à l’aise avec sa conscience, que quelque de grave est arrivé et qu’elle a besoin de régler certaines choses avec ceux qui ont partagé ces instants avec elle.
Ce qui est très agréable dans la lecture de ce roman c’est que les personnages possèdent bien tous leur personnalité, pas uniquement Claire et Dominique mais aussi les enfants et Manu. Ce qui rend le récit très réaliste.
Malgré la violence de ce que le livre raconte, l’écriture n’est jamais heurtée mais reste toujours très sensible, pleine de douceur, comme pour atténuer l’horreur de ce qui est survenu. Le récit paraît peut-être parfois lent mais cela vient sans doute du fait que le personnage de Claire a finalement du mal à mettre des mots sur les évènements, comme si elle avait besoin de ce temps de parole pour peut-être accepter, assumer, voire se déculpabiliser.
Une belle rencontre littéraire, en ce qui me concerne, qui me donne envie de me plonger dans les autres romans de Cloé Korman.
Avis de la page 100
Si le reste du roman de Cloé Korman continue sur la lancée des 100 pages que je viens de lire, je crois que je pourrai dire que je viens de faire une rencontre littéraire !
Ce roman est totalement addictif et j’ai bien du mal à interrompre la lecture tant j’ai envie de connaître le secret qui lie les personnages. Car il semble évident qu’il y a un mystère à percer dans la relation entre Claire, devenue médecin et Dominique, ce patient atteint d’une hépatite qui a été admis dans son service et qu’elle a très bien connu 15 ans auparavant.
Cloé Korman a une façon bien particulière d’aller et venir entre les époques, de distiller des informations qui amènent à s’interroger sur ce qui s’est passé et de nous tenir en haleine tout au long des pages.
Super! J’avais adoré son premier roman, Les hommes couleur. Beaucoup moins le second. Je surveille les avis sur celui-ci
Rendez-vous de la page 100
Chloé est médecin dans le service de médecine interne d'un hôpital parisien.Quand elle apprend que le patient qui demande à la voir est Dominique,l' homme qu'elle a connu et aimé, les souvenirs oubliés ressurgissent:Marseille,été 2000,la pièce qu'ils ont montée ensemble, ses relations avec Dominique,les enfants qui participaient à l'atelier et notamment la petite Joséphine....
J'aime cette écriture qui navigue entre passé et présent, je me perds un peu dans les détails des répétitions mais je sens bien qu'il s'est passé quelque chose cet été là et j'ai envie d'en savoir plus...
Mon avis définitif :
Une personne surgie du passé et tous les souvenirs que l’on croyait oubliés remontent à la surface.
C’est ce qui arrive à Claire, médecin dans un hôpital parisien lorsque l’un des patients admis dans son service se révèle être Dominique. Cet homme, elle l’a connu et aimé il y a une quinzaine d’années le temps d’un été alors qu’elle travaillait avec son amie Manu à Marseille dans le théâtre associatif qu’il dirigeait. Les fantômes du passé ressurgissent, notamment cette petite fille solitaire Joséphine et le drame qui s’est joué cet été.
Je suis immédiatement entrée dans cette histoire (parce que moi aussi dès que je rencontre une connaissance la boîte à souvenirs s’ouvre et je revisite le passé…), j’ai bien senti qu’il s’était passé quelque chose qu’ils avaient voulu oublié les uns et les autres et cela m’intriguait (je faisais des hypothèses dont je voulais vérifier la véracité et j’avais hâte de poursuivre ma lecture pour en savoir davantage). J’ai bien aimé cette écriture naviguant entre passé et présent, simple, fluide, les non-dits, tout ce qu’on lit entre les lignes.
« Avions-nous d’autres sortilèges ? Des pouvoirs qu’il faudrait un jour, nous aussi, enterrer …. Que pouvions-nous en faire pour empêcher la catastrophe ? »
J’ai apprécié l’idée même de ce livre, cette façon de revisiter le passé quinze ans après, de mettre des mots sur ce qu’ils étaient incapables d’appréhender il y a 15 ans, la façon différente que chacun des protagonistes a eu d’aborder ce drame. Le drame lui-même, présent à chaque page mais en arrière-plan, inapprochable mais, parce qu’il y a un mais je me suis un peu perdue dans les longues explications des répétitions de « La tempête » de Shakespeare et je m’interroge en refermant ce livre.
Ma méconnaissance de cette pièce m’a-t-elle fait passer à côté de quelque chose ? Pourquoi a-t-on ces longues descriptions des répétitions ?
Cloé a maintenant des enfants qui ont l’âge de Joséphine. Est-ce anecdotique ou important dans le récit ?
C’est donc un bilan en demi-teinte car je reste sur ma faim mais promis dès que j’ai fini mes lectures je lis « La tempête » de Shakespeare.
Claire est médecin à Paris, avec une vie a priori rangée, son travail, son conjoint et ses filles à l’aube de l’adolescence. Mais voilà, Claire garde caché un secret de son passé, un évènement tragique survenu pendant un job d’été à Marseille, quand elle avait 18 ans. L’arrivée de son amant de l’époque dans son service, alors que ce dernier est fin de vie, va l’obliger à aller fouiller au fond de sa mémoire, soulever un voile qui couvre sa jeunesse et qu’elle n’a pas forcément envie de revivre.
Le roman passe d’une époque à l’autre, en déroulant son intrigue, et on suit d’une part la vie de Claire aujourd’hui confronté à la maladie de son ancien amant, et d’autre part sa vie à 18 ans, alors qu’elle travaille avec lui, l’été, afin d’organiser un stage de théâtre pour les enfants du quartier.
Très vite l’auteur installe un sentiment de malaise diffus, par petites touches, et de façon très indirecte avec l’intrigue : une vague histoire de fantôme sur la route, une petite fille qui apparaît sur le vélo de Claire etc. Toutes ces touches, complètent le nœud même du roman, le drame qui va se jouer au cœur de l’été, avec les enfants en stage.
Vu comme ça, on a le sentiment d’un très bon roman, bien construit, bien écrit, sensible mais détaché. Parfois le style « chirurgical » colle avec le métier de Claire. L’ambiance, l’atmosphère, la chaleur de l’été deviennent palpables.
Et pourtant, je n’ai pas réussi à entrer complétement dans ce court roman de 200 pages. L’auteur soulève trop de pistes, fait trop d’aller-retour passé-présent, étire en longueur les passages sur les répétions de la pièce que les enfants doivent jouer à la fin du stage, passe sur des détails de peu d’intérêt. Tout cela vient alors « casser » le rythme du récit et cette atmosphère si étrange que l’auteur a essayé de construire. J’ai le sentiment qu’à ouvrir trop de portes on passe à côté d’éléments non (ou mal) traités. Il aurait été intéressant de rendre plus constantes les apparitions de la petite fille sur le vélo, de traiter réellement des relations entre Claire et ses filles (sujet à peine abordé, alors qu’il y avait là matière à faire un pont avec les enfants dont elle s’occupait à 18 ans)
Au final, je suis partagé entre une histoire bien (trop ?) travaillée sur le fond, et une forme un peu bancale pour la raconter. J’ai le sentiment d’avoir lu une première version du roman et non la version finale. Ce livre reste, par son atmosphère, un bon moment de lecture, mais déjà terminé j’ai le sentiment qu’il sera vite oublié.
Explorateur de la rentrée littéraire 2018 – Mon avis de page 100
Quand Dominique est hospitalisé à Paris, il demande expressément que Claire, médecin dans le même établissement, soit prévenue. Elle va alors reconnaitre dans ce corps en fin de vie un ancien amant et ces retrouvailles vont faire remonter à la surface de sa mémoire les souvenir de leur rencontre dans le cadre d’un job d’été.
Mais que cachent vraiment ces souvenirs ? qui est le fantôme de la petite fille qui se perche sur le vélo de Claire ? A quels jeux dangereux ont ils joués pendant ces quelques semaines ?
Avec une écriture sensible, trouble, et jouant sur les sous-entendus, Cloé Korman intrigue le lecteur et le pousse à poursuivre sa lecture afin découvrir le nœud du roman.
Un début donc plutôt prometteur
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J'aime beaucoup l'idée que vous évoquez : "Claire n’est pas à l’aise avec sa conscience" .