Découvrez l’interview de l’autrice allemande réalisée par l’une de nos jurées du Prix BD Lecteurs.com !
En 2006, deux soeurs aident leur mère à mourir. A sa demande, elles donnent la mort à celle qui leur a donné la vie. Après Dans le même Bâteau, Zelba signe un roman graphique bouleversant et lumineux sur cet acte vertigineux. Elle évoque le moment, à la fois intime et universel, de la perte d'un être cher. Il aura fallu 13 ans à Zelba pour raconter cette histoire, croiser ses souvenirs avec ceux de sa soeur, changer certains noms et romancer en partie.
Elle aborde de front l'euthanasie, ou la mort assistée, sujet qui suscite des débats contradictoires en Europe. Forte de son expérience, elle milite pour que chaque personne puisse choisir, le moment venu, de mourir comme elle l'entend. A quel moment les soins palliatifs se transforment en acharnement thérapeutique ? Combien de temps peut-on décemment prolonger l'agonie ? Peut-on décider de mourir ? L'euthanasie, ou la mort assistée, est une question délicate à laquelle les pays d'Europe répondent de manière très différente.
C'est en tout cas un sujet sensible qui parle à tout le monde. Le jour de la mort de Vincent Lambert, le 11 juillet 2019, Zelba décide de raconter les derniers instants de la vie de sa mère et dans quelles circonstances sa soeur et elle ont accepté de l'assister à mourir. Cette histoire, Zelba la porte en elle depuis 13 ans et avait tenté plusieurs fois de la raconter avant de renoncer. Ce jour-là, elle comprend qu'il est temps de témoigner et partager cette expérience douloureuse et universelle.
Découvrez l’interview de l’autrice allemande réalisée par l’une de nos jurées du Prix BD Lecteurs.com !
Un roman graphique à la mode Zelba où le grave et le rire s’enchevêtrent.
L’autrice raconte, plus de 13 ans plus tard, sa propre expérience : l’euthanasie de sa mère qu’elle et sa sœur ont aidée à mourir.
Elle choisit de faire parler sa mère jusqu’aux derniers moments de sa vie et même après.
Sa mère, c’est Bri. Elle revient sur les années passées, les années heureuses avec son compagnon et ses filles. Sur sa maladie qu’elle sait incurable.
L’appel au secours vers ses deux enfants pour abréger les souffrances.
Une femme rayonnante, aimante, qui aime la vie et l’humour. Déterminée aussi.
« J’adore l’idée d’avoir donné la vie à celles qui allaient me donner la mort. »
Elle leur demande de l’aider à partir car elle sait que ses filles l’aiment infiniment et sincèrement, sans dissimuler la gravité de l’acte : « Mes filles, depuis 4 mois, elles slaloment entre les gouttes. Chaque rire cache 10 larmes. Je m’en souviens. Perdre sa mère laisse un trou béant. Un cratère que l’on comble de chagrin. Elles me noieraient de leurs larmes versées, si je ne m’étais pas déjà noyée dans l’eau de mes propres poumons, le 3 mars dernier… »
Le graphisme accompagne admirablement le scénario : les attitudes et les expressions sont privilégiées, les fonds deviennent bleu nuit dans les moments sombres, ceux de la maladie et de l’agonie.
A voir les planches des pages 89 – 90 – 91. Elles sont terribles car très évocatrices.
On comprend la difficulté et le retard de Zelba pour revenir sur ce drame. Accomplir les volontés de la personne morte ne veut pas dire enfouir la culpabilité. Comment vivre avec ? Car il faut le recul du temps pour comprendre que le geste accompli n’est pas un geste de mort, mais un geste d’amour absolu. « On a tout foiré, Liv. On est des mauvaises filles…
On a fait comme on a pu. Personne ne nous a prévenues de cette horrible agonie. Sans nous, elle n’aurait pas pu partir. »
Un acte de courage qui interroge : pouvoir l’accomplir et ensuite pouvoir le relater.
Un bel hommage à sa mère, un plaidoyer de l’autrice pour une euthanasie légale.
Un magnifique récit, à la fois sombre et lumineux.
Du grand Zelba !
https://commelaplume.blogspot.com/
Sujet combien difficile que de devoir aider à mourir un être cher même pour lui éviter de grandes et longues souffrances. A la lecture de cette BD on comprend mieux l'intérêt de l'évolution de la loi française sur ce sujet même si elle est encore insuffisante puisque des gens doivent encore se rendre à l'étranger pour leur fin de vie.
Cette histoire fait écho à "l'affaire Vincent Lambert".
Le fait de rendre Bri présente et accompagnant ses filles, c'est fort, c'est émouvant. On a l'impression que c'est ce qu'elle leur dirait pour les aider et les réconforter.
Bri, une femme et une mère qui profite de ce que la vie lui offre malgré les failles dans sa santé, elle sait que le couperet approche mais c’est à elle de décider du jour où elle tirera sa révérence.
À la vue de la couverture, j’ai eu de suite l’envie de me plonger dans ces bulles sans même vraiment avoir lu le pitch, et la lecture des premières pages à soulevé étonnement et appréhensions avec un petit sourire aux lèvres… car la narration originale entre voix off et dialogue est tellement bien rodée avec un humour spontané qui côtoie de vives émotions.
C’est le 3ème album que je découvre de Zelba, ici, une nouvelle thématique forte, l’euthanasie, une question qui fait débat et qui divise.
L’auteure nous livre une partie de son histoire avec justesse et à cœur ouvert.
J’aime le crayon de Zelba qui ici prend vie dans des nuances de couleurs différentes et tranchées selon les moments offrant un dynamisme et une tendresse puissante qui ne laissent pas nos yeux et nos cœurs insensibles.
Il a fallu du temps à l’auteure pour nous raconter l’histoire de Bri, celles qui « adore l’idée d’avoir donné la vie à celles qui allaient lui donner la mort », au delà de ce sujet délicat, c’est une aventure humaine délicate et réelle qui m’a profondément touchée.
Bravo Zelba, tu as su nous raconter, nous interpeller et quelque part dénoncer un sujet universelle alors que nous sommes tous confronter au jour où des adieux s’imposent.
Je tiens à remercier Lecteurs.com pour m’avoir sélectionnée lors du jeu/concours ainsi que les Editions Futuropolis qui m’ont envoyé « Mes mauvaises filles » de Zelba.
Quel plaisir de redécouvrir le roman graphique, depuis longtemps écarté de mes lectures, avec cette magnifique histoire, ce merveilleux hommage à la mère disparue.
Le graphisme est soigné, les dessins sont magnifiques, le passage de la couleur au noir et blanc pour couvrir les derniers moments de la mère, moments empreints de doute, de douleur et de tristesse, est judicieux et s’oppose à la couleur qui couvre la réunion familiale pour le remariage du père, avec la volonté de continuer à vivre et à être heureux.
Le texte est truffé d’humour et de situations cocasses, à l’image de la mère disparue et pourtant présente à chaque page. Ce fantôme jaune tout en transparence de la mère lui donne corps et diffuse tout l’amour qu’elle a pour ses filles.
Nous voyons les deux filles évoluer au fil des pages, réussir à se pardonner d’avoir dû prendre la décision de priver leur mère d’oxygène et de la laisser partir comme tel était son désir.
L’auteur n’hésite pas à s’engager dans son discours et à prendre position, tel le tacle au représentant des pompes funèbres et le plaidoyer sur l’euthanasie encore interdite en France.
La postface sur Vincent Lambert, dont l’histoire est l’inverse de celle de leur mère, il dût souffrir de nombreuses années sur fond de batailles juridiques, avant de pouvoir enfin s’éteindre. Son décès est fêté comme la délivrance qu’il doit être.
Enfin, la photo de la maman et la galerie de portraits qui suivent nous font monter les larmes aux yeux tant cette femme qu’on a appris à connaître est solaire et respire la bonté et l’amour.
Un livre lumineux et réconfortant malgré le sujet traité. Il nous enveloppe de chaleur et de bien-être tel un plaid douillet et panse nos douleurs et nos petits bobos telle une mère aimante.
Merci Zelba.
S’il est important de partager la vie, il est encore plus important de partager, quand on le peut, la fin de vie. Ceci afin de ne pas avoir de regrets et de pouvoir laisser partir l’être aimé.e en toute sérénité pour lui, pour elle et pour soi-même.
Il n’est pas évident d’accompagner vers la mort, on se sent bien souvent démuni.e.s parce qu’on ne sait pas quoi faire ou quoi dire face à cette personne qui était, peu de temps auparavant, pleine de vie.
Une présence, un regard, un massage des mains, un souffle, une main dans une main, des mots, surtout des mots. Des petites choses qui pourraient paraître insignifiantes mais qui sont autant de petits moments de réconfort quand une paupière réussit à s’entrouvrir. Oui à ce moment-là, la communication ne peut plus se faire verbalement.
Ne pas laisser partir tout seul ce corps devenu chétif en raison d’une multitude de traitements impuissants. Pouvoir s’allonger à côté de lui et lui tenir chaud pour qu’un sentiment de mieux-être s’installe, même de façon fugace. Accompagner tout simplement, être là pour profiter de la vie jusqu’à la délivrance …
Voilà des sensations que j’ai pu retrouver à la lecture de Mes mauvaises filles magnifiquement écrit et dessiné par Zelba. Cet album n’est aucunement triste, il a le mérite de raconter ce qu’est une fin de vie, et de façon honnête. Ces moments sont difficiles, mais en profiter pleinement permet de ne pas avoir de regrets et de faire plus facilement, ce qu’on appelle, son deuil.
Aider à mourir est un geste d’amour. C’est accepter que l’autre parte sereinement sans culpabilité de sa part, avec le moins de souffrance possible. Sans égoïsme de notre part également, on ne devrait pas retenir les gens par amour.
Aimer c’est laisser partir.
La vie ne s’arrêtera pas avec la mort. La vie continuera, avec l’absence, comme pour Liv et Ylva avec Bri leur maman.
Faut-il donner la mort à celle qui vous a donné la vie ? C’est le souhait de Bri, 57 ans et malade, elle demande à ses 2 filles, Yvla et Liv de l’aider à partir dignement. Un moment intime qui résonne pourtant en chacun de nous.
Tu as forcément vu passer ce roman graphique ici ou là… tu as vu que ça parlait d’euthanasie et tu as réfléchi à deux fois avant de l’ouvrir. Tu as tort.
Mes mauvaises filles est un album émouvant, triste qui parle du départ d’une mère, qui évoque des souvenirs d’enfance… mais c’est aussi et surtout un cri d’amour de 2 filles pour leur maman et une réflexion sensible sur la fin de vie. Il n’y a jamais de pathos, d’apitoiement… Zelba évite ces écueils avec brio. Son récit graphique, partagé entre couleurs et noir-gris-blanc, est raconté par Bri elle-même. Et elle observe avec amour et humour ses « pauvres filles » affronter son choix de mourir.
Au final, la bande dessinée s’empare à nouveau avec talent et sensibilité d’un sujet de société. Zelba nous incite à réfléchir. Son récit autobiographique poignant et militant touchera chacun de nous.
Merci Lecteurs.com et Futuropolis pour cette lecture.
roman graphique sensible, délicat et même drôle parfois sur le sujet de la mort assistée. 2 soeurs, dont la dessinatrice raconte comment elle ont accompagné leur maman pour ses dernières heures, en effet malgré son jeune âge : 56 ans elle était gravement malade des poumons. Il ne faut pas avoir peur du sujet car cette BD est sans pathos et même joyeuse malgré les larmes des filles.
bonsoir
quelle bd réaliste . On sent le vécu et tous ce qui tourne autour de l'euthanasie. Le choix difficile pour la famille, pour les services médicaux. Une loi en cours qui doit encore évoluer car faire souffrir pour des prétextes quelconques aucune utilité.
Ce sujet si épineux que l'auteure a mis beaucoup de temps pour réaliser cette bd et cela se comprend
bravo à elle
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