Découvrez l’interview de l’autrice allemande réalisée par l’une de nos jurées du Prix BD Lecteurs.com !
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Quand les femmes peintes et sculptées se rebellent !
Voilà que les femmes présentes dans le temple de l’art français, le Louvre se mettent en grève. Faire disparaître leur corps est LA réponse à leurs problèmes. Mais pourquoi ont-elles pris une telle décision ? Une femme, les entend et les comprend, mais elle n’est pas écoutée, c’est une "simple" femme de ménage, jusqu’à ce que...
Avec une histoire un brin rocambolesque, teintée d’humour, Zelba vient ici aborder des sujets très actuels tel que le harcelement de rue par exemple.
Exploité, objectivé, le corps des femmes a de tout temps fait couler beaucoup d’encre. Se pencher sur l’Histoire de l’art et ses oeuvres dans l’espace public en donne une lecture bien particulière. Soumission et humiliation sont au rendez-vous. De quoi ensuite élargir le débat.
Graphiquement, le trait est épuré. Niveau couleur, on est sur de la bichromie. Des décors, bien travaillés, parti pris sûrement obligé, on est quand même au Louvre ! De belles aquarelles pour représenter les œuvres.
Dans cet album décalé, on rit, on s’émeut, on s’instruit mais surtout, on réfléchit !
Un roman graphique à la mode Zelba où le grave et le rire s’enchevêtrent.
L’autrice raconte, plus de 13 ans plus tard, sa propre expérience : l’euthanasie de sa mère qu’elle et sa sœur ont aidée à mourir.
Elle choisit de faire parler sa mère jusqu’aux derniers moments de sa vie et même après.
Sa mère, c’est Bri. Elle revient sur les années passées, les années heureuses avec son compagnon et ses filles. Sur sa maladie qu’elle sait incurable.
L’appel au secours vers ses deux enfants pour abréger les souffrances.
Une femme rayonnante, aimante, qui aime la vie et l’humour. Déterminée aussi.
« J’adore l’idée d’avoir donné la vie à celles qui allaient me donner la mort. »
Elle leur demande de l’aider à partir car elle sait que ses filles l’aiment infiniment et sincèrement, sans dissimuler la gravité de l’acte : « Mes filles, depuis 4 mois, elles slaloment entre les gouttes. Chaque rire cache 10 larmes. Je m’en souviens. Perdre sa mère laisse un trou béant. Un cratère que l’on comble de chagrin. Elles me noieraient de leurs larmes versées, si je ne m’étais pas déjà noyée dans l’eau de mes propres poumons, le 3 mars dernier… »
Le graphisme accompagne admirablement le scénario : les attitudes et les expressions sont privilégiées, les fonds deviennent bleu nuit dans les moments sombres, ceux de la maladie et de l’agonie.
A voir les planches des pages 89 – 90 – 91. Elles sont terribles car très évocatrices.
On comprend la difficulté et le retard de Zelba pour revenir sur ce drame. Accomplir les volontés de la personne morte ne veut pas dire enfouir la culpabilité. Comment vivre avec ? Car il faut le recul du temps pour comprendre que le geste accompli n’est pas un geste de mort, mais un geste d’amour absolu. « On a tout foiré, Liv. On est des mauvaises filles…
On a fait comme on a pu. Personne ne nous a prévenues de cette horrible agonie. Sans nous, elle n’aurait pas pu partir. »
Un acte de courage qui interroge : pouvoir l’accomplir et ensuite pouvoir le relater.
Un bel hommage à sa mère, un plaidoyer de l’autrice pour une euthanasie légale.
Un magnifique récit, à la fois sombre et lumineux.
Du grand Zelba !
https://commelaplume.blogspot.com/
Gros coup de cœur pour «Le grand incident » de Zelba !
Honnêtement, je ne savais pas trop à quoi m’attendre à la lecture du pitch : un conte fantasti-comique sur la sexualisation des femmes dans les œuvres d’art, tout un programme ! J’ai donc commencé ma lecture un peu sceptique. Et quel WAOUH ! J’ai adoré ! C’est un subtil mélange d’humour et de réflexion sur l’égalité hommes-femmes au travers d’une histoire en plein musée du Louvre.
C’est une bande dessinée facile à lire mais qui fait réfléchir. Cette géniale rébellion des femmes nues dans les œuvres d’art est à mettre entre toutes les mains pour faire évoluer la société ! Je trouve que cette bande dessinée est un coup de génie !
Une BD qui porte la voix de celles que l'on entend pas, ici les représentations de nu des figures féminines au musée du Louvre. Quand ces dernières décident de se mettre en grève et de disparaitre pour qu'enfin on les respectent, c'est tout le musée qui est sans dessus dessous et qui doit se réinventer.
Cette lecture très féministe redonne une voix à la figure féminine dans l'art et surtout montre la différence de perception de la nudité qu'elle soit féminine ou masculine. L'auteur et dessinateur Zelba montre qu'avec quelques coups de crayons et une prose plutôt recherchée, on peut redonner un sens et un pouvoir aux figures habituellement délaissées. Un pari osé mais qui fonctionne plutôt bien !
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