A une époque où abondent les exemples de crispation mémorielle et identitaire, l'auteur juge utile de revisiter le concept d'identité à l'aune de Mnèmosunè. Après avoir rappelé les termes les plus communs de la problématique relative à l'identité et au mnémotropisme contemporain, il considère les préalables conceptuels indispensables pour aborder les questions d'ordre ontologique : à quelle réalité renvoient les concepts de mémoire et d'identité appliqués aux individus et aux groupes ? Il aborde ensuite la question de la construction et des variations de la mémoire et de l'identité. La " mise en mémoire " du monde suppose au préalable sa mise en ordre, en particulier grâce à une structuration du temps. Sans les repères temporels que sont, principalement, l'origine et l'événement, aucune identification n'est possible. Dans les derniers chapitres, l'auteur repère quelques-unes des modalités du " passage " des formes individuelles de la mémoire et de l'identité à des formes collectives. Il soutient que dans un contexte d'épuisement des grandes mémoires organisatrices du lien social au profit de mémoires multiples et opportunistes, le recours aux rhétoriques holistes (mémoire collective, identité collective, etc.), pour définir et décrire les rapports entre mémoire et identité à l'échelle des groupes, devient de moins en moins pertinent.
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