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Il y a peu je lisais Shuni de Naomi Fontaine et parmi les références qu’elle citait, il y avait ce livre dont bien évidemment je n’avais jamais entendu parler. Ni une ni deux, je me le procure d’occasion (je pense d’ailleurs qu’il n’est plus commercialisé) et le moins que je puisse dire c’est que j’ai bien fait parce que ce fut un régal.
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Lorsque Will revient à Medicine River pour assister aux funérailles de sa mère, il pense n’être que de passage dans la ville de son enfance. Mais c’est sans compter sur l’entêtement de Harlen Bigbear qui essaie de vendre à Will l'idée de rester pour ouvrir un studio photo. Il serait le seul photographe autochtone de la ville, le succès est assuré selon Harlen.
Et c'est exactement ce qui va se passer.
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À travers le récit doux et humoristique de Will, nous découvrons une petite ville de l’Alberta au Canada bordant une réserve d’indiens Blackfoot. On rencontre cette communauté en suivant Will et surtout Harlen. Curieux, bavard, il conseille, il se mêle de la vie de tout le monde, agace forcément. Mais Harlen est un personnage auquel on ne peut que s’attacher car il est l’incarnation de la bienveillance.
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Le récit est un peu déroutant au début: la galerie de personnages est vaste et les souvenirs du narrateur se mêlent au présent. À première vue, ce n'est qu'une série d'anecdotes sur Will, sa famille et ses amis. Il semble qu'il ne se passe pas grand-chose mais le roman se construit d'histoires en histoires avec beaucoup de justesse et d’humanité. C’est une méditation sur de nombreux thèmes liés à la vie autochtone contemporaine au Canada mais de façon badine.
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Il y a beaucoup de gaieté et d’amitié dans ces pages et je n’ai pas souvenir d’avoir lu un livre sur les communautés autochtones où le ton est aussi joyeux. Dans cette savoureuse chronique il n’y a rien de tragique, tout est léger malgré des situations compliquées. Thomas King est vraiment un conteur subtil qui sait (avec un sens aigu du dialogue) envoyer balader avec classe les préjugés.
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Traduit par Hugues Leroy
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