Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Pour échapper à la condamnation qui le menace après avoir été jugé déserteur lors de la Grande Guerre, Paul Grappe, marié à Louise Landy, se travestit en femme et devient Suzanne Landgard. Pendant dix ans, il pousse la dissimulation et le changement d'identité au-delà des genres, prenant plaisir à la bisexualité, l'échangisme ou au proxénétisme occasionnel. Et Louise qui suit. Fidèle. Jusqu'à commettre l'irréparable.
Assez incroyable que le destin de ce couple, Paul et Louise...! Ils sont tout jeunes mariés et Paul doit partir à la guerre, la Première, celle des tranchées et des gueules cassées.
Fuyant l'horreur, le voilà déserteur ! Avec la complicité de sa femme, il se cache pour éviter d'être arrêté.
L'enfermement devient insupportable, et tous deux imaginent pour Paul un travestissement en femme pour pouvoir à nouveau sortir, travailler.
Mais voilà, Paul prend de plus en plus goût à ce personnage, cet autre soi, Suzanne. Cela lui ouvre un champ de liberté, notamment sexuelle, qui le conduit très souvent au Bois...
L'alcool aidant, cette situation devient intenable pour Louise, embarquée plus ou moins contre son gré dans cette vie de mœurs légères et libertines mais aussi de labeur et de violence.
Cette BD est adaptée d'un livre écrit par 2 historiens qui se sont penchés sur l'histoire vraie de ce couplé hors normes.
Le graphisme blanc, gris, noir aux touches rouges/orangées est épuré et explicité, parlant.
Un album assez incroyable !
Un album extrêmement plébiscité (beaucoup d'avis assez fournis et très positifs), qui m'a été conseillé/soufflé par @Lamelys et je ne regrette pas.
Sur la forme, j'aime beaucoup l'approche graphique choisie ultra fluide, on sent vraiment les mouvements, avec des touches de couleurs tranchées sur du support sépia. C'est très lisible, on rentre facilement dans cette bio, l'atrocité de la Guerre subie, les cauchemars inéluctables, les besoins vitaux de Liberté, "quoi qu'il en coûte", puis l'épanouissement dans le tout est permis clandestin.
J'aimerais bien voir maintenant "Nos Années folles" de Téchiné, tiré du même contexte.
Somptueuse BD qui nous raconte l'histoire vraie du caporal Paul Grappe, déserteur pendant la 1ere guerre mondiale, et qui pour se cacher commence une vie déguisé en femme.
Une façon de survivre, au début. Un jeu avec son épouse. Mais au fil des ans (l'amnistie pour les déserteurs n’interviendra que dix bonnes années après la fin de la guerre), le jeu se transforme en autre chose, détruisant le couple et l'esprit de Paul.
La journée Paul travaille comme couturière, la nuit il est à la recherche de sexe dans le bois de Boulogne, entre orgies et prostitution.
L’auteur nous parle de la difficulté à trouver sa propre identité mais aussi du drame de la guerre. Les souvenirs des horreurs du front hante l'esprit de Paul. Le cauchemar de la tranchée, la douleur de voir un camarade tué, la peur de la mort. Même avec des vêtements féminins, même loin du conflit.
Et alors que chaque soldat tentera difficilement de reprendre le cours de son existence après avoir vu tant de sang, le pari de Paul sera double: revenir à la vie en tant qu'être humain ayant vécu une expérience traumatique, et redécouvrir son identité.
Le trait est clair, le minimalisme des couleurs est percutant, le scénario accrocheur, tout est cohérent, solide et parfaitement maitrisé.
Belle découverte.
Un roman graphique que j'ai adoré . L'histoire d'abord , vraie de surcroit , de cet homme qui pour fuir la guerre , se déguise en femme . Mais quelle femme ! un travesti des nuits interlope parisienne ....Mauvais genre, original et percutant .
"Quand, il me prend dans ses bras, ça me fait quelque chose"...Louise et Paul sont mariés, mais Paul est un déserteur, traumatisé par la grande guerre. Confronté à la boue des tranchées, la faim et les rats, il a vu la mort de son copain, le sang et les cadavres. Alors, Louise le cache et ils survivent, avec une petite paye de couturière. Pour acheter une bouteille de pinard, Paul se travestit. Et, grâce à sa femme, qui lui apprend à s'habiller, à se comporter comme une dame, il peut enfin sortir sans risque. Il va découvrir le plaisir de se promener, découvrir la vie, après l'horreur de la guerre, et...le bois de Boulogne. Paul qui bat Louise, quelque fois encore, ( c'est son homme!) va entraîner sa femme, à travers des aventures perverses et tarifées. Paul deviendra même célèbre, dans ces années folles. C'est l'amnistie, tous les déserteurs sont amnistiés, Paul est libre ! Mais, Louise va-t-elle accepter longtemps d'être battue, que son homme soit un travesti, un coureur de jupons et un proxénète ? " La grande guerre? La plus monumentale ânerie que le monde ait jamais faite". Maréchal Lyautey.
Paris, 1911. Paul et Louise avaient prévu de faire pousser des fleurs (pleines de vase) dans le jardin d’hiver de leur future petite maison. Ils en avaient plein, de jolis projets, mais l’Histoire ne leur accordera pas. Paul et Louise viennent seulement de célébrer leur union, que le jeune époux est appelé à combattre. L’heure n’est plus aux rêves d’avenir mais à la survie. Paul voit ses compagnons mourir, sombrer dans la folie, l’horreur est insupportable et l’événement de trop pousse Paul à devenir déserteur. Aidée de sa Louise, il se terre dans un hôtel miteux. Seul dans sa chambre, les journées traînent lentement. Louise partit faire vivre tant bien que mal son couple, retrouve, le soir, un mari exécrable. Paul rumine sa solitude, jusqu’au jour où il pense trouver la solution. Si vivre sous l’identité de Paul reste dangereux, se grimer sous les traits d’une femme n’éveillerait aucun soupçon. C’est ainsi que née Suzanne, Suzy pour les intimes, car cette demoiselle n’a pas fini de s’inviter dans le couple et dans l’esprit de Paul.
Adapté du récit historique La Garçonne et L’Assassin de Fabrice Virgili et Danièle Voldman, Mauvais Genre est bien plus qu’une bande dessinée sur le travestissement. Elle conte l’histoire vraie de Paul Grappe et Louise Landy bousculée au début de la Première Guerre Mondiale. La terreur et les traumatismes de la guerre parcourent les planches et sont sans cesse rappelés par les tons sombres de l’illustration. Une teinte de rouge vient parfois twister la douleur et nous retrouvons l’effervescence du Paris des Années Folles.
La quête de soi est au centre du récit, nous voyons un Paul laissé toute sa place à Suzanne et s’épanouir dans ce nouveau rôle. Chloé Cruchaudet a su cerné ce personnage double et complexe et en a extrait toute sa beauté. Louise n’est pas en reste, commence alors une sorte de triangle amoureux, lourde de conséquences et les désillusions prennent part à la danse.
Mauvais Genre est une œuvre très forte. À lire !
C’est d’abord un beau livre, très agréable à prendre en mains, un superbe roman graphique.
Dans Mauvais genre, Chloé Cruchaudet nous conte, à partir de faits réels et d’après le livre de deux historiens, Fabrice Virgili et Danièle Voldman (La garçonne et l’assassin), l’histoire de Paul Grappe et de Louise Landy.
Les premières pages placent le lecteur en pleine cour d’assises, un procès qui ne manque pas d’intriguer. « Reprenons au commencement » demande le président et l’histoire défile au rythme des dessins au tracé toujours fin et subtil. Au travers de toutes les nuances du noir au blanc, seul le rouge intervient de temps à autre, surtout pour du sang ou quelques vêtements féminins.
L’histoire est prenante, émouvante, dramatique aussi car Paul, pour échapper à l’enfer des tranchées, a déserté et il est devenu… Suzanne Landgard. Se transformer en femme n’est pas chose facile mais Paul - Suzanne va aimer ça et les rencontres, plutôt cocasses au début, frôlent rapidement le drame car l’on touche à l’homosexualité, au changement de genre : « Elle était plusieurs partenaires à la fois, un être complet et magnifique », déclare un témoin, à la barre.
La jalousie aussi déchire ce couple avant que Suzanne ne puisse retrouver sa véritable identité suite à l’amnistie des déserteurs, en 1925. Hélas, cela ne règle rien, bien au contraire. En effet, les traumatismes du front ne sont jamais effacés, ce que l’auteure a su si bien illustrer dans une série de doubles-pages d’une force incroyable.
Le texte est présent, seulement si nécessaire, prouvant tout le talent de Chloé Cruchaudet. En pleine période de célébration du centenaire de la Première guerre mondiale, "Mauvais genre" est encore plus d’actualité.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Voici un nouvel avis bande dessinée ce soir ! Sélection officielle 2014 à Angoulême et vanté en salle des professeurs, je ne pouvais que l'ouvrir.... et me faire plaisir !
Cette Bande dessinée c'est l'histoire de Paul, déserteur de la guerre de 14, qui devient Suzanne pour survivre mais qui oublie Paul quand il peut redevenir lui-même...
J'ai aimé les dessins et les couleurs, l'histoire même si certains éléments sont gênants... mais après tout, une quête de soi vue par les autres c'est toujours un peu gênant non ?
Bonne lecture !
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