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Marins, renégats et autres parias ; l'histoire d'Herman Melville et le monde dans lequel nous visons

Couverture du livre « Marins, renégats et autres parias ; l'histoire d'Herman Melville et le monde dans lequel nous visons » de C.L.R. James aux éditions Ypsilon
  • Date de parution :
  • Editeur : Ypsilon
  • EAN : 9782356540645
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

En 1952, en plein maccarthysme, les Services d'Immigration et de Naturalisation américains arrêtent et emprisonnent C.L.R. James à Ellis Island. C'est là que James débute la rédaction de Marins, renégats & autre parias /L'histoire d'Herman Melville et le monde dans lequel nous vivons. Son... Voir plus

En 1952, en plein maccarthysme, les Services d'Immigration et de Naturalisation américains arrêtent et emprisonnent C.L.R. James à Ellis Island. C'est là que James débute la rédaction de Marins, renégats & autre parias /L'histoire d'Herman Melville et le monde dans lequel nous vivons. Son interprétation de Melville prolonge une lecture de Moby Dick qui opposait à la volonté totalitaire du capitaine Achab -produit d'un individualisme poussé jusqu'à ses plus extrêmes limites- le pluralisme démocratique, et spécifiquement américain, représenté par le narrateur, Ismaël. James fait de Achab la figure-type du totalitarisme, celui qui se retourne avec rage contre la civilisation du progrès matériel qui l'a vu naître, dans laquelle il a évolué et dont l'industrie de la chasse à la baleine est le parangon. Achab est pour James le symbole de la folie qui s'est emparé de la civilisation; c'est un représentant du pouvoir d'autodestruction que recèle la maîtrise scientifique et technique du monde: Achab est un prototype de Hitler et Staline.
Selon James, avoir su dépeindre le type totalitaire tel qu'il allait s'incarner un siècle après fait de Melville -avec Shakespeare, Milton et Cervantes- l'un des rares écrivains qui ont vu le futur et ont su créer un personnage original.
Mais si James reprend l'équation Achab=totalitarisme, il remet en cause sa contrepartie: Ismaël=démocratie. À l'instar des trois seconds du navire le Pequod, Ismaël reste impuissant face à Achab ; il est incapable de résister à sa folie totalitaire. et il finit par s'y soumettre. Pourquoi est-ce le cas ?
Parce qu'Ismaël est un «intellectuel moderne» qui a lui aussi rompu avec la société; il se définit par son «isolement spirituel», sa répulsion envers le monde, une profonde misère psychologique. Ismaël n'est nullement la négation d'Achab; c'est bien plutôt son double. En d'autres termes, la prétendue «démocratie américaine» ne peut qu'échouer à combattre le totalitarisme, car cette démocratie menace à tout instant de se renverser en son contraire. comme le prouve le maccarthysme. Cela signifie-t-il que l'autodestruction de la civilisation est pour James irrémédiable? Non, car il y a bien dans Moby Dick une force qui s'oppose à Achab: cette force c'est l'équipage du Pequod lui-même ; ce sont ces «marins, renégats et parias».

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