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Dlan, Médellus, Silacier : un peuple en trois personnes, le «petit peuple» antillais de qui la «gentillesse», la malice et la philosophie désabusée pourraient prêter ailleurs à d'aimables tableaux folkloriques.Mais on ne s'y trompera pas. La trame de l'histoire n'est rien de moins que la difficile recherche d'une vérité : à propos d'un tueur à gages (antillais) et pour venger peut-être sa victime (antillaise). Et les péripéties apparemment les plus plaisantes de cette histoire - par exemple les mises en scène électorales - s'inscrivent ainsi dans une Histoire qui déborde la chronologie et qui fait, au même titre que la «vision de ceux qui sans fin tombent et se relèvent fusillés», de la dérision une violence constante.Il s'agit bien d'une «malemort», de ce que l'auteur appelle «une colonisation réussie», celle du peuple antillais économiquement et culturellement déraciné sur son propre sol ; malemort que le langage d'un poète - musique, danse, liane -, recréant de l'intérieur un parler lui aussi «colonisé», dénonce et combat encore.
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