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En 1937, la fille du patron de la Compagnie Générale Transatlantique, Juliette, a 22 ans, son diplôme en poche, et s'apprête à tenter de devenir grand reporter.
Son père, qui a entretemps fondé sa propre compagnie de cargos, se voit proposer par Gustave Noirhomme, son associé, une offre difficile à refuser : Herr Von Riblach, homme de confiance de Hitler concernant la marine civile, voudrait entrer dans le capital de la Compagnie des Cinq Océans. Juliette, bien consciente des projets d'invasion des nazis, refuse tout net.
Malgré les réticences machistes des rédacteurs en chef, Juliette n'abandonne pas son rêve de devenir grand reporter et le journal Horizon France lui donne l'occasion de montrer sa valeur en l'engageant comme stagiaire de Daniel Fraiser, journaliste aguerri mais particulièrement désagréable.
Gustave Noirhomme, lui, est prêt à tout pour que Juliette cède ses parts aux nazis...
Avec "Mademoiselle J", Yves Sente et Laurent Verron font du XXe siècle une passionnante épopée !
Quel plaisir de continuer avec ce deuxième tome de Mademoiselle J, que l’on retrouve près de 10 ans plus tard, indépendante, à l’image de ces femmes souhaitant s’affranchir des carcans qui les enfermaient.
Comme le tome précédent, les planches débutent en noir et blanc et l’immersion se fait instantanément, aux côtés de l’oncle Paul et de ses neveux et nièces, quelques mois après, plus précisément Pâques 1960.
La toile de fond historique se précise en ces années troubles. L’exposition universelle dévoile les manigances politiques qui préparent la guerre. Les ententes se font en toute discrétion, puisque ce deuxième tome, met en scène les manigances entre nazis et soviétiques avant la Seconde Guerre mondiale. Mais c’est sans compter sur les convictions de notre héroïne rafraîchissante, et profondément anti-nazi.
On s’immerge facilement entre les bulles, qui oscillent entre romantisme, convictions politiques et l’Histoire avec un grand H.
Ptirou, devenu Spirou, apparaît brièvement, comme un compagnon fidèle, aux conseils avisés. On le retrouve avec tendresse, à l’image de Mademoiselle J, qui reste une amie fidèle…
Des personnages toujours aussi attachants à la construction maîtrisée, tant au niveau du dessin que du scénario. Le rythme toujours aussi dense, je dirais même plus dense, puisque le territoire de jeu est plus élargit avec Paris en toile de fond.
Nous avons donc une nouvelle héroïne dans le monde de la BD, avec Juliette De Sainteloi, personnage totalement fictif dans Spirou, mise en lumière dans Il s’appelait Ptirou.
Chaque album de Mademoiselle J. devrait se dérouler dix ans après le précédent, permettant une traversée du XXe siècle et ses événements majeurs.
Retrouvons l'oncle Paul après nous avoir conté les aventures de Ptirou, lors de la réunion familiale à Noël, revient pour les fêtes de Pâques. Cette fois, il va nous narrer, l'histoire de Juliette de retour à Paris, et ce, pendant les mois qui ont précédé la seconde guerre mondiale.
Juliette vit en quelque sorte, le chagrin d'une histoire d'amour qui n'a vraiment jamais commencé, fauchée par la disparition de Ptirou. Sa décision est prise, elle ne se mariera pas et deviendra grand reporter. En parallèle, son père a quitté ses fonctions à la direction de la Transat pour se lancer dans une nouvelle compagnie avec un associé qui souhaite lui, faire entrer les allemands au capital. Sauf que depuis 1933, Hitler est chancelier. Juliette, qui part l'héritage de sa maman est de fait, coactionnaire, refuse de s'associer avec eux. Pour la faire changer d'avis, le partenaire de son père mettra en place toute une stratégie diabolique…
Cet album signé Verron et Sente, au scénario digne d'un thriller, recréé à merveilles l'ambiance du Paris de la fin des années 30, les tenues, les véhicules, les bâtiments, nous donnent l'impression de visionner un documentaire historique. J'ai également beaucoup aimé retrouver, au coeur de ce récit, la force de caractère de Juliette, véritable féministe.
Un second volume aussi agréable à lire et regarder que le premier. Vivement le prochain.
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