Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Une édition qui permet de rendre hommage à André Juillard qui a accompagné des décennies de passions de BD avec ses séries et sa maitrise graphique. Et comme le dit Yves Sente : sa compagnie va nous manquer.
Maitre du 9 ème art il n’avait pas hésité de mettre ses pas dans ceux d’Edgar P.Jacobs, autre grand maitre. Ce nouvel opus illustre, une fois encore, ses qualités graphiques pour donner vie à un scénario (bien structuré par Yves Sente) conjuguant quelques grands classiques : des méchants (avec une fois encore Olrik à la manœuvre), des comploteurs, un trésor et des références historiques (ici le roi Arthur) des frictions politiques, les inventions du professeur Mortimer, un zeste de fantastique, …
Un vrai plaisir de lecture, d’autant que j’ai opté pour le « Tirage Limité » (à 13000 exemplaires quand même !) qui avec sa présentation « à l’italienne » et un bandeau d’une ligne de cases par page donne une lisibilité très agréable (qui se démarque de certains B&M de Jacobs qui avait quand même tendance à densifier dessins et textes).
Cinq branches de coton noir, voilà un titre pour le moins énigmatique ! Mais il va rapidement prendre tout son sens, une fois la lecture de cet album entamée.
Mai 1944, les préparatifs du Débarquement de Normandie sont en cours dans le sud de l’Angleterre pour les soldats américains. Enfin, ils ne se déroulent pas de la même manière selon la couleur de peau de ces jeunes hommes. Les effets de la ségrégation se font sentir également dans l’armée. Pourquoi faire partir en première ligne des hommes noirs qui pourraient recueillir des lauriers pour leurs actes de bravoure !
C’est ainsi que trois frères d’armes participent à l’Opération Fortitude, une opération de désinformation visant à tromper les Nazis sur le lieu où se déroulera le débarquement. Lincoln, Tom, et Aaron doivent manœuvrer des chars gonflables pour faire croire à l’aviation allemande que des troupes se préparent pour un débarquement dans le Pas-de-Calais.
Leurs seuls moments de répit arrivent avec la distribution du courrier. Lincoln a la chance de bénéficier d’une correspondance assidue avec sa sœur Johanna, étudiante en Caroline du Nord. C’est par ce biais, que Lincoln l'informe que lui aussi veut prendre part aux vrais combats, ce qui serait une grande victoire contre l’Amérique ségrégationniste.
L’incroyable force de ce récit, signé Yves Sente au scénario et Steve Cuzor au dessin, réside dans le fait qu’il fait cohabiter plusieurs périodes historiques. En 1944, avec l’histoire principale, qui se déroule à la fois en Angleterre, aux États-Unis et en France. En 1777, avec la lecture du journal d’Angela Brown, découvert dans l’héritage de la tante de Lincoln et Johanna. Un récit qui va projeter la jeune étudiante dans l’Histoire de la création des États-Unis d’Amérique et de ses symboles. Une plongée dans le destin d’hommes et de femmes, qui en fonction de la couleur de leur peau, auront des parcours différents.
La particularité de cet album tient également à sa colorisation très originale, mais surtout très efficace signée Meephe Versaevel. Une couleur par page, par séquence ou par époque, parfaitement bien choisie, qui permet une très belle mise en valeur du dessin et donc du récit.
Mademoiselle J en est déjà à son troisième tome.
Le premier était excellent, "Il s'appelait Ptirou", 1929, la rencontre tragique entre Juliette et Ptirou, sorte de Spirou, relecture du mythe. Spin Of ? Crossover ? Inspiration très directe ? Comme vous voulez, en tous cas cette BD était très belle et à mener l'héroïne à avoir sa propre série suite au succès de ce premier tome.
Puis il y a eu "Je ne me marierai jamais", tome 2, où Juliette, à 22 ans, tente de devenir Grand Reporter. Mais le monde est à la veille de cette terrible seconde guerre mondiale où tout commence à se mettre en place, Hitler, son influence. …
Puis là ce troisième tome "Jusqu'au bout du monde", qui verra la chasse aux juifs être réalisée en France, pays vaincu. Juliette tentera de retrouver son amie disparue, Léa, à la fin de cette guerre, où l'horreur a bien eu lieu.
Un tome rempli d'aventures, de belles images, et d'une histoire assez lourde. Qui marquera forcément les personnages.
Avec cette série, Sente et Verron ont tapé juste et ont trouvé de quoi raconter, on attend impatiemment les prochains tomes, et assurément déjà une très grande série vouée à devenir une référence, pour sa narration, ses dessins, ses sauts dans le temps entre chaque album, et une héroïne magnifique, forte et pleine de courage et de belles valeurs.
A lire, à suivre assurément.
Yves Sente et Verron nous plongent dans l’atmosphère de Spirou avec un Oncle Paul qui raconte (si si) des histoires dans l’Histoire avec « mademoiselle J » (pour Juliette), passionnée des aventures de Spirou et du magazine, et surtout qui est une jeune femme libérée, n’hésitant pas à s’impliquer pour défendre ses amis dans cette France occupée par les nazis, à prendre la plume pour montrer et dénoncer, et pour, alors que les nazis sont en déroute, tout faire pour retrouver son amie déportée dans les camps ; y compris en allant dans la Russie soviétique ; tout en s’affirmant comme journaliste.
Ce troisième opus est de nouveau de bonne facture tant sur le fond que la forme avec une belle héroïne qui sait s’affranchir d’un certain milieu et confort bourgeois pour prendre parti et défendre ce qui lui est important ; l’amitié avant tout.
Emil Bravo avait donné, avec brio, une nouvelle coloration à Spirou en le plongeant aussi dans la seconde guerre mondiale, Sente et Verron apporte une autre approche en inscrivant leur héroïne dans l’histoire (opus 1 -1929 : il s’appelait Ptirou ; Opus 2 - 1938 : Je ne me marierai jamais ; et cet opus 3 – 1945 : jusqu’au bout du monde … en attendant le prochain : 1955 : le bonheur de dire maman !
A noter que le code couleur adresse quelques clins d’œil avec un présent (oncle Paul et les enfants) dans du noir et blanc … à l’exception des magazines de Spirou) avec un passé en couleur … malgré les heures sombres de la Seconde guerre mondiale.
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