"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lucien est le gentil balayeur du parc, un virtuose de la feuille morte, un poète de la bourrasque qui aime les choses simples. Son existence est réglée comme du papier à musique. Il ne veut surtout pas que ça change. Mais on ne le sait que trop, la vie fait ce qu'elle veut. Un jour, au coeur même du parc, tout va imploser, voilant d'une teinte sombre le destin de Lucien...
Acte 1
Inspiration. Longue, lente, intriguée et pleine d'espoir.
La lumière.
Lucien la porte en lui, même quand il a peur. On a envie de l'aider ce grand échalas un peu gauche qui parle mal mais s'exprime pourtant si clairement.
Et pourtant la lumière sait aussi se faire ombre sombre lorsque le cœur l'est aussi.
Acte 2
Expiration. Brutale, saccadée, douloureuse et suppliante. Pleine d'espoir elle aussi.
La noirceur.
Elle est partout, insidieuse, acharnée, mauvaise, terrifiante d'humanité.
Dans les recoins de l'envie, de la bêtise et de la peur.
Et malgré tout c'est grâce à elle que la lumière peut vivre et renaître au grand jour.
Sous les tourments de ce que l'âme humaine peut avoir de plus laid, comme dans le réconfort de ce qu'elle peut avoir de plus doux, Guillaume Carayol nous raconte le blanc et le noir. Ce que nous avons de meilleur comme ce que nous portons de pire en nous.
Il nous présente ce gaillard tiraillé entre douceur et violence et nous secoue entre ces deux extrêmes en nous tirant juste par un coin du cœur, nous glissant peut-être un miroir, pas loin, histoire de... Se poser des questions ?
Tout de poésie vêtu, le trait noir profond de Stephane Senegas nous fait virevolter comme une feuille, ballotté par les courants changeants des émotions de cet album splendide et terrifiant à la fois.
Noir et blanc. Encore, profonds.
Comme Lucien, Paul, Maria, Carmen, Raymond et les autres.
Plusieurs jours après ma lecture je cherche encore mes mots.
Les seuls dont je sois sûre sont : lisez Lucien.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi…
Lucien est cantonnier, un terme peu ou plus utilisé de nos jours. C’est normal, ce récit se situe en 1966. Son travail consiste à ramasser les feuilles mortes. Celles qui jonchent le sol, dans la rue ou bien dans le jardin public.
Pour ce faire, il est armé de son balai. Tel un chef d’orchestre avec sa baguette, il fait virevolter les feuilles au son de sa propre symphonie. C’est lui qui marque le tempo selon son humeur.
Lucien est bien souvent seul. Son physique n’est pas en adéquation avec son esprit. L’un a grandi plus vite que l’autre.
Alors cet homme dérange, il n’est pas comme tout le monde. On le raille, ce qui parfois peut le faire dérailler. Lucien n’a pas conscience de sa force, de ce qu’il a le droit de faire. Ou pas.
Alors quand Paul décide de faire de Lucien son ami, ce dernier a encore beaucoup de choses à apprendre. Ce n’est pas facile d’agir et de penser pour deux, quand la solitude est la seule compagne que l’on ait.
L’amitié, comme beaucoup de choses, s’apprend. Patiemment, le jeune garçon lui en apprend les bases en lui montrant comment partager, discuter, sourire.
Mais cette amitié naissante n’est pas vue d’un bon œil par certains adultes. Ceux-ci ont du mal à comprendre et à accepter ceux qui ne sont pas comme eux.
La différence dérange quand elle n’est pas comprise et surtout acceptée.
Alors que pour certains, c’est l’amitié désintéressée qui encensée, pour d'autres, c’est le tirer profit qui prévaut.
C’est ce qu'ont voulu nous montrer Stéphane Sénégas et Guillaume Carayol à travers l’étrange personnage qu’est Lucien. À eux deux, ils ont œuvré pour nous présenter un homme auquel on ne peut que s’attacher.
Comme dans un ballet, les actes de son histoire s’enchaînent sur fond de noir et blanc, au rythme de l’amitié et de l’intolérance.
…Mais la vie sépare ceux qui s'aiment
Tout doucement, sans faire de bruit.
Jacques Prévert, Les feuilles mortes 1945.
Il s'appelle Lucien, mais beaucoup ne le savent sans doute même pas, alors qu'ils le croisent tous les jours : c'est le balayeur d'un parc municipal.
Lucien, c'est quelqu'un de simple, qui aime sa vie comme elle est, mais que la majorité des personnes ne comprend pas.
Sa vie aurait pu être à son image : simple et heureuse, mais c'est sans compter les rencontres qu'il fait. La vie ne lui fera pas vraiment de cadeau.
Lucien fait partie des personnes qui, soit sont ignorées, soit provoquent chez certains une envie de se moquer d'elles, de profiter d'elles, de leur faire du mal.
Grâce aux illustrations, on ressent vraiment la solitude que vit Lucien, ses incompréhensions, la violence que le monde lui renvoie.
C'est une histoire qui allie noirceur, poésie et espoir... J'ai eu plusieurs fois envie d'entourer Lucien de mes bras, pour adoucir sa vie.
Lucien balaie les feuilles du parc comme aucun ne saurait faire. Sa vie est réglée comme du papier à musique. Et il est fort ce Lucien, il supporte toutes les brimades que les gens de la ville lui font subir...
Un peu sceptique lors des premières pages, je me demandais si cette histoire avait un sens. Mais où donc Guillaume Carayol et Stéphane Sénégas veulent-ils nous amener ?
Et au final, je me suis, tout simplement, laissée transporter par les dessins et ensuite par l'histoire.
Car, oui, l'histoire de ce Lucien est magnifiquement bien illustrée et racontée.
En lisant cette bande dessinée, c'est un merveilleux album que vous ouvrirez. Vous y rencontrerez des protagonistes sympathiques, touchants et attachants malgré un premier abord un peu compliqué.
J'ai tout simplement été séduite. Merci Guillaume Carayol et Stéphane Sénégas.
Un grand merci également aux éditions Delcourt et à #NetGalleyFrance pour cette découverte.
Des feuilles qui volent, qui tournoient et virevoltent comme dans un ballet.
Le chef d’orchestre n’est autre que Lucien, balayeur de son état. Un homme simple, voire même un simplet, heureux de mener à bien sa mission de nettoyeur du parc.
Heureux mais moqué, raillé, harcelé par les habitués des terrasses du quartier… et seul, bien seul face à l’adversité. L’amitié de Paul, un jeune garçon, ne sera pas de trop pour affronter ce monde qui va basculer définitivement le jour où Lucien aura une réaction malheureuse…
Un récit noir, au propre comme au figuré, aéré par des instants poétiques et amicaux puissants. Un trait épais et sombre qui impose des émotions qui touchent le lecteur. Qui fait réfléchir aussi, sur la différence, l’acceptation de l’autre, l’amitié.
Lucien est plus qu’un personnage, c’est un symbole. Et son histoire ne manquera pas de toucher ton petit cœur de lecteur.
Lucien est un artiste du balai. Dans le parc où il travaille comme cantonnier, il fait DANSER les feuilles, elles tourbillonnent, virevoltent comme dans un ballet. Lucien est un artiste mais il est seul et n'a pas d'amis. Pire, il est même conspué, brimé, moqué par tous ceux qui trouvent cela facile de s'en prendre aux personnes différentes. Oui, il est différent, il est un peu simple. La seule personne qui est vraiment gentille avec lui, c'est Paul un jeune garçon avec qui il se lie d'amitié. Pour Lucien, le parc c'est bien plus qu'un parc, c'est là, devant la statue de Loulou, qu'il exprime toute sa sensibilité. Un jour, un événement le fait sortir de lui et c'est le geste de trop...
Ce livre était dans ma PAL et c'est Pénélope @de_fil_en_bulles , qui en me demandant si je l'avais lu, l'en a fait sortir (encore merci, pourquoi ai-je attendu autant). Cette couverture m'avait pourtant immédiatement fait penser à Blast (une madeleine pour moi). Dès que je l'ai ouvert, j'ai été hypnotisé par le graphisme et l'histoire que j'ai engloutie sans pouvoir m’arrêter. Le lien avec Blast ne s’arrête pas là pour moi. Stéphane Sénégas alterne les blancs poétiques et les noirs durs et intenses, on ressent chaque sentiment, chaque peur, chaque doute, chaque colère.. l'ensemble est merveilleusement bien dosé. Côté histoire, les deux auteurs nous parlent d'amitié, de différence, de violences faites aux plus faibles et de ceux qui profitent de ces situations. Ils nous poussent à la réflexion sur nos propres actes.
Ce roman graphique, comme deux ou trois titres ces derniers mois, m'a mis une grosse claque. Il va continuer à me marquer encore longtemps et j'espère qu'il vous touchera autant que moi. Un gros coup de cœur pour cette histoire dure, mais qui ne manque pas de sensibilité
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