"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les éditions de la gouttière propose un nouvel album librement inspiré d'une œuvre musicale, la 35eme symphonie de Mozart
Cet album muet nous entraîne dans les rêves d'un petit garçon qui désire à tout prix revoir son grand père. Au grès des notes de musiques visuelles comme auditives nous allons vivre une aventure onirique, touchante et émouvante.
Graphiquement le travail de Senegas et lui aussi une belle invitation au pays des rêves. Le trait, les couleurs mais aussi la mise en page tout y est pour nous plonger dans l'imaginaire de ce jeune garçon.
En bref, voilà encore une belle expérience de lecture agréablement complétée par de belles notes de piano.
La nuit est tombée. À la lueur de sa lampe de bureau, un petit garçon écrit une lettre à son grand- père pour lui dire qu’il lui manque.
En effet, ce petit garçon, dont on ignore le prénom et l’âge, n’aura dorénavant plus le droit d’aller voir le vieux monsieur à l’hôpital, même si cela n’est pas une requête de ce dernier.
Alors comment aller à la rencontre de ce grand-père ?
La nuit, tant de choses peuvent se passer, parce que la nuit, en rêve, tout devient possible. Il suffit juste de fermer les yeux et…
Une ombre noire se profile. Rien de plus facile que de la suivre quand on peut voler. Les nuages sont roses, c’est normal. Le lit vole également, ça arrive. Des notes se dessinent sur la route, il faut marcher dessus pour que la 35e Symphonie de Mozart serve de chemin pour arriver jusqu’à l’hôpital…
Comment aborder le thème de la disparition d’un être cher avec les enfants ? Voilà un album Le Chemin de Pépé, de Guillaume Carayol et Stéphane Sénégas, publié aux Éditions de La Gouttière qui devrait pouvoir vous aider.
On y trouve de la réalité mais également du rêve. De la noirceur, mais aussi beaucoup de couleurs. Aucun mot, mais énormément de poésie. Une séparation, mais surtout beaucoup de beaux souvenirs qu’il faudra chérir.
Parce qu’il n’y a pas plus importants que les souvenirs de celles et ceux qu’on aime et qu’on aimera toujours malgré leur absence définitive.
Un album à partager pour rire et pour pleurer.
Un album pour expliquer et se consoler mutuellement, quel que soit l’âge que l’on a.
Un album à offrir ou à s’offrir parce que mettre de la couleur dans sa vie ou dans celle des autres est le meilleur moyen pour être heureux.
Vous avez aimé Lucien, son noir et blanc et sa sensibilité. Alors je n’ai aucun doute que vous aimerez ce petit garçon, ses couleurs et son amour infini pour son Pépé.
Acte 1
Inspiration. Longue, lente, intriguée et pleine d'espoir.
La lumière.
Lucien la porte en lui, même quand il a peur. On a envie de l'aider ce grand échalas un peu gauche qui parle mal mais s'exprime pourtant si clairement.
Et pourtant la lumière sait aussi se faire ombre sombre lorsque le cœur l'est aussi.
Acte 2
Expiration. Brutale, saccadée, douloureuse et suppliante. Pleine d'espoir elle aussi.
La noirceur.
Elle est partout, insidieuse, acharnée, mauvaise, terrifiante d'humanité.
Dans les recoins de l'envie, de la bêtise et de la peur.
Et malgré tout c'est grâce à elle que la lumière peut vivre et renaître au grand jour.
Sous les tourments de ce que l'âme humaine peut avoir de plus laid, comme dans le réconfort de ce qu'elle peut avoir de plus doux, Guillaume Carayol nous raconte le blanc et le noir. Ce que nous avons de meilleur comme ce que nous portons de pire en nous.
Il nous présente ce gaillard tiraillé entre douceur et violence et nous secoue entre ces deux extrêmes en nous tirant juste par un coin du cœur, nous glissant peut-être un miroir, pas loin, histoire de... Se poser des questions ?
Tout de poésie vêtu, le trait noir profond de Stephane Senegas nous fait virevolter comme une feuille, ballotté par les courants changeants des émotions de cet album splendide et terrifiant à la fois.
Noir et blanc. Encore, profonds.
Comme Lucien, Paul, Maria, Carmen, Raymond et les autres.
Plusieurs jours après ma lecture je cherche encore mes mots.
Les seuls dont je sois sûre sont : lisez Lucien.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi…
Lucien est cantonnier, un terme peu ou plus utilisé de nos jours. C’est normal, ce récit se situe en 1966. Son travail consiste à ramasser les feuilles mortes. Celles qui jonchent le sol, dans la rue ou bien dans le jardin public.
Pour ce faire, il est armé de son balai. Tel un chef d’orchestre avec sa baguette, il fait virevolter les feuilles au son de sa propre symphonie. C’est lui qui marque le tempo selon son humeur.
Lucien est bien souvent seul. Son physique n’est pas en adéquation avec son esprit. L’un a grandi plus vite que l’autre.
Alors cet homme dérange, il n’est pas comme tout le monde. On le raille, ce qui parfois peut le faire dérailler. Lucien n’a pas conscience de sa force, de ce qu’il a le droit de faire. Ou pas.
Alors quand Paul décide de faire de Lucien son ami, ce dernier a encore beaucoup de choses à apprendre. Ce n’est pas facile d’agir et de penser pour deux, quand la solitude est la seule compagne que l’on ait.
L’amitié, comme beaucoup de choses, s’apprend. Patiemment, le jeune garçon lui en apprend les bases en lui montrant comment partager, discuter, sourire.
Mais cette amitié naissante n’est pas vue d’un bon œil par certains adultes. Ceux-ci ont du mal à comprendre et à accepter ceux qui ne sont pas comme eux.
La différence dérange quand elle n’est pas comprise et surtout acceptée.
Alors que pour certains, c’est l’amitié désintéressée qui encensée, pour d'autres, c’est le tirer profit qui prévaut.
C’est ce qu'ont voulu nous montrer Stéphane Sénégas et Guillaume Carayol à travers l’étrange personnage qu’est Lucien. À eux deux, ils ont œuvré pour nous présenter un homme auquel on ne peut que s’attacher.
Comme dans un ballet, les actes de son histoire s’enchaînent sur fond de noir et blanc, au rythme de l’amitié et de l’intolérance.
…Mais la vie sépare ceux qui s'aiment
Tout doucement, sans faire de bruit.
Jacques Prévert, Les feuilles mortes 1945.
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