Des Mendiants à Ostinato en passant par Le Bavard ou les Poèmes de Samuel Wood, l'oeuvre polymorphe de Louis-René des Forêts est en passe d'être reconnue comme l'une des plus marquantes de cette deuxième moitié du XXe siècle.
Peu de temps avant sa mort, Michel Leiris n'avait d'ailleurs pas hésiter à déclarer que des Forêts était le " plus grand des écrivains français vivants ". Avec ce livre, Marc Comina pose sur cette oeuvre un regard neuf. Dans la première partie de son étude, où les mécanismes de la critique littéraire son mis au jour sans complaisance, il montre comment s'est progressivement imposée depuis les années soixante une interprétation mythique et rimbaldienne de des Forêts.
Au prix d'un méticuleux travail de reconstitution qui intègre pour la première fois toutes les informations dont on dispose aujourd'hui, il retrace ensuite le parcours de l'écrivain, des premiers écrits de jeunesse jusqu'au travail Autobiographique toujours en cours. De ce véritable portrait littéraire, il tire des observations qui, associées à celles qui lui inspire sa relecture critique des principaux textes dans la troisième et dernière étape de son enquête (en particulier Le Bavard, La Chambre des enfants et les Mégères de la mer), l'autorisent à soutenir de façon convaincante que les questions du silence et de l'abandon de la littérature ne sont pas, comme le prétendent ceux qu'il appelle les faiseurs de mythe (Blanchot, Pingaud, Nadeau, Bonnefoy, Roudaut, entre autres), au centre des préoccupations de Louis-René des Forêts.
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