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L'obscurite

Couverture du livre « L'obscurite » de Philippe Jaccottet aux éditions Gallimard
  • Date de parution :
  • Editeur : Gallimard
  • EAN : 9782070233304
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

L'ancien élève, ou mieux, le disciple d'un grand philosophe, dont l'enseignement et la bienveillance personnelle ont joué un rôle capital dans sa vie, revient d'un long séjour à l'étranger et son premier soin est de revoir son maître. Après de longues recherches, il découvre sa retraite. La... Voir plus

L'ancien élève, ou mieux, le disciple d'un grand philosophe, dont l'enseignement et la bienveillance personnelle ont joué un rôle capital dans sa vie, revient d'un long séjour à l'étranger et son premier soin est de revoir son maître. Après de longues recherches, il découvre sa retraite. La découverte est navrante : ce brillant esprit, ce savant admiré et fêté, cet amoureux fougueux et romanesque, ce père enfin, ont fait place à une espèce d'animal farouche qui vit seul dans l'obscurité, replié sur lui-même en une sorte d'attente provocante et révoltée de la mort. Car cet homme est une victime de l'idée de la mort ; elle s'est emparée de son esprit au point que toute activité, toute vie affective lui sont devenues impossibles. Aucune des hautes pensées qu'il inculquait jadis à ses élèves n'a eu de pouvoir contre l'horreur de cet anéantissement inéluctable. Il répond aux questions gênées de son disciple par des phrases comme : «Rien n'est vrai, rien n'est hormis le mal de le savoir».L'émotion, l'effroi, causés par ce drame suscitent chez le narrateur toutes sortes de méditations ; il cherche dans le souvenir de certaines scènes - en particulier d'une poursuite à travers les rues d'une ville où le grand homme tâchait de rejoindre une jeune beauté rebelle à son amour - des explications possibles. Mais le «maître» ne goûtait-il pas depuis longtemps déjà les joies d'un foyer heureux, avec une femme aimante, un enfant, dans un cadre naturel qu'il aimait ?Le disciple cherchera donc seul une telle maladie de l'âme : «Ce sont peut-être les légers, les téméraires qui ont raison..., ceux qui acceptent le risque de se perdre sans espoir de compensation...»Ce récit se distingue par une simplicité qui n'exclut pas une réelle science d'écriture, par son sens subtil des nuances et des atmosphères, sa pudeur, qui ne voile cependant pas le drame du disciple devant l'échec de son «maître».

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