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Il a le pouvoir d'invoquer des démons. Il va changer la face d'un empire. Orphelin, Fletcher imagine déjà son avenir tout tracé : une vie dure mais paisible comme forgeron dans un village sans histoire. Jusqu'au jour où il se découvre un talent rare, un talent bien particulier : celui d'invoquer les démons. Accusé d'un crime qu'il n'a pas commis, Fletcher trouve refuge à l'Académie Vocans, sous l'aile du mystérieux capitaine Arcturus.
Là, on lui enseigne la magie et la maîtrise d'Ignatius, ce petit démon qu'il a invoqué par erreur, et avec lequel il se lie d'une amitié sans faille. Mais l'apprentissage est rude et la concurrence mortelle : seuls les élèves les plus talentueux deviendront mages-guerriers et dirigeront les armées d'Hominum afin de défendre les frontières sud du pays, où les Orques tentent de faire basculer l'Empire dans le chaos.
Un grand merci aux éditions Hachette pour cette réception. Je crois bien que c’est la première fois que je lis de la fantasy pure publiée dans cette maison d’édition, et j’étais curieuse de découvrir cette histoire. Rien que la couverture est un plaisir pour les yeux ; elle nous offre beaucoup de pistes, et est totalement raccord avec l’ambiance distillée tout le long. Je suis ressortie de ce roman relativement satisfaite. Le novice est une lecture entraînante, avec un fil conducteur bien imaginé, mais elle n’en reste pas moins très classique et un peu clichée par moments.
Dans un monde où la guerre sévit entre les hommes et les orques vit Fletcher, un apprenti forgeron de 15 ans, orphelin de surcroit. Il mène une existence très tranquille dans son patelin, jusqu’au jour où, par erreur, il invoque un démon – qu’il appellera par la suite Ignatius. Un malheureux concours de circonstances l’oblige à quitter son foyer, et par la même occasion son père adoptif qui l’a élevé comme son fils. Accompagné de son démon lové autour de son cou, le jeune garçon croisera la route du capitaine Arcturus. Ce dernier l’enverra à l’Académie Vocans, une école au sein de laquelle les futurs mages-guerriers s’entraînent avant de partir sur le front avec leurs démons. L’apprentissage de Fletcher pourra commencer, mais ce qui l’attend n’est pas sans danger. Rivalités, manigances et coups bas sont au programme. Le jeune novice devra se montrer attentif et se fier aux bonnes personnes.
Prenez une pincée d’Eragon et jetez-la dans une décoction du Seigneur des Anneaux. Faites mijoter et ajoutez de temps à autre une cuillerée de Pokémon ainsi qu’un soupçon de Harry Potter. Au final, ça vous donne L’invocateur. N’allez pas croire qu’il s’agit d’un reproche, bien au contraire. Ces petits clins d’oeil – volontaires ou non – à ces univers très singuliers contribuent à rendre l’histoire de Taran Matharu efficace. Je n’ai eu aucun mal à me sentir à l’aise et j’ai apprécié l’intrigue et tous les rouages qui la composent.
D’abord, il y a cette histoire de démons. Pour pouvoir combattre, Fletcher en apprendra plus sur eux et sur la façon d’en invoquer. Ça m’a beaucoup fait penser à Pokémon, du coup. Attraper quelques “monstres” pour les faire combattre, ça a réveillé mon petit côté dresseuse Pokémon, et j’ai adoré ça, ah ah. En revanche, même si j’ai senti que l’auteur amorçait bien l’idée qu’il existait un lien particulier entre le démon et son invocateur, j’ai trouvé ça beaucoup trop fragile concernant Fletcher. Ignatius et lui partagent à peu près tout ensemble, mais je n’ai pas senti d’affinité particulière. À croire que le démon n’est qu’une chose dont on peut se servir. J’en aurais voulu plus. Beaucoup plus.
Ensuite, la magie. Elle est originale et bien imaginée. Les passages où les personnages apprennent à s’en servir sont particulièrement réussis. Il y a, certes, beaucoup d’imagination, mais aussi de la recherche pour que tout s’imbrique correctement. Et si globalement j’avais la sensation d’être face à un univers dense, il restait très accessible et passionnant. L’élaboration est adroite, il n’y a aucune longueur concernant les descriptions. Bref, tout se goupille correctement.
Cela dit, ce n’est pas une histoire qui m’a retournée comme je m’y attendais. L’intrigue reste assez prévisible et sans surprise. Le novice, c’est de la fantasy traditionnelle, avec un héros on ne peut plus classique. Fletcher parvient rapidement à faire des choses hors du commun, il est plutôt doué dans tout ce qu’il entreprend et déjoue les pièges avec une relative facilité. Il a toujours un jugement juste et mesuré, ce qui ne lui dessert pas, bien au contraire.
Même s’il est un peu cliché, j’ai tout de même admiré son sens de l’intégrité. Car l’Académie Vocans n’est pas un endroit merveilleux où les fées côtoient les licornes au milieu des arcs-en-ciel. Les nobles méprisent et assoient leur supériorité dès le début, les uniques représentants des nains et des elfes sont traités comme des rebuts, et la rivalité tient une énorme place. Le but des novices ? Être celui qui obtiendra le poste le plus gradé sur le front, pour s’assurer un train de vie confortable. Certains sont prêts à tout, même au pire. Et dans tout ce fatras, le brave Fletcher doit trouver sa place. Droit dans ses bottes, le garçon défend ses amis et se révèle très dévoué. On ne peut pas lui reprocher cela…
En résumé, ce premier opus pose les bases d’une saga de fantasy classique, où les démons coudoient les humains, les orques, les nains et bien d’autres espèces. Taran Matharu nous offre un début plutôt sympathique, avec un bel univers et une intrigue solide. Je lirai la suite avec plaisir, et j’espère que l’auteur prendra plus de risques pour s’écarter des trames de fantasy habituelles.
Ma chronique : http://april-the-seven.weebly.com/fantasy---merveilleux/linvocateur-taran-matharu
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