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Pendant la Grande Dépression, dans une petite ville du New Jersey, une fille d'immigrants italiens, Marie Genovese, lutte pour son autonomie et sa liberté. Ses bons à rien de frères sont tentés par le parti fasciste américain et ne jurent plus que par Mussolini. Marie préférerait qu'ils s'intéressent un peu moins à la politique et l'aident un peu plus à la pâtisserie que leur a léguée leur mère et qui est au bord de la ruine.
Pour ne rien arranger, elle est amoureuse d'un homme qui n'est pas de sa condition. Elle n'a aucune aspiration conjugale et se contenterait d'un peu de bonheur dans sa vie, mais cela aussi, c'est un voeu dangereusement moderne pour une femme de son époque.
Marie ne peut compter que sur elle-même... et peut-être sur la recette d'un gâteau de ses ancêtres.
Voilà bien un roman qui m’a totalement surprise car je ne pensais pas autant l’apprécier comme cela a été le cas. Il m’a séduite, enthousiasmée et conquise au point que je n’ai pas su le lâcher. Ce livre a été une révélation pour moi !
Étalée sur trois années, voici un brin de l’histoire de la fratrie Genovese, issue de la deuxième génération d’une famille italienne immigrée dans une petite bourgade du New Jersey, en pleine crise économique. Il y a d’abord Marie, âgée de 22 ans, quand sa mère décède et lui laisse la gestion de la quincaillerie, le Five&Ten. Et puis, il y a ses deux frères, Gino et Sammy qui partagent les idées fascistes de Mussolini et s’investissent le moins possible dans l’affaire familiale. Marie est un esprit libre, très en avance sur son temps. Elle rêve de liberté, s’engage corps et âmes dans le commerce en proie, pourtant, à de graves difficultés financières (en faisant de la pâtisserie pour les riches, notamment) et tombe amoureuse d’un homme qui n’est pas issu du même milieu social qu’elle.
D’habitude, je peine un peu face aux sagas familiales par peur de l’ennui. La quatrième de couverture m’avait directement attirée par le caractère frondeur de son héroïne et parce que le récit se déroulait aux Etats-Unis, à la veille de la Seconde Guerre Mondiale.
C’est hyper intéressant d’observer la façon dont un pays étranger à l’Europe percevait la montée du fascisme et du nazisme à des milliers de kilomètres de chez nous. En plus de ça, il est aussi instructif de voir comment les immigrés vivaient cette déroulante de violences car, même s’ils avaient quitté leur pays d’origine, leurs racines et leurs attachements demeuraient intacts.
Gail Reitano parvient avec beaucoup d’élégance à décrire ses trois années sur la scène internationale. La vie de cette famille dans leurs vies quotidiennes est aussi décrite au sein d’une petite ville américaine où chaque acte ou parole est épluché, encore plus quand ils ne correspondent pas à la norme sociale. Le personnage de Marie est vraiment intéressant car, malgré ses rêves d’émancipation, le poids de la tradition familiale perdure.
La façon d’aborder la condition de la femme au milieu du vingtième siècle est plaisante. Sans tomber dans le mièvre ou dans la romance à l’eau de rose, ce roman captivant aux accents réalistes m’a bien plus qu’enchantée. Je le conseille vivement!
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