Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Venue du lointain Sichuan, Yu Ling travaille à Pékin depuis dix ans et rêve de changer de vie. Au détour d'un pique-nique, avec son acolyte M. Courge, ils fomentent le kidnapping de Dada, charmant petit garçon de l'élite chinoise dont elle est la nounou. Mais une fois avalées les pattes de crabe du Kamtchatka et les brochettes d'ailes de poulet, le plan tombe à l'eau, adieu la rançon : le grand-père de Dada vient d'être inculpé pour corruption, le père est arrêté, la mère a disparu. Yu Ling se retrouve seule avec l'enfant. Dans la grande villa aseptisée, Dada dresse une tente pour y accueillir tous ceux qui comme lui n'ont pas d'amis : l'Hôtel du Cygne. Dans le huis clos de cette drôle de famille recomposée, Zhang Yueran dresse le portrait tout en nuances de la Chine d'aujourd'hui.
Je suis un peu perplexe après cette lecture.
Certains passages sont très poétiques et touchants, d'autres manquent cruellement d'émotions en tout genre. Ce court roman est une petite critique de la société chinoise, mais dans lequel, on se rend compte que peu importe les inégalités de la société en général, nous sommes tous égaux dans la souffrance. Celle-ci n'épargne personne, ni dans les hautes sphères du pouvoir et de la richesse, ni dans les bas de l'échelle. Et c'est ce point que j'ai apprécié dans ma lecture. On ne tombe pas dans le dramatique mais on ressent un peu la souffrance des différents protagonistes de l'histoire. J'aurais sans doute aimé que ça aille encore plus loin.
Une decouverte très intéressante , un auteur chinois pourquoi pas ,une hitoire passionnante je pense l acheter car le thème me plaît beaucoup à découvrir avec plaisir un bon moment de lecture en perspective
A Pékin, Yu-Ling est la nounou de Dada, six ans, enfant unique et gâté d’un couple de l’élite chinoise. Alors qu’elle s’apprête, avec un complice, à kidnapper le garçon dans l’espoir d’une rançon qui lui permettrait enfin de changer de vie, le grand-père et le père de Dada sont arrêtés pour corruption. Se sachant recherchée, la mère en voyage à Hong Kong ne donne plus signe de vie. Désormais seule avec l’enfant abandonné dans la vaste et riche demeure familiale, la nounou, stoppée net dans sa rébellion et ses velléités d’indépendance, doit composer avec la nouvelle situation.
Yu Ling est de ces humbles, oeuvrant leur vie durant au service de très riches, pour qui ils demeurent insignifiants et invisibles. Comble de l’ironie, c’est au moment où ses aspirations à une existence plus satisfaisante sont sur le point de lui faire franchir la ligne rouge en faisant d’elle une criminelle, que ses employeurs tombent eux-mêmes dans leur course à toujours plus de richesses, comme si l’argent n’appelait qu’à toujours faire tourner plus les têtes. Déjà oublié, en temps ordinaire, aux seuls soins des employés de maison, le fils se retrouve totalement abandonné dans la Bérézina familiale : une aberration pour lui de l’ordre de la nuance, et encore plutôt positive, puisqu’à court terme, rien ne change dans son quotidien, sinon l’allègement de l’étiquette habituellement imposée par sa mère.
Certes gâté et capricieux, l’enfant fait preuve d’une innocence désarmante, et c’est lui qui fait chanceler Yu-Ling dans ses tiraillements personnels. Sous les abords hermétiques et bourrus de cette femme, se cache un coeur tendre, blessé par un passé que quelques allusions permettront peu à peu au lecteur de comprendre. Une exquise délicatesse dans le récit, tout en nuances et en non-dits, accompagne la découverte, l’une par l’autre, de ces deux âmes pures, privées d’affection. Et si ces deux-là ont, à première vue, tout perdu dans la tourmente, ils se sont bien trouvés à l’Hôtel du Cygne, cet asile imaginé chez lui par l’enfant, pour tous ceux comme lui sans amis, à commencer par l’oie sauvée de l’abattoir qu’il prend pour un cygne…
Beaucoup de tendresse vient éclairer cette histoire centrée sur deux personnages que les sordides réalités de la société n’auront au final pas réussi à démolir comme les autres. Un instantané tout en subtilité d’une certaine Chine contemporaine.
Venue du lointain Sichuan, Yu-Ling vit à Pékin depuis dix ans déjà, sans guère de perspectives. Elle est la nounou d’un petit garçon charmant mais gâté, Dada, enfant unique de parents souvent absents appartenant à l’élite chinoise.
Fomenté de longue date, le pique-nique au bord du lac est un grand jour pour Dada. Pour Yu-Ling aussi : elle s’est laissé convaincre par son acolyte, le rustre M. Courge, de simuler le kidnapping de l’enfant – pour enfin changer de vie grâce à l’argent de la rançon. Mais une fois les pattes de crabe du Kamtchatka et les brochettes d’ailes de poulet au miel avalées, le plan tombe à l’eau : la radio annonce que le grand-père de Dada a été arrêté pour corruption. Le père est arrêté aussi, la mère disparaît. Entre son attachement pour le jeune garçon, son sens aigu des responsabilités et une sourde révolte, que peut faire Yu-Ling pour reprendre sa destinée en main ?
Derrière les immenses baies vitrées de la villa aseptisée, Dada a inventé un lieu pour accueillir tous ceux qui n’ont pas d’amis, comme lui. Son premier hôte est une oie, sauvée sur la route de l’abattoir, en laquelle Dada voit ni plus ni moins un cygne. Il baptise son arche improvisée sous une tente de camping au milieu du salon « L’Hôtel du Cygne ».
Dans le huis-clos de cette drôle de famille recomposée, Zhang Yueran se joue des impératifs de réussite sociale. Ce portrait tout en nuances des femmes invisibles et magnifiques de la Chine d’aujourd’hui révèle l’étendue de son talent.
Yu-Ling s’est laissée convaincre par son petit ami de simuler le kidnapping de Dada, le petit garçon de 6 ans dont elle est la nounou. Mais alors qu’ils s’apprêtent à mettre leur plan à exécution et à récupérer une rançon qu’ils espèrent conséquente le grand-père de Dada est arrêté pour corruption entraînant le reste de la famille dans sa chute. Yu-Ling se retrouve alors seule avec le petit garçon. Les voilà tous les deux dans la grande maison familiale où Dada a installé un hôtel sous une tente pour accueillir tous ceux qui, comme lui, n’ont pas d’amis. Le premier invité de cet Hôtel du Cygne est une oie que Dada a sauvée de l’abattoir et dans laquelle il est persuadé de voir un cygne.
A travers ces deux personnages livrés à eux-mêmes Zhang Yueran explore plusieurs aspects de la société chinoise. Les relations familiales, ou plutôt les non-relations, dans une famille ultra-riche. Les disparités entre les classes et les arrangements pour se procurer de l’argent. La corruption. La solitude d’un enfant livré uniquement à des nounous et qui vit sans l’amour ni l’attention de ses parents. Des thématiques assez universelles et qui font qu’on ne se sent pas dépaysé par ce roman alors même qu’il se passe en Chine.
Au fil du roman on apprendra les drames que Yu-Ling a dû affronter, on comprendra la relation qu’elle entretient avec Dada, on sourira parfois à l’innocence du petit garçon. Ces deux êtres sont aussi touchants car ils sont au final essentiel l’un pour l’autre, leurs deux solitudes se rencontrant pour former une nouvelle cellule familiale certes bancale mais qui leur est indispensable.
J’ai éprouvé un véritable plaisir à lire de nouveau la plume de Zhang Yueran dont Le Clou m’avait particulièrement enchantée. Si je n’ai pas retrouvé la force de ce précédent roman, j’y ai toutefois retrouvé la sensibilité et l’élégance d’un style qui va à l’essentiel et qui sait créer une véritable atmosphère.
Après le Clou, son très ample et riche précédent roman, Zhang Yueran choisit l'épure et la concision pour un récit tout en délicatesse, presque une fable sur la Chine contemporaine, ses inégalités sociales, le dévoiement de ses élites et la politique de l'enfant unique. Elle y dresse en contre-jour un très beau portrait d'une femme qui appartient au monde des laborieux et des invisibles. Yu Ling a quitté son Sichuan natal pour travailler comme nounou dans une très riche famille pékinoise ... jusqu'à ce la famille tombe pour corruption ( père et grand-père en prison, mère en fuite à Hong Kong ) et qu'elle se retrouve seule avec le petit garçon qu'elle projetait d'enlever contre rançon.
On ne perçoit toute la subtilité du roman qu'à la toute fin. le récit avance avec une humilité et une simplicité qui peut passer pour banale alors que l'auteure tisse par petites touches son texte jusqu'à faire triompher la pureté du sentiment sur une survie immédiate. Yu Ling est un coeur simple dont le passé va nous être révélé progressivement afin d'éclairer un personnage de prime abord assez hermétique qui devient un substitut de famille. Ou comment la tendresse devient plus forte que toute les avanies de la vie.
J'ai parfois pensé au film Parasite de Bong Joon-ho lors de scènes, certes moins féroce mais tout aussi nettes pour tourner en satire et dénonciation les inégalités sociales qui rongent la société du capitalisme à la chinoise. Dans ce huis clos où la douceur va finir par naître autour d'une famille recomposée, il y a aussi du Kore-eda et son Affaire de famille. Avec ses dialogues vifs, on sourit aussi avec des passages cocasses, notamment avec le cygne ( qui est en fait une oie ) que le petit garçon a adopté, ou avec l'irruption d'une drôle de nana qui se prétend la maitresse du père emprisonné.
Sans doute plus mineur que le Clou, un roman brillant qui explore l'héritage de la Révolution culturelle dans les années 1990, mais très touchant avec son attachant duo et pertinent sur ce qu'il dit à propos de la Chine d'aujourd'hui.
Un roman qui met en scène les failles séparant les nouveaux riches profitant du capitalisme communiste sans vergogne et de l’univers des sans-grades qui subissent la loi du marché.
Yu Ling est la nounou du petit Dada, fils unique d’une riche famille bourgeoise dont Hu Yafei le père, qui voit en lui un futur pianiste ignore ses envies d’enfant. Chen Wen, sa mère est souvent absente du foyer, voyage beaucoup et c’est le grand-père qui semble le plus près du petit garçon, l’enfant unique, plus élevé par sa nounou que par ses parents.
La nounou, profitant de l’absence de la mère qui l’aurait sans doute refusé, mais avec la bénédiction du père a organisé un pique nique à la campagne pour Dada. Xia Dong, le chauffeur de la famille étant indisponible, c’est Mr Courge, alias Chen Dongliang, ami de Yu Ling qui les embarque dans sa camionnette. Sur la route, la rencontre avec un camion transportant des oies fait le bonheur de Dada qui obtient de ses accompagnateurs qu’ils en acquièrent une qu’il considère comme un cygne et qui va lui tenir compagnie.
Xiao Hui, la femme de ménage de la famille apprend par téléphone à Yu Ling que le papa de Dada vient d’être arrêté, et que la maman n’étant pas joignable, c’est la grand-mère qu’il faut contacter pour s’occuper de Dada.
La sortie pique-nique maquillant un kidnapping ayant fait long feu, faute d’interlocuteur de la famille joignable pour lui signifier, ils rentrent, ils ont joué aux apprentis sorciers et ont perdu. Le lecteur a du mal à réaliser que l’objectif de la sortie était un kidnapping et reste aussi peu convaincu que les auteurs eux mêmes de leur chance de réussite.
La maison a été délestée de tous les objets de valeur qu’elle contenait, au grand désappointement de Dongiang, qui se contente de quelques bouteilles de vin de la cave avant de fausser compagnie à Yu Ling qui doit assumer la situation et s’occuper du petit garçon, ses tentatives pour trouver quelqu’un de la famille qui voudrait bien le prendre en charge étant restées infructueuses.
Dada a inauguré son « Hôtel du Cygne », une tente dressée dans la maison et dans laquelle il dort en compagnie de l’oiseau et souhaiterait y inviter des amis.
La solitude de l’enfant qui manque de partenaires de jeux est criante et momentanément palliée par la survenue de la prétendue maîtresse de Hu Yafei qui joue avec lui.
C’est une société inégalitaire où l’instinct de protection de l’enfant par une femme prend le dessus et où les enfants jouent et rêvent comme ailleurs qui nous est décrite par Zhang Yueran.
L’abnégation de la nounou qui se substitue finalement à toute la structure familiale défaillante met en avant une grande humanité où l’enfant, surtout unique est roi.
J’ai néanmoins quelques doutes sur la qualité de la traduction et sur la spécificité chinoise de cette histoire qui aurait pu, somme toute se dérouler n’importe où.
Avis de la page 80 (mi-livre)
Yu Ling, nounou d'un fils de riches pékinois, envisage de le kidnapper pour obtenir une rançon et peut-être recommencer une nouvelle vie. Mais très vite, le plan ne se déroule pas comme prévu. J'ai apprécié le style alerte (phrases courtes, dialogues vifs) et la sensibilité de l'auteure. Je ne sais pas du tout quelle direction va prendre ce court roman, qui montre une Chine assez différente de l'image que je m'en faisais.
Avis final
Yu Ling est depuis plusieurs années la nounou de Dada, garçonnet d'une famille de nouveaux riches pékinois. A l'aide de son petit ami M. Courge, elle décide de kidnapper l'enfant lors d'un pique-nique dans les environs de la Capitale. La rançon leur permettrait de s'établir ensemble et de fonder une famille dans une autre ville chinoise proche de Hong-Kong. Sur le trajet l'enfant remarque un transporteur de volailles et demande qu'on lui en achète une pour lui sauver la vie. Il croît que c'est un cygne, mais en réalité c'est une oie. Plus tard la radio leur apprend que le grand-père et le père de Dada ont été arrêtés pour corruption et que la mère est en fuite. Le plan échafaudé de longue date s'écroule. Que faire cet enfant unique qui n'a plus de famille sur place ? Retourner à la villa familiale désertée par ses propriétaires semble une solution raisonnable. Mais Dada veut y dresser une tente destinée aux hommes ou animaux solitaires comme lui, appelée "Hôtel du cygne". Comment composer avec les caprices d'un petit garçon gâté et innocent tout en ne l'inquiétant pas à propos de l'avenir sombre qui l'attend ? Tel sera le défi de Yu Ling.
Depuis " Chanson douce " de Leïla Slimani et "Parasite" film de Bong Joon-ho, on peut se méfier des nounous criminelles et du personnel recruté par de richissimes bourgeois coréens ou pas. Je me suis tout de suite demandé si l'intrigue allait basculer dans le drame ou à l'inverse dans une comédie italienne grinçante. Ce roman doux-amer propose une autre solution.
L'histoire est courte, divisée en 3 parties d'égale longueur. Les deux dernières se déroulent presque entièrement dans la luxueuse demeure des parents. Peu de personnages principaux dans ce livre aux allures de conte. J'ai aimé le style léger mais précis, les phrases brèves et sans fioritures, le rythme rapide et les dialogues enlevés. La lecture est très facile, mais en allant vite on risque de rater les petits indices donnés par l'auteure. J'ai essayé d'être vigilant, car chaque mot a son importance.
En dehors du sort de Dada, le vrai mystère de ce roman est la personnalité de l'héroïne. Quelle fêlure cache-t-elle ? Zhang Yueran brosse par petites touches le portrait d'une femme allant vers la quarantaine, d'origine modeste, venant du lointain Sichuan et ayant vécu des drames familiaux les plus cruels. Petite main exploitée par la haute société des villes, elle est interchangeable avec tant d'autres et obligée d'accepter la tyrannie de sa patronne, Chen Wen, snob, cassante et malhonnête.
J'ai croisé aussi des caractères originaux : une entraîneuse sportive américanophile qui prétend être la petite amie du patron, une maîtresse d'école cherchant un mari désespérément et M. Courge le bien-nommé qui confond les bœufs de Kobe avec ceux de Corée (jeu de mots qui doit avoir encore plus de saveur en Mandarin !)
Bref un court roman sensible qui montre au passage le grand écart social dans la Chine de Xi, où la richesse ostentatoire côtoie la misère la plus terrible. Sa fin ouverte permet au lecteur de le conclure à sa guise.
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