"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tokyo, 1922, l'Exposition universelle bat son plein avec la grande attraction de l'année : un hydroplane. Un Européen aborde deux jeunes Japonaises et propose à la plus jolie d'aller visiter l'île d'Enoshima. Mais un homme qui passe par là y voit l'occasion de briller socialement et se précipite sur l'Occidental : nul autre que lui-même n'aura le plaisir de montrer Enoshima à « l'honorable étranger » et il l'attendra à la gare, accompagné de quelques amis. Pour avoir les coudées franches, l'étranger décide de prendre un autre train que son hôte japonais encombrant... Mais il aura beau faire : les mille et une complications de la vie nippone vont se jeter en travers de ses projets galants.
Une romance entre 2 étrangers qui ne sert finalement que de prétexte pour nous présenter certaines facettes de la vie Japonaise dans les années 20.
Et plus particulièrement la place de la femme dans la société nipponne ainsi que sa vision de l'Occident.
Nous suivons donc le voyage du jeune européen dans un pays dont il ne maîtrise aucune coutume, ce qui donnera lieu à divers événements. Chaque chapitre est vu et raconté par une personne différente afin d'aborder divers thèmes : le rapport homme femme au Japon, la place de la femme dans la société et dans la famille, la vision de l'étranger ou bien encore le mystère des geishas.
L'écriture est fluide et les enjeux vraiment intéressants. En ce qui me concerne, j'ai été de surprise en surprise!
Il ne s'agit pas de critiquer mais plutôt de constater, car tout ce qui est abordé n'est pas forcément négatif
Par exemple, le chapitre sur les geishas m'a surpris. Je pensais connaître cette pratique mais finalement, j'avais faux sur toute la ligne.
Ce fût donc une lecture très instructive, portée par un très beau dessin au style aquarelle teinté de bleu et rouge du plus bel effet.
Je le recommande pour ceux qui s'intéressent de près ou de loin à cette culture. Mais qui saura plaire à un très large public.
Cette BD est une adaptation du roman éponyme de Thomas Raucat.
L’action se situe dans les années 1920 sous l’ère Taisho. Le Japon, en plein essor économique et en pleine libéralisation vit ses années folles. Un vent de liberté souffle sur la société jusqu’alors figée. Cette ouverture du pays permet à des missions européennes de débarquer au Japon, telle celle qui amène notre jeune héros, envoyé extraordinaire de la Commission morale et sociale du bureau de la Société des Nations pour mener une enquête sur la conditions des femmes.
1922, Tokyo, lors de l’Exposition Universelle, un jeune français en mission au Japon, voit son cœur chavirer pour une ravissante japonaise, qui, comme lui, attend son tour pour monter à bord de l’attraction du moment : l’hydroplane. Très séducteur et toujours à l’affût d’aventures féminines, il est proche de l’aborder et de lui proposer un rendez-vous galant, quand un fâcheux, industriel dans le savon, perturbe ses plans. Ce Sâto Daisuke se précipite sur le jeune occidental ,voyant là l’occasion idéale de créer un partenariat et pourquoi pas un éventuel accord industriel. Il va payer le billet de l’européen pour l’hydroplane et lorsque le jeune homme propose à Fumiko, la jeune japonaise qui fait battre son cœur , une promenade sur l’Ile d’Enoshima, l’industriel s’impose avec quelques amis !
Cette BD relate donc ce rendez-vous galant fortement perturbé par des évènements incontrôlables. Cette rencontre sera racontée dans les moindres détails, ce qui nous permettra de nous plonger dans la société japonaise des années 1920 fortement régie par les traditions et véritable carcan pour les femmes qui n’ont pas le droit d’étudier, de plus, mariées par leurs parents, elles sont les esclaves de leur belle famille, de leur époux et de leurs enfants. Tout cela sous le vernis de la politesse, de la délicatesse et du respect.
Au comportement quelque peu rustre du jeune français s’opposent les finesses distinguées des japonaises, les politesses et les approches prévenantes où le mot « honorable » apparait dans pratiquement chaque bulle.
Les points de vue alternent entre celui du jeune européen, de Fumiko, des personnages secondaires tel celui de l’industriel Sâto Daisuke ou de la propriétaire de l’hôtel quelque peu horrifiée, qui recadre le jeune homme, peu au fait des us et coutumes japonais. Nous assistons à la rencontre de deux mondes qui se découvrent et qui ont du mal à se comprendre, ce qui donne lieu à de nombreux quiproquos réciproques.
Le dessin de Roberto Melis, toute en élégance, est entièrement réalisé au lavis bichromique de gris bleuté et de rouge vif. L’ alternance de planches au découpage varié, avec de très belles pleines-pages en forme d’hommage aux estampes japonaises nous offre de magnifiques panoramas de ce pays.
Un Suisse en déplacement professionnel au Japon tombe sous le charme d'une jeune femme lors d'une attraction de l'Explosion Universelle de 1922. Ignorant totalement les us et coutumes du pays en matière de galanterie, il l'invite à visiter en sa compagnie l'île d'Enoshima.
La jeune femme accepte, ainsi qu'un industriel un peu collant et toute une flopée de protagonistes qui viendront se greffer à la balade.
Leurs points de vue, et les multiples péripéties qui adviendront, sont racontés ici.
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Le périple de Thomas Raucat (nom d'emprunt issu phonétiquement de "Tomarou ka", sorte d'invitation friponne) nous est raconté par JD Morvan, amoureux de cette histoire de longue date.
Entre comédie et reflet de société, on y découvre le Japon des années 20, au croisement des us ancestraux pétris de bienséance et de rituels corsetés et d'une vague de modernité au sortir de la Grande Guerre.
Si un vrai vent de liberté souffle alors sur le Japon, tout ici reste régi par les coutumes ancestrales, y compris bien entendu les rapports humains, régis par une politesse exacerbée et des contacts ampoulés rigoureux.
Il est drôle de voir comment la même situation va être vécue par un polytechnicien européen, une jeune Geisha, un chef de gare ou un homme d'affaire Tokyoïte entre autres.
La maladresse, le décalage et les incompréhensions des uns et des autres vont illustrer les espoirs d'un cœur d'artichaut totalement décalé du monde dans lequel il évolue.
Les réflexions, frivoles ou plus profondes semblent caricaturales mais montrent avec délicatesse un monde tout autre, régi par ses propres codes, et un autre rapport à l'autre, au sentiment amoureux et à l'incompréhension qui peut en résulter.
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Finissant sur une note bien plus grave que le ton léger sur lequel il débute, cet album est également un véritable voyage visuel, tant les lavis bleutés de Roberto Melis sont délicats, telles des estampes mouvantes où se déposent quelques tâches d'un rouge palpitant.
Un voyage en soi.
"L'honorable partie de campagne" qui nous transporte dans le Japon des années 20, est l'adaptation en bande dessinée du roman de Thomas Raucat paru en 1924.
L'histoire nous raconte qu'à Tokyo, durant l'Exposition universelle de la paix, un Suisse en mission diplomatique invite une jeune et charmante Japonaises à le suivre pour une promenade sur l'île d'Enoshima. Simultanément, il fait la rencontre d'un Japonais qui voit en lui l'opportunité de s'illustrer devant ses amis et ne le quitte plus. Les plans romantiques de l'Européen se heurtent alors aux multiples dédales de la vie nippone. Avec les conventions sociales strictes qu'il ne maîtrise pas, les situations cocasses vont s'enchaîner, transformant son voyage vers Enoshima en une aventure rocambolesque.
Cette histoire aborde les traditions, la rigueur des règles de bienséance, les croyances, la condition des femmes et leurs conséquences. Elle explore également les émotions complexes des différents individus, offrant ainsi une réflexion profonde sur la mentalité japonaise et sur les chocs culturels.
Chaque case tout de bleu, blanc et de touches de rouge est d'une grande beauté. C'est un voyage rempli des charmes du Japon qui nous emporte vers des paysages sublimes, la douceur du vent, le bonheur d'un sourire, la tristesse d'une larme, retranscrits avec poésie et délicatesse. La lecture s'apprécie lentement pour savourer chaque pensée, réflexion et moment.
Une lecture enrichissante à replacer dans le contexte d'un Japon en 1920 qui nous invite à réfléchir sur la collision culturelle et notre place dans le monde.
"on se promène entre hommes, personnages de la même société et du même rang. Et pourquoi emmènerait-on des dames à la campagne ?"
Avant de commencer, je pense qu'il est essentiel de replacer cette lecture dans son contexte, il s'agit de l'adaptation d'un roman de 1924, et la vision du Japon qui est proposée est celle d'un Occidental de l'époque. Abordant la culture nippone avec humour, cela tourne souvent à la caricature, en particulier en ce qui concerne la politesse excessive des habitants de l'archipel. L'histoire est simple, un Suisse s'est épris d'une jolie Japonaise rencontrée par hasard lors d'une visite, et lui a donné rendez-vous, mais pouvoir profiter de cette rencontre galante va s'avérer plus difficile que prévu. Ce sont ces aléas souvent incongrus et révélateurs d'incompréhensions entre les deux cultures, qui rythment l'histoire.
La BD alterne les points de vue, tantôt nous suivons cet Européen, tantôt celle qui le fait vibrer, et parfois d'autres personnages plus secondaires qu'ils vont rencontrer au fil de leur journée.
Visuellement, je suis totalement sous le charme des dessins, tout en bleus rehaussés de pointes rouges. C'est délicat et rappelle les estampes japonaises.
Alors es-tu prêt lecteur pour une partie de campagne japonaise ?
Si avec Dominique Bertail Jean-David Morvan voit la bande dessinée en bleu (Madeleine résistante), alors avec Roberto Melis la bande dessinée se voit ajouter une petite pointe de rouge. Et quelle couleur mieux choisie que ce rouge, puisque figurant sur son drapeau, pour parler du Japon et de cette Honorable partie de campagne.
Cet album est l’adaptation graphique d’un roman datant de 1924 signé Thomas Raucat, retraçant le séjour d’un Français à Tokio (écrit ainsi au début du 20e siècle) pendant que l’Exposition Universelle de 1922 bat son plein.
Alors que Monsieur Raucat attend pour monter dans un hydroplane, l’attraction la plus en vue de cette manifestation, il est abordé par Sato Daikuse, un industriel dans le savon. Celui-ci, l’ayant rencontré précédemment lors d’une manifestation officielle, lui propose fièrement de l’accompagner. Une fois installé dans le bateau à moteur, le diplomate occidental aborde deux jeunes Japonaises et leur offre de l’accompagner dans sa prochaine promenade sur l'île d'Enoshima.
Très tentées par la perspective de cet agréable moment en bord de mer, les deux jeunes femmes acceptent aussitôt. Tout comme Sato Daikuse qui estime qu’une telle excursion ne peut que se dérouler en compagnie d’hommes, les femmes étant “des personnes du sexe inférieur”.
Il lui faut donc absolument éviter que le voyageur étranger ne tombe dans cette “déchéance”. C’est pour cela qu’il convie trois de ses amis hommes à les rejoindre. Mais ce n’est pas vraiment l’honorable partie de campagne qu’avait prévue Monsieur Raucat. Il va ainsi découvrir les différences qui peuvent survenir quand deux sociétés ont des modes de vie diamétralement opposés.
Je qualifierais cet album de délicieusement suranné à la fois dans le récit, mais également dans ses dessins. Un retour dans ce qui semble être un passé, ô combien patriarcal, auquel certains Japonais doivent être encore très attachés.
Ce voyage nippon est magnifiquement humoristique et visuellement très agréable. Alors, dans ces conditions, comment résister plus longtemps à cet étonnant, mais véritable, choc culturel signé Jean-David Morvan et Roberto Melis !
Tokyo, 18 juin 1922Au milieu de la foule venue assister à l'exposition universelle de la paix au Parc de Ueno, un européen aperçoit une jeune fille. Irrésistiblement attiré, il ose l'aborder et l'invite à l'accompagner deux jours après pour une visite de l'île Enoshima.
Cet européen s'appelle Thomas Raucat. Il a passé deux ans au Japon, en mission militaire au titre de spécialiste de la photo aérienne d'observation. C'est son roman écrit sur le chemin du retour et paru en 1924 que JD Morvan adapte en roman graphique. Il y porte un regard attentif et décalé sur la société japonaise de l'époque, la condition des femmes, les rapports codifiés, les règles de la bienséance....
Roberto Melis illustre joliment ce récit. Son pinceau crée de magnifiques ambiances dans un style proche des estampes japonaises et un choix de couleurs restreint. Le bleu rappelle le bleu de Prusse utilisé notamment par Hokusai dans les fameuses "36 vues du Mont Fuji", le rouge s'invitant par petites touches.
Il faut bien sûr se replacer dans le contexte de l'époque pour appréhender ce récit qui porte le regard un tantinet caricatural d'un européen en voyage. Mais la beauté du dessin de Roberto Melis permet de savourer cet album qui ne laissera personne indifférent.
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