"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une romance entre 2 étrangers qui ne sert finalement que de prétexte pour nous présenter certaines facettes de la vie Japonaise dans les années 20.
Et plus particulièrement la place de la femme dans la société nipponne ainsi que sa vision de l'Occident.
Nous suivons donc le voyage du jeune européen dans un pays dont il ne maîtrise aucune coutume, ce qui donnera lieu à divers événements. Chaque chapitre est vu et raconté par une personne différente afin d'aborder divers thèmes : le rapport homme femme au Japon, la place de la femme dans la société et dans la famille, la vision de l'étranger ou bien encore le mystère des geishas.
L'écriture est fluide et les enjeux vraiment intéressants. En ce qui me concerne, j'ai été de surprise en surprise!
Il ne s'agit pas de critiquer mais plutôt de constater, car tout ce qui est abordé n'est pas forcément négatif
Par exemple, le chapitre sur les geishas m'a surpris. Je pensais connaître cette pratique mais finalement, j'avais faux sur toute la ligne.
Ce fût donc une lecture très instructive, portée par un très beau dessin au style aquarelle teinté de bleu et rouge du plus bel effet.
Je le recommande pour ceux qui s'intéressent de près ou de loin à cette culture. Mais qui saura plaire à un très large public.
Cette BD est une adaptation du roman éponyme de Thomas Raucat.
L’action se situe dans les années 1920 sous l’ère Taisho. Le Japon, en plein essor économique et en pleine libéralisation vit ses années folles. Un vent de liberté souffle sur la société jusqu’alors figée. Cette ouverture du pays permet à des missions européennes de débarquer au Japon, telle celle qui amène notre jeune héros, envoyé extraordinaire de la Commission morale et sociale du bureau de la Société des Nations pour mener une enquête sur la conditions des femmes.
1922, Tokyo, lors de l’Exposition Universelle, un jeune français en mission au Japon, voit son cœur chavirer pour une ravissante japonaise, qui, comme lui, attend son tour pour monter à bord de l’attraction du moment : l’hydroplane. Très séducteur et toujours à l’affût d’aventures féminines, il est proche de l’aborder et de lui proposer un rendez-vous galant, quand un fâcheux, industriel dans le savon, perturbe ses plans. Ce Sâto Daisuke se précipite sur le jeune occidental ,voyant là l’occasion idéale de créer un partenariat et pourquoi pas un éventuel accord industriel. Il va payer le billet de l’européen pour l’hydroplane et lorsque le jeune homme propose à Fumiko, la jeune japonaise qui fait battre son cœur , une promenade sur l’Ile d’Enoshima, l’industriel s’impose avec quelques amis !
Cette BD relate donc ce rendez-vous galant fortement perturbé par des évènements incontrôlables. Cette rencontre sera racontée dans les moindres détails, ce qui nous permettra de nous plonger dans la société japonaise des années 1920 fortement régie par les traditions et véritable carcan pour les femmes qui n’ont pas le droit d’étudier, de plus, mariées par leurs parents, elles sont les esclaves de leur belle famille, de leur époux et de leurs enfants. Tout cela sous le vernis de la politesse, de la délicatesse et du respect.
Au comportement quelque peu rustre du jeune français s’opposent les finesses distinguées des japonaises, les politesses et les approches prévenantes où le mot « honorable » apparait dans pratiquement chaque bulle.
Les points de vue alternent entre celui du jeune européen, de Fumiko, des personnages secondaires tel celui de l’industriel Sâto Daisuke ou de la propriétaire de l’hôtel quelque peu horrifiée, qui recadre le jeune homme, peu au fait des us et coutumes japonais. Nous assistons à la rencontre de deux mondes qui se découvrent et qui ont du mal à se comprendre, ce qui donne lieu à de nombreux quiproquos réciproques.
Le dessin de Roberto Melis, toute en élégance, est entièrement réalisé au lavis bichromique de gris bleuté et de rouge vif. L’ alternance de planches au découpage varié, avec de très belles pleines-pages en forme d’hommage aux estampes japonaises nous offre de magnifiques panoramas de ce pays.
Un Suisse en déplacement professionnel au Japon tombe sous le charme d'une jeune femme lors d'une attraction de l'Explosion Universelle de 1922. Ignorant totalement les us et coutumes du pays en matière de galanterie, il l'invite à visiter en sa compagnie l'île d'Enoshima.
La jeune femme accepte, ainsi qu'un industriel un peu collant et toute une flopée de protagonistes qui viendront se greffer à la balade.
Leurs points de vue, et les multiples péripéties qui adviendront, sont racontés ici.
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Le périple de Thomas Raucat (nom d'emprunt issu phonétiquement de "Tomarou ka", sorte d'invitation friponne) nous est raconté par JD Morvan, amoureux de cette histoire de longue date.
Entre comédie et reflet de société, on y découvre le Japon des années 20, au croisement des us ancestraux pétris de bienséance et de rituels corsetés et d'une vague de modernité au sortir de la Grande Guerre.
Si un vrai vent de liberté souffle alors sur le Japon, tout ici reste régi par les coutumes ancestrales, y compris bien entendu les rapports humains, régis par une politesse exacerbée et des contacts ampoulés rigoureux.
Il est drôle de voir comment la même situation va être vécue par un polytechnicien européen, une jeune Geisha, un chef de gare ou un homme d'affaire Tokyoïte entre autres.
La maladresse, le décalage et les incompréhensions des uns et des autres vont illustrer les espoirs d'un cœur d'artichaut totalement décalé du monde dans lequel il évolue.
Les réflexions, frivoles ou plus profondes semblent caricaturales mais montrent avec délicatesse un monde tout autre, régi par ses propres codes, et un autre rapport à l'autre, au sentiment amoureux et à l'incompréhension qui peut en résulter.
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Finissant sur une note bien plus grave que le ton léger sur lequel il débute, cet album est également un véritable voyage visuel, tant les lavis bleutés de Roberto Melis sont délicats, telles des estampes mouvantes où se déposent quelques tâches d'un rouge palpitant.
Un voyage en soi.
"L'honorable partie de campagne" qui nous transporte dans le Japon des années 20, est l'adaptation en bande dessinée du roman de Thomas Raucat paru en 1924.
L'histoire nous raconte qu'à Tokyo, durant l'Exposition universelle de la paix, un Suisse en mission diplomatique invite une jeune et charmante Japonaises à le suivre pour une promenade sur l'île d'Enoshima. Simultanément, il fait la rencontre d'un Japonais qui voit en lui l'opportunité de s'illustrer devant ses amis et ne le quitte plus. Les plans romantiques de l'Européen se heurtent alors aux multiples dédales de la vie nippone. Avec les conventions sociales strictes qu'il ne maîtrise pas, les situations cocasses vont s'enchaîner, transformant son voyage vers Enoshima en une aventure rocambolesque.
Cette histoire aborde les traditions, la rigueur des règles de bienséance, les croyances, la condition des femmes et leurs conséquences. Elle explore également les émotions complexes des différents individus, offrant ainsi une réflexion profonde sur la mentalité japonaise et sur les chocs culturels.
Chaque case tout de bleu, blanc et de touches de rouge est d'une grande beauté. C'est un voyage rempli des charmes du Japon qui nous emporte vers des paysages sublimes, la douceur du vent, le bonheur d'un sourire, la tristesse d'une larme, retranscrits avec poésie et délicatesse. La lecture s'apprécie lentement pour savourer chaque pensée, réflexion et moment.
Une lecture enrichissante à replacer dans le contexte d'un Japon en 1920 qui nous invite à réfléchir sur la collision culturelle et notre place dans le monde.
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