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Surnom : Robocop. États de service : sergent dans le corps d'élite du bataillon Acahuapa. Démobilisé à la fin de la guerre civile qui a terrorisé le Salvador pendant huit ans, Juan Alberto Garcia, ancien d'un escadron de la mort, souffre de son retour à la vie civile. Lui qui ne connaît d'autre métier que celui de tueur a bien du mal à se satisfaire du trafic de voitures. Pour renouer avec sa seule façon d'exister, il va devenir l'homme de main de gros bonnets qui donnaient hier la chasse aux terroristes et qui se disputent désormais les territoires de la drogue. Froide et haletante confession d'un homme sans âme pris dans l'engrenage d'un système corrompu, avec L'homme en arme, Horacio Castellanos Moya dépeint sans pitié les convulsions d'une société pourrie par la guerre.
Mesdames, si après ces mois de confinement vous êtes du genre à fantasmer sur les vilains garçons, les bad boys sans cœur et sans cerveau mais pleins de muscles, mensurations 1m90 pour 95 kg, qui n’ont peur de rien sauf de la vie normale, alors Robocop est fait pour vous. C’est le surnom de Juan Alberto García (moins sexy, vous avouerez), même pas un robot mais un homme de chair et d’os, et même pas policier. Enfin presque plus. En réalité il était militaire, et même pire, puisqu’il était sergent dans le bataillon d’élite Acahuapa, un escadron de la mort au Salvador. Mais ça, c’était avant 1991, avant la fin de la guerre civile et les accords de paix qui ont démobilisé les ploucs et désarmé les guérilleros. En tout cas sur papier. Mais donc Robocop s’est retrouvé au chômage, et ne voit pas trop comment se reconvertir dans le civil, étant donné que son métier, ça a toujours été « machine à tuer ». Mais bon, comme au Salvador (et dans le reste de l’Amérique bananière, pardon, centrale) la paix n’est qu’une façade qui n’arrange personne, la réputation de Robocop lui a vite permis de se recycler en mercenaire au service des uns puis des autres, et qu’importe si ces derniers sont les ennemis jurés des premiers.
Dans ce court roman pétaradant et sanglant, l’auteur tire une nouvelle fois un portait au vitriol de son pays au destin pathétique, à l’image de celui de cet homme sans âme et sans morale, uniquement mû par ses instincts de vie et de mort, tuant pour gagner sa vie et/ou ne pas être tué. Racontée par Robocop lui-même, dans une sorte de confession mais sans aucun mea culpa, l’histoire est à la fois glaçante et burlesque. Un curieux mélange, certes, mais efficace et fascinant puisque distillé de la plume de maître de Horacio Castellanos Moya.
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