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Ma vieille maison israélienne ne disposant d'aucun abri, je vis les alertes avec un certain fatalisme. L'année dernière, lors d'une de ces alertes, des ouvriers arabes travaillaient dans mon jardin pour le compte de la mairie et le plus jeune d'entre eux, de l'âge de mon fils, s'est figé en entendant la sirène et j'ai lu l'inquiétude dans ses yeux. Alors, pour lui, je leur ai proposé d'entrer s'abriter dans l'escalier et du coup j'y suis allée avec eux. Nous avons entendu le boum blottis les uns contre les autres, tous en rempart autour du petit.
Quand le silence est revenu, j'ai servi du jus de fraise pour adoucir les coeurs et nous sommes sortis siroter nos verres ensemble au soleil.
Du missile intercepté par le dôme de fer ne restait qu'un petit nuage blanc fanfaronnant dans le ciel très bleu de mon jardin.
Alors nous avons tous sorti nos portables pour immortaliser l'escalier, le jus de fraise, la vie, que sais-je et j'ai dit, c'est quand même extraordinaire d'être là tous ensemble, trois arabes et une juive à photographier les restes d'un de vos missiles auquel nous avons échappé.
Mais qu'est-ce que tu racontes un de nos missiles, nous ne sommes pas palestiniens !
Les arabes israéliens ne sont pas des palestiniens ?
Mais pas du tout ! Nous sommes israéliens et nous n'avons rien à voir avec les palestiniens.
Je me suis confondue en excuses, mais ces charmants messieurs, plus amusés que contrariés, m'ont rassurée t'inquiète, tu n'es pas la première à confondre.
J'ai compris ce jour là que décidément, non, la situation ici n'est pas simple, mais que tant qu'on se blottirait ensemble on aurait peut-être une chance...
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