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Lettre sur Derrida

Couverture du livre « Lettre sur Derrida » de Jean-Pierre Faye aux éditions Germina
  • Date de parution :
  • Editeur : Germina
  • EAN : 9782917285374
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Cette lettre adressée à Benoît Peeters, auteur d'une biographie de Jacques Derrida, narre les étapes, au début des années 80, de la fondation d'un " Collège philosophique international ", projet imaginé et lancé par Jean-Pierre Faye. Il deviendra le " Collège international de philosophie ". Il... Voir plus

Cette lettre adressée à Benoît Peeters, auteur d'une biographie de Jacques Derrida, narre les étapes, au début des années 80, de la fondation d'un " Collège philosophique international ", projet imaginé et lancé par Jean-Pierre Faye. Il deviendra le " Collège international de philosophie ". Il était intéressant de retracer le " timing " exact de ces moments où s'inscrit, comme second venu, le nom de Derrida - puis comme premier, quand il décide de prendre en main la destinée du Collège au cours de l'année 1982.
Cette histoire pourrait n'être que celle d'une soif du pouvoir qui tourne le dos à une amitié. Mais on peut trouver que ce choix du pouvoir entre en résonance avec les étranges et dangereux choix terminologiques et narratifs de l'auteur de la Grammatologie. Jean-Pierre Faye rappelle que la " déconstruction ", l'Abbau de Heidegger, est issue d'un contexte où il s'agit de " regagner les expériences originaires de l'Être dans la métaphysique ". Ces expériences, au temps du Reich nazi, jaillissaient, pour Heidegger, de " la pensée de la race ".
Et Derrida a-t-il eu conscience de ce que sa déconstruction du " logocentrisme " empruntait à Ludwig Klages, l'un des plus célèbres fondateurs de la graphologie ? Le combat de ce dernier contre le logos fut chaudement approuvé par le " Docteur Goering ", neveu du fameux maréchal, et " führer de la psychothérapie ".
Jusqu'à quel point Derrida comprit-il ce qu'avait de terrible et d'impensé sa volonté de " clôturer " la " métaphysique occidentale " ? Savait-il que le tournant qui amène Heidegger à condamner la métaphysique comme un équivalent du " nihilisme ", venait de l'attaque portée contre lui par le recteur SS de Heidelberg, Ernst Krieck, lequel l'accusa, en l'an 34, d'être un " métaphysicien nihiliste ", c'est-à-dire proche en l'esprit des " littérateurs juifs "...
Est-il permis d'ignorer les terribles contextes où s'enracinent des langages, et leurs effets de mort à travers l'Histoire ? La philosophie, n'est-elle pas, avant toute chose, ce langage qui garde mémoire de ses propres langages, de leurs migrations, de leurs effets sur l'Histoire ?

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