Très vive et très active, elle abat une quantité incroyable de travail en peu de temps. La lavette d'alpha, qui sert à faire la vaisselle, danse dans ses mains... Mais ce que j'attends avec impatience, c'est le lavage du carrelage... Elle est accroupie, et ses bras longs et fins impriment à la serpillière un mouvement de va-et-vient irrésistible. Du reste, je ne résiste pas : « Tata Dite, je peux monter ? » « Monte, monte, petite fille, c'est bon le dos de Tata Dite. » Je saute à califourchon, d'un geste preste elle ôte son foulard et m'enroule autour d'elle. La tête posée sur son dos, je suis avec délice le balancement des larges hanches, rythmé par ses chants doux et lancinants, et il n'est pas rare qu'en bas de l'escalier, je sois à demi endormie. Un tour de reins, et je me retrouve serrée contre sa large poitrine. « Yalla petite chérie ! Pas l'heure de dormir ». J'ai encore dans l'oreille les cris de « halte au feu ! » lancés par des gradés. L'irréparable est commis. Nous suivons, haletants, ces terribles événements, l'oreille collée au poste de radio. Pourvu qu'aucun membre de ma famille n'ait péri dans cette inexpiable tuerie ! Extraits de l'ouvrage
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