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L'aphorisme de Wilde selon lequel l'art n'imite pas la vie, mais la vie imite l'art, sa protestation contre le "déclin du mensonge" en littérature, semblent aller à l'encontre des principes de Flaubert qui fonde chacun de ses romans sur une abondante documentation. Pourtant Wilde présente Flaubert comme son maître. Cette étude se propose donc d'éclairer les raisons de cette admiration paradoxale à partir de la confrontation des textes théoriques et littéraires de ces deux écrivains. Les conceptions esthétiques de chacun se révèlent riches de contradictions internes. Les pièces et romans de Wilde font plus de place à l'imitation de la vie qu'il ne le prétend et Flaubert se soucie davantage de perfection formelle que d'exactitude référentielle. Tous deux se rejoignent dans le culte de la beauté et de l'artifice, dressés comme des remparts contre la vulgarité et l'utilitarisme du monde contemporain. Ils combattent les idées reçues, déplorent la sclérose du langage, s'efforcent de le renouveler. Ils constatent, néanmoins, que la vérité est hors d'accès, que le sens se dérobe toujours, ce qui les conduit à remettre en cause, non sans regrets, une esthétique classique fondée sur la cohérence et l'unité.
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