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L'esprit des sciences humaines

Couverture du livre « L'esprit des sciences humaines » de Le Blanc Guillaume aux éditions Vrin
  • Date de parution :
  • Editeur : Vrin
  • EAN : 9782711617869
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Est-il possible de proposer une nouvelle histoire des sciences humaines? L'ambition de ce livre est d'y parvenir en présentant une réflexion inédite sur le type d'unité qui innerve les sciences de l'homme.
Foucault, dans Les mots et les choses, construit une interprétation particulièrement... Voir plus

Est-il possible de proposer une nouvelle histoire des sciences humaines? L'ambition de ce livre est d'y parvenir en présentant une réflexion inédite sur le type d'unité qui innerve les sciences de l'homme.
Foucault, dans Les mots et les choses, construit une interprétation particulièrement stimulante quand il affirme que l'invention de la figure de l'homme dépend du jeu mêlé de trois formes, la vie, le travail et le langage, qui trouvent dans de nouveaux savoirs leur répondant épistémologique. La méthode archéologique parvient à contourner une histoire endogène des sciences humaines au profit d'une histoire exogène.
Le tournant anthropologique, décrit par Foucault, peut être lu autrement. Le déploiement de l'anthropologie, qui culmine dans le positivisme, réside dans le souci croissant de la normalité. Les sciences humaines, avec Comte, commencent à fonctionner comme des sciences de l'homme normal, désireuses de traquer le pathologique sous toutes ses formes. C'est que l'homme, sitôt réfléchi comme problème par une science qui cherche à en faire son objet, s'évade par toute une série de modifications physiques et psychiques qui laissent percer une angoisse du désordre, de l'emportement, de la maladie.
L'anthropologie ne correspond pas à l'affirmation d'une maîtrise de l'homme dans la souveraineté d'une science enfin conquise mais à l'angoisse de le voir s'échapper en permanence et se perdre dans la nuit de ses maladies, dans la terreur de ses désirs, dans l'emportement de ses instincts, dans la folie de ses idées. C'est celte angoisse de l'homme modifiable qui appelle, comme son contrepoint normatif, le désir de l'homme normal que s'efforceront de fixer les sciences humaines.
Ce qui est révélé dans cette histoire encore méconnue, c'est l'impossibilité d'évacuer l'activité mentale jusque dans le discours de la sociologie. Là réside la thèse principale: les sciences humaines n'ont pas fait disparaître toute idée de la psyché comme cela a été souvent dit, elles l'ont au contraire reformulée de manière totalement neuve en la reliant à la série des modifications dont l'homme est l'objet.
La question mentale est, en ce sens, la grande affaire des sciences humaines.

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