L'espérance est la moins évidente et la plus inactuelle des vertus. La grande tentation du monde contemporain est celle du désespoir que lui inspire une nature humaine imparfaite et mortelle. L'utopie dont furent porteurs les systèmes totalitaires du XXe siècle est engendrée par le désespoir et non par l'espérance. Les totalitarismes ont voulu détruire cette nature humaine imparfaite pour la refaçonner. Ils n'ont semé que désillusions et terreurs. La dernière tentation nihiliste présente au sein même de nos démocraties est celle d'une indifférence et d'un cynisme qui consistent à faire comme si la question du sens ne nous concernait pas. Elle se traduit par un affaiblissement des normes et un effondrement de tous les repères.
Par l'organisation de ce colloque sur l'espérance, l'ICES souhaite reposer la question de l'homme comme «un être religieux». Non pas seulement pour réfléchir sur l'avenir de telle ou telle religion mais pour réhabiliter la quête de sens comme étant le propre de l'homme. Qu'en est-il aujourd'hui de cette voie d'espérance promise et promue par le christianisme en notre monde de sécularisation et laïcité ? Qu'en est-il de ces voix d'espérance qui, de dissidences en résistances, de conversions en témoignages, ont retenti tout au long de ce siècle comme d'héroïques réponses spirituelles à l'appel de l'homme souffrant ?
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