Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Paris, 1838. À onze ans, Jacques est arrêté en plein carnaval, puis incarcéré à la Petite-Roquette, où sont détenus des centaines d'enfants, vagabonds, mendiants, voleurs ou, comme lui, fils de famille placés là « pour correction paternelle ». D'abord terrifié, il y rencontre des compagnons d'infortune : Narcisse l'insurgé, Octave à la bouche édentée, Séraphin le doux rêveur et Charles qui déclame à tue-tête les vers du grand poète. Un choeur d'enfants entre les murs de cette « ville composée d'une foule de petites solitudes », que décrira justement Victor Hugo, dans un Paris frappé par la misère, le choléra et les révolutions.
Bientôt confinés dans des cellules qui les isolent les uns des autres, n'ayant de contacts qu'avec des adultes - les surveillants, le directeur, l'instituteur et l'abbé Crozes, un humaniste -, les jeunes détenus n'ont plus que leurs rêves pour repousser les murs. Ténèbres et silence. Solitude infinie. Mais ils résistent : Narcisse, dans le sillage de Raspail et d'Évariste Galois, Jacques dans le doux souvenir de sa mère, Octave dans l'attente d'un père, Charles avec ses poèmes et ses chimères, et le petit Séraphin qui vole dans sa tête. Leurs voix intérieures vont s'élever et bientôt traverser les murailles, et les oiseaux de passage s'en iront. Libres.
Avant de devenir une prison pour femmes, la Petite-Roquette fut durant près d'un siècle (1836-1932) une maison de correction pour enfants. Elle devint le lieu d'application d'un système pénitentiaire venu des États-Unis : l'isolement complet.
Après La Vie tranchée et L'Ombre d'un homme, Bénédicte des Mazery restitue à ces invisibles leur histoire. Comme pour remonter à l'époque où ces fleurs sauvages qu'on appelait des « roquettes » poussaient en liberté dans les marais de l'Est parisien.
Le sujet du livre est vraiment intéressant: une prison pour enfants au XIXe siècle. On suit certains gamins enfermés là sur demande des parents ou pour d'autres raisons. Malheureusement, le roman n'a pas tenu ses promesses à la lectrice que je suis. Je n'ai pas aimé les effets de manche qui se voulaient trop artistiques et qui finalement sont tombés à côté (écrire une réplique de dialogue par page lorsque les garçons sont enfermés dans des cellules individuelles puis écrire sur une double page quand les deux interlocuteurs se relient en creusant un trou dans le mur). Les envolées imaginaires ne m'ont pas convaincue non plus. J'ai trouvé ce livre trop verbieux, et je m'en suis vite lassée.
Un mot pour le livre-objet: la couverture est magnifique!
Douceur, tendresse et poésie, mais aussi réalisme dans ce roman qui nous dépeint une page d'histoire méconnue dans ce Paris du 19ème siècle. J'y ai retrouvé la plume délicate et sensible de Bénédicte des Mazery, que j'avais pu apprécier dans "La vie tranchée" ou "L'ombre d'un homme", plume sensible mais aussi exigeante, et un souci de recherche et d'authenticité indéniables. On suit avec émotion le parcours de chacun de ces enfants emprisonnés, anéantis, enfermés dans cette maison de correction de la Petite Roquette, dont la faute principale est d'être mal nés, enfants abandonnés ou punis par des parents bourgeois bien pensants. Chacun a sa propre histoire et ses propres rêves qui lui permettent de tenir dans cet univers cruel et déshumanisé, mais tenir jusqu'à quand ...
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Les oiseaux de passage de Bénédicte des MAZERY
Que dire de ce livre qui ne m’a pas vraiment conquise ?
Jacques est conduit a “la petite roquette”, où il est incarcéré avec d’autres enfants. Il va y vivre et/ou survivre avec ses camarades de prison. Entre la maladie, la faim et la maltraitance, ces enfants essaient de se construire une vie et de fonder l’espoir de s’en sortir un jour. Cela se passe en 1838 sous Louis Philippe… C’est édifiant !
L’histoire aurait pu être intéressante, voir passionnante, mais je n’ai pas accroché à cette écriture un peu fade.
Je me suis ennuyée en lisant ce livre qui manque un peu de vie, qui, pourtant avec tous ces enfants ...
Extraits :
Saisi par le froid glacial qui s’infiltrait jusque dans ses os, Jacques tremblait de tous ses membres. On pouvait mourir ici, on mourait ! Il l’avait vu de ses propres yeux. Et personne ne venait à votre secours … Il leva le visage vers la Vierge, guettant désespérément un signe d’espoir, mais il ne rencontra qu’un regard de marbre au-dessus d’un sourire glacé.
Et si Dieu n’existait pas ?
Il suffoqua à cette idée.
Et si la Vierge n'existait pas ? Et si tout cela n’était que vannes et jaspineries sans fondement, comme le prétendait Narcisse ?
“ C’est bien, mon petit, c’est bien. Continuez ainsi. Savez vous, précisa-t-il en se retournant vers les inspecteurs, qu’en moins d’une année nos jeunes détenus lisent et écrivent parfaitement sur là où deux années sont presque toujours nécessaires dans nos écoles publiques ? Il faut dire que ces enfants ont en général une intelligence plus éveillée et étonnent par leur précocité.”
“Mais on le sait, les paresseux et les indisciplinés sont toujours plus rusés que les bons élèves.”
Mot magique, mot merveilleux qui chaque fois produisait la même réaction… L’enfant cessa son manège, ses joues se coulorèrent, ses yeux brillèrent d’un éclat nouveau, et, sur son visage, une expression de joie indicible se répandit soudain qui transforma aussitôt l’attendrissement de Bertin en une décision définitive. Il allait se battre pour faire sortir ce garçon, oui, et il prendrait soin de lui jour et nuit, il le ferait soigner par les meilleurs médecins et il guérirait.
Oui, l’enfer régnait dans cette rue prédestinée, pour ces enfants déposés à la nuit dans la tour d’abandon d’un hospice, ces petits qui de leurs grands yeux regardaient muettement leur mère actionner la cloche avant de s’enfuir, ou bien qu’on trouvait en pleine rue, exposés à la pitié des passants. Qu’ils aient été enveloppés dans des linges soyeux ou recouverts des lambeaux d’un vague tissu, que leur prénom fût brodé sur un lange ou que personne n’ait daigné nommer leur existence, tous étaient logés au même hôtel de l’abandon.
Le récit se passe en 1838 à Paris, où nous faisons connaissance avec Jacques, placé par son père dans une maison de correction à la Petite-Rocquette.
Si j’ai été séduit de prime abord par le thème du livre et des commentaires enthousiastes d’autres jurés du prix Orange, je n’ai jamais réussi à rentrer dans ce roman pour plusieurs raisons : difficulté à visualiser les lieux, les personnages, les situations, chapitres trop courts empêchant de bien identifier qui est concerné, dialogues utilisant parfois un langage loin du nôtre.
J’ai donc abandonné cette lecture en cours. Je vous laisse vous faire votre propre opinion !
Paris, 1838, la misère, les épidémies, les révolutions et « La petite Roquette » : prison où sont détenus des enfants entre 7 et 20 ans. L’auteur décrit les mois ou années d’enfer que Jacques, Narcisse l’insurgé, Séraphin le rêveur, Octave à la bouche édentée ou encore Charles le descendant poète et de nombreux autres d’autres ont vécu, ou sont morts. Ils avaient comme tares communes d’être vagabonds, mendiants, abandonnés ou bien ils avaient été amenés là par un père bourgeois pour « la correction paternelle ».
Dans cet enfer, les enfants n’avaient que leurs rêves pour survivre.
Bénédicte des Mazery exhume un pan d’histoire méconnu- l'histoire de vies d’enfants anéanties par tant de souffrances insurmontables- avec une écriture raffinée, mêlée de poésie, juste pour permettre à l’oiseau de déployer ses ailes pour enlever Séraphin… et d’alléger le poids de ces drames.
C’est un roman dur, poignant, qui laisse certes un sentiment de tristesse, d'incompréhension, de révolte, mais qui offre une belle page de littérature.
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