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L'union fait la forceLondres, octobre 1943. Sous l'impulsion du général de Gaulle, le BCRA (Bureau Central de Renseignements et d'Actions clandestines de la France Libre) met une priorité à unifier la Résistance en France, pour le moment déchirée entre les gaullistes et les partisans de l'ancien général vichyste Henri Giraud. À Paris, le commissaire Peretti est chargé d'aller rencontrer le responsable du mouvement giraudiste Renaissance : un dénommé Féval. Mais il ignore que derrière ce nom de code se cache une vieille connaissance qu'il aurait préféré ne pas recroiser...
Chronique précédemment publiée sur le blog sambabd.be
On va encore dire que je dis du bien… Mais bon, je n’y peux rien monsieur le juge, si des auteurs de BDs s’évertuent à nous pondre des séries de qualités. Ce qui est effectivement le cas de Philippe Richelle et Pierre Wachs.
Le dessin de Wachs, d’abord. Le trait est fin, sobre et précis. Les décors tout comme les cadrages, les attitudes et proportions des personnages sont également de très bonne qualité et font preuve d’un travail très appliqué. Mais là où il excelle vraiment c’est au niveau des expressions faciales. Wachs est non seulement un très fin observateur mais il sait aussi parfaitement traduire le fond de la pensée de ses personnages en quelques traits du visage. Une mention particulière à l’inspecteur Lacaze (le chauve à mégot) dont les tronches sont excellentes. Une bonne mention enfin pour les couleurs (Claudia Boccato), à la fois lumineuses mais sans être flashy, discrètes mais toujours dans le bon ton.
Malgré ces éloges, je dois dire que le scénario de Richelle me fait encore meilleure impression que le dessin de Wachs. En effet, ce cinquième et dernier tome vient clore cette série en répondant de fort belle manière à la question qui nous taraudait depuis la première planche du tome 1 : comment le commissaire Peretti en est-il arrivé au pied de l’échafaud et, surtout, va-t-il en réchapper ?
Je passerai sur l’enquête policière qui voit Peretti être obliger de trouver le coupable du meurtre qu’il a (selon toute vraisemblance) commis. Je passerai également sur la galerie de personnages qui, durant cette période trouble de la collaboration, ont adopté des attitudes plus ou moins dignes. Deux mentions, tout de même : la première pour le fameux Lacaze, flic un peu bourru qui ne porte pas spécialement l’occupant dans son cœur, qui ne crache pas non plus sur un peu de marché noir à l’occasion tout en étant efficace dans son travail et fidèle envers son supérieur le commissaire Peretti. La seconde pour l’inspecteur Cazeneuve, flic zélé aux sympathies germanophiles affichées et qui enquêtera en interne pour découvrir et dévoiler, non sans joie, la culpabilité de Peretti.
Non, à mon sens, le véritable intérêt de ce tome (voire même de cette série) réside dans les quelques pages finales où l’on voit Peretti être jugé tour à tour par le pouvoir Vichyste pour l’assassinat d’un grand industriel proche des autorités et, forcément, grand serviteur de la nation, puis, par le nouveau pouvoir, issu de la Libération du pays, pour avoir assassiné un grand résistant (oui, il s’agit bien de la même personne !!!). Richelle met ainsi le doigt là où ça fait mal, à savoir sur ces résistant de la dernière heure qui ont senti le vent tourner un peu avant les autres alors que d’authentiques résistants avaient du mal à prouver leur intégrité suite au démantèlement de leur réseau décimé par la Gestapo ou l’occupant. Combien de Trezelles (c’est le nom de ce sinistre personnage) sont non seulement passé à travers les mailles du filet (assez radical, certes…) de l’Epuration qui a suivi la Libération mais ont en plus reçus les honneurs indus d’une toute jeune Quatrième République peu regardante ?
En conclusion : Un excellent album qui vient clore une excellente série, ni plus ni moins.
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