"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Pour le précédent projet de Philippe Richelle, j’avais vraiment apprécié ses qualités scénaristiques, la clarté de son propos et, plus généralement, du déroulé de ses histoires, le tout sur 5 tomes (multiplié par 3…). Bon, avec ce premier épisode de Guerre Froide, c’est un peu mal barré pour renouveler la performance.
En effet, j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans, et ce, pour une raison bien simple. Le découpage du scénario est trop compliqué et fouillis à mon goût. Rendez-vous compte ; il n’y a pas moins de 51 changement de lieu ou de temps mentionnés dans des récitatifs sur 56 pages. Résultat, l’action est bien trop hachée, pleine d’ellipses et d’aller-retours qui rendent le tout très difficile à suivre. Ce fractionnement fait également apparaître des tas de personnages secondaires pour lesquels on n’a pas le contexte et qu’on voit disparaître aussitôt alors qu’ils ont l’air de jouer un rôle dans l’histoire, rôle qui vient complexifier le reste… Bref, ce n’est ni fluide ni facile à lire et à s’y retrouver dans cette histoire. Accessoirement, comme on n’en est qu’au début de la série, les auteurs maintiennent de nombreuses zones d’ombre afin d’entretenir un peu le mystère et donner l’envie de connaître la suite. Toujours plus de difficultés pour capter quelque chose…
Côté dessin, c’est globalement assez propre mais je ne suis pas hyper fan du trait de Penet sur cet album. Enfin, ce n’est qu’une question de goût, pas une appréciation technique… Et puis la mise en couleur de Claudia Boccato est toujours un gros plus dans le traitement graphique d’une BD.
Résultat, je relirai sans doute ce premier tome lorsque je me plongerai dans le deuxième en espérant y voir un peu plus clair. Et, qui sait, peut-être y verrai-je effectivement plus clair.
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Alors, autant je ne suis pas bien rentré dans le volet de cette série consacré à l’espionnage durant la Guerre Froide, autant j’ai bien aimé ce premier tome sur l’Extrême Droite politique en France. Je trouve notamment très utile la démarche qui consiste à nous rappeler, via une fiction très documentée, d’où vient et quelles sont les origines historiques et idéologiques de ce parti politique (FN à l’époque et RN aujourd’hui) qui prétend diriger le pays avec chaque jour qui passe, semble-t-il, un peu plus de chance d’y parvenir.
Les auteurs se basent donc sur l’assassinat en 1978 de François Duprat, rebaptisé ici Francis Dupré, pour nous raconter l’histoire de l’Extrême Droite en France de l’après-guerre à aujourd’hui. A aujourd’hui, car même si nous n’y sommes pas encore, l’un des protagonistes de cette BD n’est autre que Jean-Marie Le Pen (Jean-Maurice Le Guen ici) co-fondateur du Front National en 1972.
Alors, bien sûr, c’est romancé, les faits sont modifiés, Duprat est mort dans l’explosion de sa voiture quand Richelle le fait assassiner au fusil à lunette, mais l’essentiel y est. Non seulement, l’essentiel, mais aussi de nombreux détails et autres informations intéressantes, voire croustillantes… Comme par exemple les ennuis judiciaires du magnat de la presse Robert Hersant au sortir de la guerre en raison de son comportement germanophile durant celle-ci (ce que j’ignorais parfaitement). J’ai également aimé le souci du détail de Richelle et Wachs qui font rouler le couple Dupré dans une Citroën GS, modèle de voiture dans lequel les Duprat roulaient lorsqu’elle a explosé.
Accessoirement, le trait réaliste de Wachs, tout en sobriété, un poil statique mais bon, et les couleurs de Claudia Boccato, collent parfaitement à l’ambiance de cette période. Et puis les personnages sont très identifiables, chose qui m’avait manquée sur Guerre Froide.
Donc, et pas pour les mêmes raisons que pour Guerre Froide, j’attends de pied ferme le deuxième tome de cette série ma foi fort prometteuse.
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Bon, je crois qu’on peut dire que deux sur trois c’est pas mal, non ? Je dis deux sur trois parce que sur les trois premiers tomes de cette nouvelle série triple, il n’y en a qu’un seul auquel je n’ai pas vraiment accroché et ce n’est pas celui-là. Non, cette série Jihad démarre sous les meilleurs auspices sous la plume de Philippe Richelle et le crayon d’Alfio Buscaglia. Il faut dire qu’avec Les mystères de la quatrième République, ces deux-là avaient déjà fait preuve d’une certaine maîtrise de ce type de bande-dessinées de semi-fictions très ancrées dans la réalité.
D’abord, et toujours dans les comparatifs, je trouve cela bien mieux construit et bien plus lisible que Passage à l’Ouest, le premier tome de Guerre Froide. Même si les scènes s’enchaînent également à un rythme très important, on comprend facilement ce qui se passe, quels sont les enjeux et tout fait sens sans trop de difficultés. Bref, le storyboard fonctionne correctement.
Accessoirement, le dessin réaliste, à la fois sobre et clair de Buscaglia, permet une identification précise des personnages, ce qui facilite d’autant plus la compréhension globale. Et puis j’aime bien ses cadrages, ses angles, les visages de ses protagonistes et la mise en couleur de Claudia Boccato. Bref, c’est un dessin qui, sans être particulièrement marqué au niveau du style, est totalement approprié à ce genre de sujet, notamment par une forme de neutralité un peu froide. Attention, cette dernière remarque est à prendre de manière positive !
En tout cas, je ne sais toujours pas sur quelle affaire s’appuie cette série, mais j’ai bien hâte de le découvrir en feuilletant les prochains tomes.
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Dans la lignée du premier, ce deuxième tome est de nouveau une lecture très agréable. Tout comme pour son petit cousin le tome 2 de la série Jihad, peut-être même encore plus, les auteurs insistent sur la vie privée des policiers qui enquêtent sur les affaires plus ou moins sordides entourant l’Extrême Droite française en cette fin d’années 70. Une fois de plus, cela permet d’humaniser ces personnages et nous permet de nous attacher/identifier un peu plus à eux via leurs petits (ou gros) soucis quotidiens.
Cette fois-ci, pour les besoins de l’enquête, bien sûr, il n’est plus vraiment question du FN (PN dans la BD), mais plutôt des réseaux factieux souterrains dont l’OAS est évidemment le plus emblématique de l’époque. Les liens manipulatoires qui relient parfois l’Extrême Droite et l’Extrême Gauche ne sont pas uniquement le fruit de l’imagination de Philippe Richelle mais ont bel et bien existé ponctuellement par le passé. C’est le cas également des connexions avec l’Espagne Franquiste.
Bref, entre un scénario de polar qui tient la route et les intrications avec une certaine réalité, cette série continue de très bien donner le change. On attend donc le troisième tome (sur 4) avec impatience.
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