"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Terribles brisants aux abords de l'île d'Aros, les Joyeux Compères sont un piège redoutable pour les navires en perdition. Jadis, un vaisseau appartenant à l'Invincible Armada disparut dans les environs, échoué sur ces récifs battus par une mer démontée. Charles, un jeune Écossais en vacances chez son oncle Gordon, décide de retrouver l'épave de l'Espirito Santo et son trésor englouti...
En offrant enfin une traduction - les précédentes étant restées indifférentes à la qualité d'oeuvre littéraire - digne de ce nom à cette fiction de l'auteur de L'île au trésor et de La Flèche noire, Patrick Reumaux rend justice à la force du texte original, car « le récit de Stevenson est moins un récit qu'un rugissement, ou un grondement, une danse, un menuet mortel, "une sonate fantastique orchestrée par la mer et les naufrages", l'oncle devenant fou dès lors qu'il s'identifie à l'un de ces récifs diaboliques qui jubilent à chaque naufrage et la folie devenant d'autant plus perceptible qu'elle se coule plus étroitement dans ce qui est pour la langue dominante (l'anglais que parle son neveu) le langage du mal, le dialecte écossais, l'idiome du démon, grimé ici en Noir abandonné par ses compagnons, unique survivant du naufrage ».
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