Au printemps 1945, quelques heures avant l'arrivée de l'Armée rouge, la ville de Demmin a été le théâtre du plus important suicide de masse de l'histoire allemande. La vieille dame qui s'apprête à partir en maison de retraite n'était alors qu'une petite fille, mais ces journées atroces l'ont marquée au fer rouge. Pour la jeune Larry qui vit en face de chez elle, en revanche, Demmin n'est synonyme que d'ennui. Un jour elle partira, loin de cette ville triste peuplée de fantômes... Dessinant le portrait de deux générations, Verena Kessler met au jour l'empreinte invisible et pourtant indélébile du passé sur nos vies.
Quel roman et quel choc ! Je n'avais jamais entendu parler de ces suicides de masse en Allemagne à la fin de la seconde guerre mondiale, et ce roman est tout simplement remarquable.
Il traite en parallèle des changements dans la vie d'une ado, Larry et de ceux de Mme Dohlberg, une dame très âgée qui va partir en maison de retraite.
Elles habilitent face à face dans une rue de Demmin, ville de Pomeranie, au nord de Berlin, elles se voient, ne se surveillent pas vraiment mais voient s'opérer des mouvements chez l'autre qui les intriguent.
La mère de Larry a un nouvel ami qui s'installe chez elle et a besoin de place pour ranger ses affaires, aide à vider le garage pour étendre un peu la surface habitable ; au même moment Steffan , neveu de Mme Dohlberg lui demande de vider sa cave ! On sent une réticence des deux cotés, des objets de valeur.. sentimentale sont entreposés là, dessecrets révélés peu à peu, à dose infinitésimale qui nous laisse entrevoir le pire dans les deux cas : des morts, très anciens ou plus récents .
L'auteure excelle dans le goutte à goutte, nous titille et nous laisse imaginer l'horreur, pas de descriptions claires et nettes mais une atmosphère délétère, une douleur intense chez ses deux êtres et la révélation finale n'en est que plus puissante .
Il m'a fallu aller me renseigner sur les suicides de Demmin pour réaliser l'ampleur des « dégâts collatéraux » de l'arrivée de l'armée rouge en mai 45, mais aussi des conséquences à long terme sur les populations de l'époque et les générations suivantes !
Vous aussi laissez vous tenter par une littérature allemande que personnellement j'ignore totalement et emporter par la révélation de secrets bien enfouis et jamais guéris car tus, cachés et enfouis sous des dizaines d’années de silence.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Selma ne vit que pour les chevaux et c’est à travers eux qu’elle traverse cette période violente si difficile à comprendre pour une adolescente...
"Osons faire des choses qui sont trop grandes pour nous", suggère Maud Bénézit, dessinatrice et co-scénariste de l'album
"L’Antiquité appartient à notre imaginaire", explique la romancière primée cette année
