Entretien avec Thomas B. Reverdy pour son dernier roman Il était une ville publié chez Flammarion.
Ici, lorsque quelquun disparaît, on dit simplement quil sest évaporé, personne ne le recherche, ni la police parce quil ny a pas de crime, ni la famille parce quelle est déshonorée. Partir sans donner dexplication, cest précisément ce que Kaze a fait cette nuit-là. Comment peut-on sévaporer si facilement ? Et pour quelles raisons ? Cest ce quaimerait comprendre Richard B. en accompagnant Yukiko au Japon pour retrouver son père, Kaze. Pour cette femme quil aime encore, il mènera lenquête dans un Japon parallèle, celui du quartier des travailleurs pauvres de Sanya à Tokyo et des camps de réfugiés autour de Sendai. Mais, au fait : pourquoi rechercher celui qui a voulu disparaître ?
Les évaporés se lit à la fois comme un roman policier, une quête existentielle et un roman damour. Dune façon sensible et poétique, il nous parle du Japon contemporain, de Fukushima et des yakuzas, mais aussi du mystère que lon est les uns pour les autres, du chagrin amoureux et de notre désir, parfois, de prendre la fuite.
Entretien avec Thomas B. Reverdy pour son dernier roman Il était une ville publié chez Flammarion.
C’est la première fois que Thomas Reverdy est juré dans un Prix littéraire. Cet agrégé de lettres, dont le dernier roman, Les Evaporés (Flammarion) a été sélectionné pour les Prix Goncourt, Décembre et Fnac, est passé de l’autre côté de la barrière, côté critiques, avec le Prix Orange du Livre.
Emilie est libraire à la librairie Mollat, véritable institution bordelaise. Elle nous fait part de ses trois coups de coeur : Les évaporés de Thomas B. Reverdy Daffodil Silver d'Isabelle Monnin Clichy de Vincent Jolit Trois romans de cette rentrée littéraire 2013 à ne pas manquer. [[video]]
À 60 ans, Kaze Watanabe est l’archétype même de l’employé modèle qui a consacré sa vie à son travail de courtier, son entreprise et son employeur, au point de ne jamais prendre de vacances.
Alors quand celui-ci disparaît du jour au lendemain, en laissant son passeport, ses clés et quelques mots sur un papier, c’est l'incompréhension la plus totale pour son épouse.
Ne sachant que faire, celle-ci décide donc de prévenir Yukiko, leur fille partie à Lyon depuis cinq ans pour étudier et travailler dans un restaurant.
Afin de ne pas laisser sa mère plus longtemps seule dans son désarroi, Yukiko décide donc de rentrer au Japon. La jeune femme va dorénavant faire tout son possible pour savoir pourquoi son père a décidé de fuir et où celui-ci peut à présent se cacher.
Sa quête va tout d’abord la mener dans la capitale japonaise. En effet, quel meilleur endroit qu’une métropole comme Tokyo pour s’évaporer et devenir invisible parmi les invisibles.
Au Japon, disparaître est une pratique commune qui s’est intensifiée. Auparavant, en cas de problèmes, le suicide était l’alternative afin que la honte, quelle qu’en soit l’origine, ne rejaillisse pas sur la famille.
Les johatsu recommencent alors une nouvelle vie, bien souvent sans recherches de la part de la police, les familles n’osant pas exposer aux yeux de tous ces “évaporations”.
Une industrie s’est d’ailleurs créée autour de ces disparitions volontaires. C’est que qu’on découvre dès les premières pages de cet album réalisé par Isao Moutte et intitulé judicieusement Les Évaporés.
Ce récit nous permet de comprendre pourquoi ce père de famille a décidé de fuir, tout simplement afin de ne pas mettre en danger sa famille.
C’est en noir et blanc, avec un trait fin et précis que l’auteur a décidé d’illustrer la quête de cette jeune femme, décidée à marcher sur les pas de son père qui la conduiront depuis les bas-fonds de Tokyo jusqu’aux alentours, maintenant presque déserts, de la centrale nucléaire de Fukushima.
Une histoire profonde et touchante qui amène à se poser beaucoup de questions sur ce phénomène des disparitions volontaires et sur l'obligation, ou pas, d'aller à la recherche ces personnes disparues.
Passionnant voyage au coeur de la face cachée du Japon de l'après-tsunami.
Une fin qui laisse un sentiment d'inabouti.
Un bon roman de Reverdy sur les évaporés et la culture japonaise dans le contexte post-Fukushima!
Yukiko, japonaise immigrée aux Etats-Unis, apprend par sa mère, que son père, Kazemiro, dit Kaze, a disparu sans donner de nouvelles ni d'explications. Alors, elle part au Japon avec son ex et détective privé, Richard B. Vous voilà plongé en plein Japon pour une enquête qui vous emmène de Tokyo à Sendai, de Sendai à Fukushima.
Des personnages aussi attachantes que touchantes, un récit très pertinent sur le Japon! Bref, une lecture aussi agréable qu'intéressante!
Au cœur de la culture japonaise, les Yakusas représentent une population importante. Ils pourraient s’apparenter aux disparus de notre société européenne, sauf que la motivation des premiers semblait être acquise à ceux qui voulaient sauver leur honneur. Aujourd’hui, les aléas des évolutions polito-économiques et des phénomènes naturels font partie des motifs invoqués.
C’est précisément dans ce cadre que Thomas B. Reverdy a inscrit son roman, écrit un an après le séisme qui a ravagé le nord-est du pays et détruit des familles, ouvrant la porte à une économie souterraine et à une sorte d’esclavage de la main-d’œuvre, tels « les nettoyeurs » de Fukushima.
Yukiko, exilée en Californie, revient au pays dans l’espoir d’y retrouver Kazehiro son père disparu pour ne pas affronter le licenciement qui se profilait. Richard B., son ex-amant, et détective privé l’accompagne et mènera l’enquête.
Les courts chapitres s’enchaînent en alternant les personnages, où l’on suit d’une part, Kaze (Kazehiro) et Akainu, jeune garçon qui s’est enfui traumatisé par le séisme, sans nouvelles de ses parents, et d’autre part, Yukiko en immersion dans son pays avec Richard sans repère.
Thomas B. Reverdy excelle dans la photographie de la culture japonaise et dans la narration des événements que ce soit pour décrire la psychologie des personnages ou pour évoquer les conséquences du tsunami dans la prolifération des dérives mafieuses. Une écriture sensible et poétique, à la marge de la mélancolie, teintée d’humour, ponctuée de quelques clichés, ce « roman japonais » m’a réellement entraînée dans une lecture passionnée. Je découvrais un second roman de l’auteur après « l’hiver du mécontentement », superbe image là encore d’un pays, l’Angleterre, en plein bouleversement, … en piste pour le Prix Goncourt 2018… décidée à lire les précédents sans plus attendre.
Pouvoir disparaître sans être recherché : Rêve ou Cauchemar? Réalité !
Un roman très intéressant sur le Japon d'aujourd'hui, sur ces personnes qui décident de tout plaquer du jour au lendemain, de fuguer pour changer de vie, se faire oublier..
Au Japon, la fugue est perçue comme une forme de lâcheté.. Revenir n'est donc pas d'usage...
Ce roman est très intéressant, il mêle intrigue, réflexion et découverte de la face cachée du Japon...
Passionnant voyage au Japon de l'après-tsunami.
A l'heure de l'hyper-connectivité, à l'heure où il est impensable de se retrouver 1h sans portable, sans facebook ou twitter, certaines personnes décident de disparaître, de s'évaporer…
C'est le cas de Kaze, brutalement licencié par son employeur, et qui décide de découvrir l'explication de ce licenciement : Kaze se retrouve ainsi « évaporé », sans identité, sans papiers, sans histoire ni passé, au milieu d'un monde interlope qui survit après la catastrophe de Fukushima : parmi ces survivants, un adolescent, Akainu, a perdu la trace de ses parents au moment du raz-de-marée.
Yukiko, la fille de Kaze, part à sa recherche, aidée par Richard, un détective français amoureux d'elle.
Un an après le tsunami, la reconstruction est encore balbutiante et le nettoyage des déchets est loin d'être terminé. Dans un paysage étrange de fin du monde, le lecteur découvre la réalité d'un pays totalement désorienté par la catastrophe nucléaire et soumis à l'emprise des yakuzas, véritables maîtres du Japon.
J'ai beaucoup aimé ce roman original, bien écrit, tout en finesse et passionnant.
Sur fond de l'après Fukushima, Les évaporés de Thomas B Riverdi evoque des sujets liés à l'humain sans que cela soit spécifique au Japon: qui suis je ? Qui suis-je aux yeux des autres et plus particulièrement de mes proches ? suis-je devenu celui que je 'dois' être ? Que deviennent les traditions, les coutumes, les codes de l'honneur dans un monde qui évolue.
Et puis de façon plus spécifique au Japon: il parle de la disparition, de l'identité. La disparition vue par celui qui part, comme une issue pour soi et/ou ses proches, et ce que l'on en fait: nouveau départ ? reconstruction ? Et la disparition vue par ceux qui restent, le flot de questions qui restent sans réponse, et là aussi que fait on après ? On recherche l'absent ? connaissait on vraiment celui qui part ? Quel deuil fait on?
Sont aussi évoqués: les sociétés secrètes et leur poids dans la société, l'économie du Japon ; la gestion de la catastrophe de Fukushima, pendant et après.
Thomas B. Reverdy dresse un portrait du Japon d'après Fukushima. Il nous offre une vision de l'ampleur de la catastrophe, de ses retombées quelles soient physiques -par les villages et paysages entièrement dévastés- ou morales - des milliers de gens déracinés, sans nulle part ou aller, coincés entre le passé d'avant la catastrophe et le présent qui ne leur offre plus rien. Un sujet difficile à traiter mais l'auteur s'en sort plutôt bien.
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