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Les diasporas des travailleurs soninké (1848-1960) ; migrants volontaires

Couverture du livre « Les diasporas des travailleurs soninké (1848-1960) ; migrants volontaires » de Francois Manchuelle aux éditions Karthala
  • Date de parution :
  • Editeur : Karthala
  • EAN : 9782845865358
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

L'image classique que l'on se fait de la migration des travailleurs africains de l'Afrique de l'Ouest vers la France est celle d'une migration aux raisons économiques liée à la pauvreté des populations des régions d'origine.
Une explication à caractère ethniciste se superpose d'ailleurs à cette... Voir plus

L'image classique que l'on se fait de la migration des travailleurs africains de l'Afrique de l'Ouest vers la France est celle d'une migration aux raisons économiques liée à la pauvreté des populations des régions d'origine.
Une explication à caractère ethniciste se superpose d'ailleurs à cette conception des choses puisque l'essentiel de ces migrants sont d'origine soninké et proviennent d'une région qui couvre à la fois la Mauritanie, le Sénégal et le Mali. Dans cet ouvrage, aux conclusions révolutionnaires, François Manchuelle revient sur ce lieu commun. Il nous rappelle d'abord que les Soninké ont une longue tradition de migration précoloniale ; ils sont les premiers juula, commerçants itinérants.
Ils profitent ensuite, dès la fin du XIXe siècle, des opportunités coloniales : ils parcourent la Sénégambie pour aller cultiver l'arachide, la Côte-d'Ivoire, le Cameroun et jusqu'aux régions du Congo pour travailler et commercer. La marine marchande les emploie massivement également à cette époque. Certes ce sont d'abord les nobles qui migrent car ils cherchent ainsi à renforcer leur statut social.
Mais ultérieurement les anciens esclaves migrent à leur tour et réussissent aussi à s'insérer dans ces circuits. Migration commerciale saisonnière, accumulation d'esclaves et emplois rémunérés sur les fleuves et 1a mer apparaissent ainsi comme étroitement liés. L'auteur remet ainsi en cause l'idée selon laquelle la coercition coloniale serait au fondement des migrations de travail. Les migrants ne proviennent pas forcément de régions pauvres et ce ne sont pas les plus démunis qui migrent.
L'historien montre qu'il faut adopter une perspective historique de longue durée si l'on veut saisir les véritables dynamiques internes de ces migrations. Il remet en cause le recours à des déterminismes économiques et sociologiques sommaires. Cet ouvrage vise à considérer les migrants comme des acteurs de leur propre histoire et non comme des victimes déracinées d'un sous-développement d'origine coloniale.

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