"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Aurélie Filippetti
Les Derniers Jours
de la classe ouvrière
Deux enfants dansaient et sautaient dans la cour déserte de l'école primaire. Deux petites filles surprises et ravies par la joie de la cité. Personne ne les avait vues sortir. Elles ne comprenaient pas pourquoi c'était si surprenant que la gauche eût gagné. Elles vivaient au milieu de militants communistes, parfois socialistes. La droite, ça devait bien exister, puisqu'on en parlait, mais c'étaient les patrons, c'était loin. Il y avait donc de vraies gens qui ne votaient pas communiste ? Elles ne se posèrent pas longtemps la question. Qu'importe la raison, c'était un soir de fête. Elles se sentaient un peu ridicules, mais il fallait marquer le coup. Elles grimpèrent sur le mur de l'école, levèrent leur visage vers la voûte constellée d'étoiles et crièrent du plus fort de leur soufße de huit ans : « On a gagné ! On a gagnééé ! »
Dans ce roman directement inspiré de son histoire familiale, Aurélie Filippetti nous décrit sur trois générations, des années 30 à la fin du XXème classe, l'histoire familiale et sociale d'un petit coin de Moselle, voisin du Luxembourg.
Dans ce village, près d'une mine de fer, en tous points semblablesà ceux des régions voisines où on extrayait du charbon, des italiens fuyant la misère de leur pays sont arrivés à la fin des années 20, pour extraire le minerai, avoir la possibilité d'une vie meilleure.
Certains sont arrivés avec femmes et enfants, d'autres ont pris racine localement.
Lorsque la Moselle redevint allemande en 1940, des italiens, comme le grand-père de l'auteur, ont été arrachés à la mine pour être envoyés en camp de concentration ... et oui, les syndicalistes communistes, potentiels fauteurs de troubles ...
Une histoire d'hommes, de veuves, d'enfants, une histoire politique d'une région qui fut bradée
Des entreprises rachetées à prix d'or par l'Etat, puis cédée à des repreneurs, sans foi ni loi qui ont laissé des tas d'ouvriers au chômage.
Une belle plume, mais un récit qui m'a un peu perdue quand les époques se sont un peu trop mélangées et où j'ai eu du mal à bien identifier les personnages.
Mais un bon roman tout de me, sur une région rarement évoquée dans la littérature a contrario de sa voisine du Nord.
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