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«Ton grand-père est communiste. Un vrai, te dit-on plusieurs fois et tu comprends qu'il y en a aussi des faux. C'est comme avec les Barbie et les baskets Nike, qu'on peut trouver en vrai uniquement si on possède des relations de très haut niveau. Les tiennes sont fausses...» Ce premier roman a trouvé le ton elliptique et malicieux pour conjuguer l'univers intérieur de l'enfance avec les bouleversements de la grande Histoire. Grâce à la naïveté fantasque de sa jeune héroïne, Les cosmonautes ne font que passer donne à voir comment le politique pénètre la vie des individus, détermine leurs valeurs, imprègne leurs rêves, et de quelle manière y résister.
Une fois commencé je n'ai pas lâché ce livre jusqu'à la fin. J'ai vraiment apprécié le ton du récit, ce regard sur l'enfance et le décalage entre la vision d'une petite fille et celle des adultes. Je me suis attachée à la narratrice et j'ai partagé ses rêves comme ses désillusions. Un seul reproche : c'est trop court !
Les cosmonautes ne font que passer est une lecture qui m’a semblé « subie », n’arrivant pas à entrer véritablement dedans malgré le bonheur des phrases, la narration drôle et souvent frappante de réalisme. Et puis, arrivée au bout, j’ai eu un petit pincement au cœur de quitter cette héroïne, presque même le cœur serré, comme si finalement je m’étais attachée à ce personnage dont on ne saura jamais le prénom et que seul le Tu désignera.
C’est une lecture qui je pense restera (et c’était loin d’être gagné au début) un bon moment en moi. J’ai découvert la Bulgarie, son histoire récente, son peuple et un jeune fille pleine de rêves, bercée au communisme et puis au capitalisme. C’est en réalité une bonne lecture pour laquelle il ne faut pas s’arrêter au style un peu particulier car en réalité il trouve une fluidité naturelle qui en fait aussi son charme...........................................
https://libre-r-et-associes-stephanieplaisirdelire.blog4ever.com/elitza-gueorguieva-les-cosmonautes-ne-font-que-passer
Quand on a un grand-père vrai communiste et des parents qui diffusent une radio interdite dans la Bulgarie des années 70-80 ; quand on est une fille et que l’on rêve d’être cosmonaute comme Iouri Gagarine ; quand votre meilleure amie préfère jouer avec ses Barbies envoyées par sa mère de Grèce ; pas étonnant qu’avec la chute du Mur de Berlin chute aussi votre enfance.
Avec beaucoup de détachement et un brin d’humour, la narratrice qui se dit « tu » nous raconte comment la société bulgare perd peu à peu pied.
J’ai aimé suivre l’évolution de la narratrice, vouant une admiration sans borne à Kurt Cobain une fois que sa passion pour Iouri se fut éteinte.
Une lecture qui ne me restera pas forcément longtemps en mémoire, mais qui m’a fait passer un bel après-midi.
L’image que je retiendrai :
« Tu couvres ton sac d’épingles à nourrice. Enfin, tu détaches la chaîne de la chasse d’eau et tu l’accroches sur le côté du pantalon, en signe de désobéissance, ce qui lance, d’une part une nouvelle mode dans ton collège, et d’autre part un problème sanitaire dans le quartier. » (p.111-112)
http://alexmotamots.fr/les-cosmonautes-ne-font-que-passer-eliza-gueorguieva/
J’ai beaucoup apprécié la lecture de ce premier roman, qui nous entraîne sur les pas d’une enfant en Bulgarie. Elle a sept ans dans les années 80 et découvre le monde qui l’entoure. Nous sommes encore derrière le mur de Berlin et dans l’Union Soviétique. Elle est inscrite dans l’Ecole Iouri Gargarine. Dans la première partie de ce roman, elle va avoir qu’une seule envie et mission, devenir cosmonaute, même si son entourage n’y croit pas trop. Son entourage, c’est son grand père, un « vrai communiste émérite », qui lui raconte l’aventure « spéciale», sa mère, qui travaille dans une radio et qui après plusieurs et plusieurs cigarettes, s’enferme avec son père dans la salle d’eau, mais mystère de leurs conversations et des sons qu’elle entend. Il y a aussi sa grand –mère, qui va devenir croyante et l’emmène voir le pope. Mais il y a surtout l’école, avec une directrice qui leur parle des idéaux communistes et aussi, Contanza, sa meilleure amie. Celle-ci a la chance ou malchance que sa mère soit souvent en Grèce et lui ramené des produits, des vrais.. Son cousin, Andréi, qui va devenir un Mutra ! Car dans la deuxième partie du roman, le mur de Berlin est tombé et la démocratie va arriver. Notre petite narratrice va alors changer d’idole et de Gargarine, elle va s’enticher de Kurt Cobain, et devenir une vraie ou fausse punk !!
J’ai beaucoup aimé la légèreté, l’humour, l’ironie que l’auteure emploie pour nous raconter les changements de la société bulgare. L’évolution de la société vue par une petite fille, qui essaie au niveau de son jeune âge à comprendre ses proches. Ai songé au film « Good Bye Lenin ». Ai eu aussi une pensée pour Thomas Pesquet, qui est actuellement dans l’espace et qui a réalisé son rêve, devenir un Gargarine français.
«Si un jour tu te perds dans la forêt, il faut continuer à avancer, il faut marcher tout droit et tu finiras par trouver ta route, hurle ton grand-père communiste, qui, pris d’une ardeur démesurée à la suite du film soviétique, se met à te raconter sa jeunesse – période intense où il affrontait dans les bois le fascisme et d’autres problèmes. Une fois la guerre terminée, il a pu poursuivre sa formation et s’élever au poste de machiniste pour apprendre à conduire :
a) Un train,
b) Puis un avion,
c) Enfin un Vostok,
Rêve ultime, te dit-il d’une voix tremblotante sous le coup de l’émotion. Mais il s’en est tenu aux trains car la suite lui a paru trop vertigineuse, et il a préféré rester sur Terre avec sa famille, qui lui réclamait déjà beaucoup d’héroïsme au quotidien. Maintenant c’est officiel : le rêve de ton grand-père communiste émérite officiel a échoué.»
Pour donner une petite idée de ce premier roman, disons que ce serait "Le petit Nicolas" en version fille et en Bulgarie. Je le concède, on est très loin de l'original, surtout que l'héroïne grandira et deviendra fan de Kurt Cobain, un peu comme si le héros de Goscinny s'était mis à écouter les Rolling Stones à fond dans sa chambre dès la fin de l'école primaire. Toutefois, il y a un regard semblable à notre petit garçon français qui découvrait le monde des adultes et les rêves qui peuvent aller avec.
Elitza Gueorguieva, nous propose de l'accompagner dans l'évocation de ce passage délicat que fut la chute du communisme pour une de ces républiques satellites soudainement livrée à cette ivresse de liberté. Divisé en deux parties, le roman évoque l'avant et l'après. Sans se départir d'un humour malicieux constant, le lecteur ressent la lourdeur écrasante du pouvoir communiste sur les esprits comme la perfidie du système libérale soudain offert. Si la partie soviétique prend des allures un soupçon plus légères parce que vêtue de nostalgie, l'après chute du mur nous renvoie soudain dans des préoccupations nettement plus actuelles. La violence constante due à une corruption de tout le système aliène et oppresse les populations. Nous comprenons bien les tentations d'exil que peuvent éprouver ces hommes et ces femmes englués dans un systèmSous la légèreté, le douloureux passage de l'enfance vers l'âge adulte doublé de l'effroi grandissant devant un monde qui bascule. J'ai été touché par ce récit qui possède la vitalité et l'innocence d'un humain en devenir dont le regard et les rêves vont peu à peu se briser contre la perverse réalité libérale. Jolie entrée en littérature pour Elitza Gueorguieva !e qui les dépasse et les conduit vers un enfer quotidien distillé à petites gouttes.
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