La société de consommation passée au crible
Donovan S., M. Donovan S., est le propriétaire d'une boucherie pas comme les autres. Chez lui, on ne découpe pas la viande - on la sublime. On ne choisit pas un morceau - on choisit l'animal sur photo, on s'assied et on assiste au ballet des couteaux japonais tranchant et caressant avec une grande distinction. Notre narratrice se laissera d'abord tenter par « Anastasia, sublime blonde d'environ mille cinq cents kilos » - le tout enveloppé dans un papier soyeux aux couleurs de la bête et rangé dans un étui en épais carton glacé aux couleurs de la maison. Cette viande a un superpouvoir : quiconque la hume et la goûte, végétarien inclus, ne peut plus s'en passer : c'est le bonheur tout entier qui se diffuse dans le corps de l'heureux goûteur.
À leur deuxième rencontre, Donovan S. n'y va pas par quatre chemins : et si notre narratrice quittait simplement sa routine pour venir travailler avec lui ? Car voyez-vous il a « le sentiment que leurs âmes se connaissent et a besoin de quelqu'un pour l'aider ».
Et c'est ainsi que vont commencer Les aventures de Donovan S. le boucher qui était à deux doigts de conquérir le monde : bien qu'impressionnée, notre héroïne ne va pas se défiler. La voilà engagée dans une entreprise déraisonnable, gigantesque et totalement loufoque où une vache voyagera en jet privé aux côtés d'une actrice accro à l'agneau pour un tour du monde haut en couleurs et proche de l'hystérie.
D'une plume rythmée qui laisse la parole belle et libre, Virginie Nuyen nous offre un premier roman saignant et décalé où la charogne n'est pas celle que l'on croit et où la société de consommation est passée au crible.
La société de consommation passée au crible
Donovan S est un boucher ce qu'il y a de plus atypique. Même si sa boutique a pignon sur rue, il est indispensable de prendre rendez vous pour être servi par les bons soins de ce boucher. Il a le don de sublimer les morceaux de viande qui passent entre ses mains, morceaux qui proviennent des animaux qu'il élève. Au troisième rendez vous, il propose à Elena, chargée de communication en congé parental, un emploi pour développer son entreprise à travers le monde.
Ils vont donc sillonner le monde pour faire rayonner son "art".
Sous un aspect farfelu, loufoque, Virginie Nuyen, forte d'une expérience dans les entreprises de luxe, nous narre le monde de personnes complètement déconnectées de la réalité, et qui ne supportent pas la contradiction.
Si c'est une véritable satire du monde du travail, où sous couvert de paternalisme, on n'hésite pas à profiter, abuser de ses salariés, voire à s'en débarrasser s'ils décident de faire valoir leur point de vue ; il est aussi question de ce monde de luxe où évoluent des personnes "toxiques" qui n'ont pas de scrupules à profiter.
Avec humour, Virginie Nuyen nous dévoile un aspect de la société pas forcément agréable.
Pour un premier roman, c'est vraiment une belle réussite, je le recommande donc.
Donovan S. est boucher mais pas n'importe quel boucher, il ne découpe pas la viande, il la sublime ! Il est "l'artisan de la viande, le boucher des stars". A tel point qu'il faut attendre trois mois pour obtenir un rendez-vous avec lui car oui, pour acheter un filet ou un rôti, c'est uniquement sur rendez-vous. Et une fois qu'on y a goûté, on ne peut plus s'en passer, même les végétariens deviennent accros.
Elena la narratrice, diplômée d'une grande école et mère au foyer a mis entre parenthèses sa carrière dans la com pour élever ses enfants. Mais à la suite d'un premier rendez-vous avec Donovan, elle se voit offrir un poste par le boucher car comme il le lui dit, il a le "sentiment que leurs âmes se connaissent".
Celle ci va donc commencer à travailler avec Karine, l'assistante de Donovan, qui gère son business, son planning, ses clients mais aussi ses bouchers pour finalement devenir associée et mettre en place un tour du monde afin d’asseoir la notoriété du boucher au niveau planétaire !
Ce voyage autour du monde sera le prétexte pour Virginie Nuyen de mettre en exergue tous les excès et les dérives du monde du luxe. Le "Chasse-Spleen" et les joints font partie du quotidien, les caprices de stars monnaie courante et les relations "intéressées" normales.
Ce premier roman est complètement loufoque, peut être un peu trop à mon goût (une vache pour qui l'on construit un jet privé, danse la samba; le boucher, à ses heures perdues s'exerce au lancer de couteaux) si bien que, malheureusement je suis passée à côté de cette lecture et n'y ai pas trouvé de distraction (peut être que ma propre expérience dans l'hôtellerie de luxe m'a rendue insensible à ce monde).
De plus, certaines phrases à rallonge m'ont laissées avec l'impression d'avoir couru un cent mètres...et du coup de perdre un peu le fil de l'histoire déjà bien déjantée !
Donovan S. est un boucher artiste, cher, mais excellent. Il a acquis une telle notoriété que, pour avoir un rendez-vous, il faut attendre deux mois minimum pour une découpe de filet de bœuf par le Maître et au moins trois semaines pour une côte de veau préparée par son assistant. Le cérémonial déployé lors du rendez-vous atteint des sommets presque inimaginables. Et si vous avez l’immense privilège de pouvoir goûter à cette viande, vous ne pouvez plus vous en passer.
Elena, la narratrice, diplômée d’une grande école, qui avait arrêté de travailler pour élever ses enfants, se voit offrir par le Maître, dès sa deuxième visite, une proposition pour travailler à ses côtés. Celle-ci saisit l’opportunité et devient son associée. Va alors naître un projet grandiose : « nous allons partir faire le tour du monde pour enchanter dans toutes les villes à fort pouvoir d’achat les futurs aficionados de la Maison S. Car comment faire sans faire goûter ? Une fois cela fait, il ne restera plus qu’à ouvrir une boutique dans chaque endroit que nous aurons visité. »
Avec Les Aventures de Donovan S., le boucher qui était à deux doigts de conquérir le monde, nous nous retrouvons embarqués dans des aventures plus drôles, plus burlesques, plus rocambolesques les unes que les autres.
C’est un premier roman complètement déjanté sur ce milieu délirant qu’est l’industrie du luxe. Virginie Nuyen ayant, entre autre, elle-même travaillé dans ce secteur pendant huit ans, brosse un portrait particulièrement intéressant de ce monde. Elle dépeint fort bien ces gens souvent très doués, avec de vraies vocations, comme ce fameux Donovan, qui font produire des choses extrêmement chères qu’ils vont vendre à des gens extrêmement riches. Leur notoriété établie, les élus leur seront entièrement dévoués puisqu’ils sont devenus de grands acteurs économiques et sociaux. Toutes les dérives peuvent alors en découler.
Dans ce milieu où l’argent est roi, des alliances se créent et l’entraide est de mise pour s’enrichir encore plus. Ici, Donovan S. va s’allier avec Monsieur P. et réussir à se faire offrir un jet pour transporter sa vache mais, en contrepartie, devra emmener une actrice célèbre et décrire l’immense qualité de service et la flexibilité de l’entreprise de Monsieur P. auprès de sa clientèle distinguée. Ce sont donc des questionnements sur les stratégies de communication et la soif d’expansion.
Un peu comme un fil rouge, l’auteure revient souvent sur ce livre de développement personnel, à priori très prisé par les vedettes : « Les quatre accords toltèques : la voie de liberté personnelle » de Miguel Ruiz – ou comment arriver à une sérénité/sagesse avec soi donc avec les autres ? Les quatre clés sont :
Avoir une parole impeccable
Ne pas faire une affaire personnelle de quoi que ce soit
Ne pas faire de suppositions
Faire toujours de son mieux
Quel humour lorsque l’auteure fait dire à la narratrice que ça ressemblait étrangement à ce que Mamie Zaza lui avait répété toute son enfance ! Virginie Nuyen met en avant également la toxicité que peuvent apporter certaines relations de travail lorsqu’une personne se met au service de l’autre et s’oublie.
Ce roman déjanté oscillant entre réalité et fantastique, satire d’une certaine classe sociale, d’un autre monde, se révèle beaucoup moins léger qu’il n’y paraît. Il se lit d’un trait ! J’étais, au départ, pas très emballée pour découvrir ce livre dont le thème récurrent est la viande dont il est fortement conseillé de diminuer la consommation pour l’avenir de notre planète. Mais le thème est en fait celui de la consommation en général et je n’ai pu qu’être gagnée par une certaine empathie vis-à-vis de cette vache Anastasia aux attitudes souvent très humaines.
Un grand merci à NIL édition et lecteurs.com grâce à qui j’ai découvert ce roman très distrayant dans le cadre des Explorateurs.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2019/08/virginie-nuyen-les-aventures-de-donovan-s.html
© Ghislaine Degache
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L'éditeur a tout dit sur ce livre que j'ai reçu via le Cercle Livresque. Jamais mon choix n'aurait porté sur ce livre, déjà couverture et titre ne m'attiraient pas. Pourtant j'ai passé deux heures de lecture agréable et déroutante.
Un boucher gourou (et son équipe) une jeune femme en quête d'emploi depuis que ses enfants grandissent: elle accepte de travailler pour Donovant. Le boucher qui n'accorde de rdv que dans un délai minimum de trois mois pour un morceau de viande qu'il "sublime", se met à rêver d'une notoriété encore plus grande et décide de faire un tour du monde. Il obtient la construction d'un avion spécial pour emmener une vache dans les meilleures conditions. Le monde artificiel du luxe est concerné, chacun en rajoute faisant sa pub. Une star, veggie au départ, complète le tableau, elle est du voyage à condition d'être nourrie exclusivement de viande de mouton Philibert. La bible est Les Quatre accords toltèques; un livre qui énonce des préceptes proches de la banalité; ex: faire de son mieux. Athénaïs, l'éleveuse sera du voyage pour veiller sur Anastasia, la vache qui va devenir capricieuse: on lui chante des chansons, elle a tout le confort et se met à danser la samba
Premier roman déroutant, drôle mais qui est aussi une satire du monde du luxe.
J'ai particulièrement apprécié la façon dont on abat une bête, avec douceur et délicatesse...
Vaut le détour en cas de déprime légère.
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