"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Belle Kaplan est aussi adulée qu'insaisissable. Ses films sont des succès planétaires, mais elle reste énigmatique et discrète sur sa vie.
Des lettres anonymes lui parviennent, dont l'expéditeur, lui, n'ignore rien de sa sulfureuse trajectoire d'autrefois.
Du présent au passé, de Paris à la Floride en passant par San Francisco, tandis que Belle Kaplan est sur le point de réaliser son plus grand rêve, celui de tourner à Hollywood aux côtés des plus grands, le destin va la rattraper. Un amour de jeunesse s'invite, pour le meilleur et pour le pire.
Gilles Paris livre ici un roman poignant sur la quête d'identité, la force de volonté et le destin qui unit les âmes.
Une actrice aux rôles multiples
Le nouveau roman de Gilles Paris s'appuie sur la mythologie hollywoodienne pour dresser le portrait d'une mystérieuse actrice. L'histoire de Belle Kaplan va alors nous entraîner vers le thriller, au fil des révélations sur son passé.
L'actrice la plus adulée est aussi la plus mystérieuse. Il faut dire qu'elle a mis un soin tout particulier à ne rien dévoiler de sa vie, tentant de parfaitement cloisonner vie publique - rares apparitions liées à la profession et à la promotion - et vie privée, jusqu'au choix de ses amants, soumis à des clauses drastiques de confidentialité.
Une stratégie du secret qui met tous les médias en transe, avides de pouvoir dévoiler un soupçon de sa vie, quitte à broder un peu quand ils constatent qu'ils n'ont que de maigres indices.
Il semble bien qu'un auteur de lettres anonymes soit plus au fait de l'histoire de Belle Kaplan que des milliers de journalistes. En lui écrivant "Je sais que tu t’es appelée Grâce, Paradis, Talia et Jade, avant de choisir Belle. Qui crois-tu berner?", il va l'inquiéter. Car elle n'a nulle envie que son passé soit révélé. Quand les sœurs qui l'ont recueillie dans un orphelinat de Montréal l'ont prénommée Grâce. Quand elle n'a dû son salut que grâce à Ben, son "frère jumeau" qui a grandi à ses côtés et avec lequel elle a commis ses premiers larcins. Et dont elle a perdu la trace. Ou pire encore, quand elle était prostituée de luxe et se faisait appeler Paradis.
Alors, elle est devenue Talia, a changé de continent. Jusqu'à ce jour où, au gré de ses rencontres avec des clients fortunés, elle ne croise un producteur. Ayant passé sa vie à changer constamment de rôle et d'identité, elle n'a eu aucun mal à endosser celui qui lui fera crever l'écran.
Alors, elle a engagé un détective privé pour tenter de retrouver Ben. Très vite, elle est alors devenue une star. Et très vite, elle a paradoxalement dû fuir la lumière.
Gilles Paris fait alors basculer l'histoire de l'ascension d'une femme partie de rien vers le thriller à rebondissements multiples. Se servant des codes des grands films noirs, il sème les indices qui vont peu à peu dévoiler le destin de cette femme hors du commun. L'amour contrarié, la soif de vengeance, l'ambition démesurée y sont autant de moteurs que d'obstacles. Les courts chapitres variant les styles et les époques - souvenirs d'enfance, confession épistolaire, rapport d'enquête - entraînent le lecteur dans cette ronde folle et captivante. De Rita Hayworth à Gene Tierney, de Lauren Bacall à Greta Garbo, on sent bien que les grandes actrices des années cinquante ont façonné cette Belle Kaplan. Mais au-delà de l'hommage aux grands films noirs et aux actrices qui les ont portés, les blessures de l'enfance et la solitude forcée apportent à ce roman qui se lit avec beaucoup de plaisir une note plus profonde. Que le ciel bleu d'Ischia aura bien du mal à faire oublier...
https://urlz.fr/p77j
https://revezlivres.wordpress.com/2023/09/30/les-7-vies-de-mlle-belle-kaplan-gilles-paris/
Belle Kaplan est une actrice au sommet, bien qu’aimée du public personne ne la connaît réellement, elle met beaucoup d’énergie et d’argent à brouiller les pistes et s’assurer que rien de sorte sur elle. Belle Kaplan c’est juste une de ses identités. Elle a eu plusieurs vies avant d’en arriver là et chacune d’elles s’est accompagnée d’un changement d’apparence et d’identité. Pourquoi ? Cette question le lecteur se la pose très vite et tourne les pages pour lui aussi chercher à percer le mystère Belle Kaplan. Elle est très solitaire, refuse les interviews, n’apparaît pas aux fêtes organisées par le milieu du cinéma, elle vit seule et n’a pas d’amis. Il n’y a qu’une personne de son passé qui trouve grâce à ses yeux et qu’elle ne veut pas oublier, c’est son frère de cœur. Malheureusement, il veut s’éloigner d’elle et lui aussi déménage régulièrement et change de nom. Je vous laisse découvrir pourquoi par vous même.
C’est une personnalité trouble et troublante que l’on découvre au fil des pages, agaçante, prétentieuse et froide elle peut être attachante et plus on en découvre sur son passé plus on sent poindre de la compassion et l’envie de mieux la comprendre. Alors, qu’elle arrive à brouiller les pistes avec brio, elle reçoit des lettres anonymes d’une personne qui semble connaître son passé. Va-t-elle réussir à s’en sortir sans que sa vie soit dévoilée au monde ? C’est à la suite de ses lettres que Belle se remémore ses vies passées, son enfance, adolescence et vie d’adulte. On découvre qu’elle a été abandonnée dans un orphelinat à Montréal, qu’elle s’est choisi un frère de cœur, qu’elle a aimé qu’un seul homme dans sa vie. Au fur et à mesure que les chapitres se ferment, elle devient plus humaine, on perçoit la souffrance, les fêlures de l’enfance et la solitude de ce personnage que j’ai d’abord détesté. Le lecteur est invité à recoller les morceaux de vie entre eux pour reconstituer l’histoire de Belle.
J’ai apprécié la lecture de ce livre, bien qu’il m’ait fallu quelques pages pour trouver mes marques, j’ai beaucoup lu les livres de Gilles Paris et je ne retrouvais pas son style habituel. Mais très vite j’ai retrouvé ce que j’aime dans ses autres livres, les thèmes universels que sont la compassion, la souffrance, le passage de l’enfance à l’adolescence, la quête d’identité, la peur, les liens du sang ou d’amitié, la recherche de l’amour, la quête de soi… Ce que j’aime particulièrement c’est la façon d’aborder des sujets sensibles avec douceur et classe. L’auteur ne cherche à aucun moment à choquer le lecteur. C’est un livre qui se lit vite car il est aéré, sans fioriture inutile et l’histoire est suffisamment captivante pour qu’on ai envie de le lire d’une traite.
C’est le livre parfait pour affronter la fin de l’été et le début de l’automne. Le livre est à l’image de l’auteur, humain, ouvert d’esprit et sensible. Alors, plus d’hésitation, on se le procure et on se plonge dans ce superbe roman.
Une lecture écrite comme un scénario de film, aux révélations étonnantes où le mode de vie de Belle est surprenant.
En effet, à chaque période déterminante de sa vie, Belle se choisit un nouveau prénom, une autre couleur de cheveux, change de profession et de rencontres.
Elle reste très mystérieuse tout au long du récit car elle ne se dévoile que très peu.
On sait qu'elle a été rebelle, fougueuse, voleuse, escort girl et enfin actrice.
Elle est telle une poupée russe où a chaque soulèvement d'une poupée plus grande on arrive à percevoir son essence même.
Au début,elle m'a parue bien inhumaine: elle ne ressent rien, n'aime personne, ne cherche pas à s'attacher... Froide!
Et au fur et à mesure, elle nous lâche des brides d'informations : d'une vie austère qui a commencé dans un orphelinat, celle ci s'est poursuivie chez un couple digne d'un roman de Victor Hugo puis elle s'est terminée dans une vie auréolée de succès et de strass. Ici plus d'indifférence mais de l adulation.
C'est un monologue de souvenirs où règnent la tristesse, le chagrin, le désespoir et l'amour du cinéma et de ses grandes stars.
Elle se protège d'elle même et des autres jusqu'au jour où sa tour se fissure suite à l'arrivée de lettres anonymes....
Je ressors mitigée de cette lecture, car je ne peux pas savoir si j'ai trouvé Belle attachante ou repoussante .
Néanmoins, l'écriture de Gilles Paris est fluide, sobre,élégante et ce fut un plaisir de la retrouver.
Belle Kaplan est comme les chats, une vie ne suffit pas, 7 pourraient faire l'affaire.
Grâce, Talia, Paradis, Belle, à chaque moment de sa vie correspond un prénom, une couleur de cheveux, un métier, des rencontres.
Mais depuis l'orphelinat Sainte-Croix et la rencontre avec sœur Clarence et avec Ben, son frère de cœur, il s'en est passé des choses. Tantôt fugitive, tantôt voleuse de bijoux, tantôt belle de nuit, elle aura tout connu avant de devenir l'actrice adulée mais tellement secrète qu'elle est aujourd'hui.
Pourtant cet équilibre minutieusement construit entre ce qu'il faut cacher et ce qu'il faut mettre en lumière semble sur le point d'exploser à la suite de la réception de lettres anonymes.
Femme de caractère, déterminée à réussir sa vie, Belle va tout faire pour avancer, malgré le passé qui ressurgit et les obstacles qui s'amoncellent.
Comment va-t-elle se sortir de ce mauvais pas, comment avancer sans trébucher, comment peut-être devenir une autre, c'est ce que le lecteur découvre en lisant le dernier roman de Gilles Paris.
Une lecture sans prise de tête. Il faut se laisser séduire et embarquer sans condition par Belle Kaplan, pour passer un bon moment à ses côtés.
https://domiclire.wordpress.com/2023/10/06/les-7-vies-de-mlle-belle-kaplan-gilles-paris/
Belle Kaplan est une actrice adulée. Ses premiers films ont fait d'elle une star incontestée. Belle a caché son passé, ses multiples identités, et parvient encore à cacher sa vie privée. Rien d'elle ne transpire dans la presse ou ailleurs.
Lorsqu'elle reçoit des lettres anonymes d'un expéditeur qui semble tout savoir de sa vie mouvementée d'avant, Belle, loin de paniquer, se remémore son enfance et ses années de jeune femme, de Montréal jusqu'à Paris. Cependant, un tournage prévu à Hollywood pourrait bien changer la donne.
Nouveau roman de Gilles Paris, qui, s'il peut paraître plus léger, plus aéré dans la tonalité et la construction que ses derniers romans (de courts chapitres, une écriture fluide qui coule doucement), dresse le portrait d'une femme pas banale.
J'aime en général les livres de Gilles Paris et j'aime celui-ci. Belle est une femme forte et fragile, qui cache cette fragilité sous une épaisse carapace -sous d'épaisses carapaces pourrais-je même écrire. L'on pourrait imaginer une star éloignée des petites gens, qui se flatte de son succès et méprise ceux qui n'ont pas réussi. Belle est plus complexe que cela. Elle s'éloigne pour se protéger, pour protéger sa vie d'avant qu'elle dévoile petit à petit dans ce monologue, entrecoupé de souvenirs,.
Gilles Paris fait preuve de beaucoup de tendresse pour ses personnages en général, nul besoin de rappeler Courgette, ou Marnie dans Le vertige des falaises -l'une de ses héroïnes que je préfère-, ou encore les personnages du Bal des cendres, et pour Belle en particulier. Et Belle se raconte en profondeur. Les blessures de l'enfance, les fêlures, la peur et l'impossibilité d'attachement, du lien. Tout cela est bien vu, et pour avoir assisté à des formations dans le cadre professionnel sur les troubles de l'attachement, sur le lien affectif, je trouve que le roman est très réaliste. Ce que j'aime dans l'écriture de l'auteur, c'est qu'il aborde des thèmes difficiles, les violences contre les enfants, la vie dans les foyers ou les orphelinats, la construction en tant qu'adulte, la quête d'identité... toujours avec beaucoup de justesse et de finesse et sans recherche de sensationnel. Il épargne à ses lecteurs des descriptions sordides. Les choses sont dites élégamment ou suggérées.
J'ai lu quasiment tous les livres de Gilles Paris, l'ai rencontré brièvement à deux ou trois occasions, j'ai pas mal discuté avec lui par mail, et de ces échanges est née la conviction de son humanité, de sa grande sensibilité, de son ouverture et de l'envie de rencontrer autrui dans ses différences et ressemblances. Et tout cela ressort dans ses livres et dans ce dernier roman, dans le personnage de Belle, qui cache sous des dehors froids, une envie de rencontre, de vivre pleinement une vie pourtant mal débutée :
"Je déteste devoir penser à tout, mais c'est la seule solution pour vivre en paix. [...] J'ai appris à me rendre invisible au fil des ans. [...] J'ai connu ce frère d'infortune [Ben] avant que ma vie ne commence. Je ne sais rien de mes parents, ni lui des siens. Une âme secourable nous a déposés à l'orphelinat Sainte -Croix des Enfants de Montréal. Nous sommes nés la même année, nous aurions pu être jumeaux. Nos mères ont préféré se débarrasser de nous pour des raisons inconnues. trop pauvres pour nous élever sans doute. La discipline, en ce lieu religieux, s'est révélée des plus strictes." (p.29/30)
Il paraît que les chats ont 9 vies, Belle Kaplan s'apprête à vivre sa septième vie. Un personnage hors du commun qui emprunte à toutes les grandes dames que le succès a révélées. Rien qu'en regardant la superbe couverture du livre, on ne peut s'empêcher de penser à Audrey Hepburn ou à un dessin haute couture du grand Yves Saint Laurent. Belle a un côté Miranda Priestly dans le Diable s'habille en Prada. Cette froideur, cette maîtrise ne la rend pas forcément sympathique. Belle est une actrice célèbre qui vit sans jamais rien dévoiler de son passé. Au fil des chapitres, elle nous dévoile ses vies antérieures. De la petite fille qui a grandi à l’orphelinat Sainte-Croix des Enfants de Montréal puis a été placé en compagnie de Ben son presque frère chez les Matuchet, à la jeune femme qui a pour survivre faire des choses inavouables. Un parcours atypique et surtout une volonté phénoménale de s'en sortir et d'aller toujours plus loin. Elle n'a jamais pu remplacer son premier amour Pierre. Aujourd'hui Belle souhaite retrouver Ben dont elle n'a plus de nouvelle. Lorsque des lettres anonymes commencent à arriver, elle sent la menace se rapprocher à grands pas.
Un roman qui se dévore tant les chapitres courts et rythmés sont entraînants. Écrit à la première personne le « Je » donne un côté intimiste, un peu comme une confession. Un monologue intense qui dresse le portrait d'une femme dont on perçoit toute la vulnérabilité et l'affliction derrière la carapace qu'elle s'est forgée. Une écriture factuelle mais non dénuée de sensibilité. On retrouve les thèmes chers à l'auteur, ceux de la famille inexistante et reconstituée, l'abandon, l'identité, l'amour et la résilience. Un parcours de vie surprenant et dont l'épilogue laisse sur sa faim. Bonne lecture.
Si Belle Kaplan est une actrice très en vogue, elle n’en demeure pas moins secrète sur le fait que son « premier » prénom (Grace) lui a été attribué à l’orphelinat Sainte Croix des Enfants de Montréal. Celui d’origine est méconnu de tous … Elle sera muette également sur les trois suivants … Elle ne parlera pas – non plus – de son « frère d’infortune » (Ben) ni de sa famille adoptive (les Matuchet) et encore moins de ce qu’elle fit de son adolescence ! Belle aimerait tout oublier, à l’exception du jeune compagnon de son enfance, qu’elle recherche – désespérément – depuis tant d’années …
Cette superbe rousse, adulée dans le monde cinématographique (elle a côtoyé Clint Eastwood, Joaquin Phoenix, Donald Sutherland ou encore Nicole Kidman …) ne semble impressionnée par rien ni personne … Belle ne se lie jamais. N’a aimé qu’un seul homme dans sa vie : un dénommé Pierre …
Un joli roman (construit tel un monologue) où la détresse de cette femme – de prime abord arrogante – est palpable. On devine à tout instant la fêlure en elle, prête à devenir un gouffre … Belle nous confiera (au compte-goutte) les secrets de son douloureux passé. Il faudra être très patient (jusqu’à la toute fin de son récit …) pour savoir comment elle en est arrivée là … Impossible de lâcher ce livre, avant d’avoir enfin réussi à disposer chacune des pièces du puzzle à leur juste place.
L’écriture est authentique, sobre et efficace, dépourvue d’inutiles fioritures. Un peu comme si l’auteur, par solidarité, tentait de dissimuler, tant bien que mal, le lancinant chagrin de son héroïne. Jusqu’à un épilogue dont (je suis navrée !) mais je ne vous dirai strictement RIEN ! … Il y a un « côté Dickens ou Zola » dans cette intrigue ( ou devrais-je plutôt dire dans cette « confession » …) mais il y a surtout du bon Gilles Paris !
Vous avez bien deviné – évidemment – que cette lecture fut pour moi un moment de plaisir renouvelé !
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