Un témoignage plein d’espoir face aux méandres de la souffrance psychique.
lecteurs.com vous présente le roman de Gilles Paris Au pays des kangourous (éditions Don Quichotte). Simon, neuf ans, vit avec son père Paul et sa mère Carole dans un vaste appartement parisien au Trocadéro. En fait, le couple n’en est plus un depuis...
Un témoignage plein d’espoir face aux méandres de la souffrance psychique.
Genre : Roman choral
Avis : SPLENDIDE
Format : Poche
Quand un roman vous fait découvrir une île volcanique…
Giulia, une adolescente, vit sur l’île de Stromboli avec son père Guillaume, un français, qui gère l’hôtel Strongyle. Le volcan, menaçant et imposant, gronde tout comme les esprits des clients, hommes et femmes aux volontés assumées et aux désirs cachés. Qui crachera le feu ? Qui se relèvera de ses cendres ? Quelles histoires seront vérité ?
Que j’ai aimé ce roman ! Pourquoi ? Peut-être pour le cadre idyllique de cette île proche de la Sicile ou pour les personnages, très nombreux, mais que l’auteur a su rendre si vivants. Mais peut-être aussi parce que Gilles Paris, avec les détails sur la gastronomie, sur la flore, m’a vraiment donné l’impression de passer quelques jours sur ce bout de terre aux entrailles grondantes.
En trois parties, avec une dizaine de personnages forts qui nous font entrer dans leur vie, nous approchons des existences et des caractères qui m’ont émue, comme s’ils existaient vraiment. Si les hommes peuvent être lâches, égoïstes et malgré tout sensibles, les femmes ne sont pas que volontaires, résilientes et indépendantes. Ils partagent tous des failles qui se dévoileront face au volcan qui ne laisse que le choix de la vérité.
Les descriptions de l’île et des environs sont sublimes, les scènes d’action dont celle du chaos sont vibrantes et le suspense est surtout lié aux histoires des uns et des autres. La lecture en devient addictive, illuminée par un bal des cendres craint par tous les îliens.
Allez, j’ai envie de vous faire encore plus envie en vous parlant de cannoli, d’alfarojes, de Malvasia di Salina (ce n’est pas une ville. Rire) et des câpres de Lipari. Mais vous croiserez aussi « le bleu Klein », les Bassia Saxicola et Tabaré de Juan Zorilla de San Martín. Avec ces énumérations, je rends hommage à l’auteur qui s’est rendu sur place et nous permet de nous immerger par procuration.
Vous l’aurez compris, ce roman va compter pour moi. Je vous engage à le découvrir puisqu’il vient de sortir chez Mon Poche. Je remercie Virginie de Centre France livres pour sa confiance.
Gilles Paris m'a entraînée sur l’île de Stromboli. Dans ce roman choral, l’auteur m'a mis en présence d’un groupe de personnages à la psychologie complexe, dont les vacances sur cette île vont devenir le théâtre de révélations troublantes et de conflits internes.
Lior, Thomas, Sevda, Anton, Ethel, et d’autres se retrouvent à l'hôtel Strongyle pour passer les vacances. Ils sont chacun portés par des espoirs et des désirs, mais aussi par des secrets lourds qui les habitent. Gilles Paris dresse des portraits à la fois succincts et profonds des personnages. Il dépeint des âmes sensibles, lâches, mais aussi des êtres résilients et lumineux. Ce mélange d'humanité, avec ses forces et ses faiblesses, m'a donné l’impression de croiser des amis, des voisins, des inconnus que l'on reconnaît pourtant ici et là.
L’île de Stromboli, avec son volcan impassible, devient non seulement le cadre de ces vacances, mais aussi le personnage central de l'histoire. Le volcan, avec ses grondements et ses éruptions symboliques, évoque la pression des secrets et des non-dits qui pèsent sur les personnages. Au fur et à mesure que l'intrigue se dévoile, on comprend que cette menace volcanique reflète les tumultes émotionnels vécus par chacun d'eux. Lorsque la lave remonte à la surface, il en va de même pour les vérités enfouies, créant une dynamique narrative captivante.
La multiplicité des points de vue, bien que déconcertante, enrichit le récit. Chaque chapitre offre un aperçu différent de la réalité, permettant de plonger dans les pensées intimes des personnages en quête de rédemption, d'amour ou tout simplement de compréhension. Une fois familiarisée avec ce dédale de voix, qui ne fut pas simple au début, j'ai apprécié ces récits entrelacés qui apportent une cadence effrénée à l'histoire.
Les thèmes du dépaysement, de la confrontation avec soi-même et des relations humaines s’entrelacent pour créer un tableau des drames intérieurs qui chaque été se forgent au bord des rivages. Gilles Paris réussit à marier la force brute de la nature avec l’indéfectible nature humaine, engendrant un récit touchant.
Une actrice aux rôles multiples
Le nouveau roman de Gilles Paris s'appuie sur la mythologie hollywoodienne pour dresser le portrait d'une mystérieuse actrice. L'histoire de Belle Kaplan va alors nous entraîner vers le thriller, au fil des révélations sur son passé.
L'actrice la plus adulée est aussi la plus mystérieuse. Il faut dire qu'elle a mis un soin tout particulier à ne rien dévoiler de sa vie, tentant de parfaitement cloisonner vie publique - rares apparitions liées à la profession et à la promotion - et vie privée, jusqu'au choix de ses amants, soumis à des clauses drastiques de confidentialité.
Une stratégie du secret qui met tous les médias en transe, avides de pouvoir dévoiler un soupçon de sa vie, quitte à broder un peu quand ils constatent qu'ils n'ont que de maigres indices.
Il semble bien qu'un auteur de lettres anonymes soit plus au fait de l'histoire de Belle Kaplan que des milliers de journalistes. En lui écrivant "Je sais que tu t’es appelée Grâce, Paradis, Talia et Jade, avant de choisir Belle. Qui crois-tu berner?", il va l'inquiéter. Car elle n'a nulle envie que son passé soit révélé. Quand les sœurs qui l'ont recueillie dans un orphelinat de Montréal l'ont prénommée Grâce. Quand elle n'a dû son salut que grâce à Ben, son "frère jumeau" qui a grandi à ses côtés et avec lequel elle a commis ses premiers larcins. Et dont elle a perdu la trace. Ou pire encore, quand elle était prostituée de luxe et se faisait appeler Paradis.
Alors, elle est devenue Talia, a changé de continent. Jusqu'à ce jour où, au gré de ses rencontres avec des clients fortunés, elle ne croise un producteur. Ayant passé sa vie à changer constamment de rôle et d'identité, elle n'a eu aucun mal à endosser celui qui lui fera crever l'écran.
Alors, elle a engagé un détective privé pour tenter de retrouver Ben. Très vite, elle est alors devenue une star. Et très vite, elle a paradoxalement dû fuir la lumière.
Gilles Paris fait alors basculer l'histoire de l'ascension d'une femme partie de rien vers le thriller à rebondissements multiples. Se servant des codes des grands films noirs, il sème les indices qui vont peu à peu dévoiler le destin de cette femme hors du commun. L'amour contrarié, la soif de vengeance, l'ambition démesurée y sont autant de moteurs que d'obstacles. Les courts chapitres variant les styles et les époques - souvenirs d'enfance, confession épistolaire, rapport d'enquête - entraînent le lecteur dans cette ronde folle et captivante. De Rita Hayworth à Gene Tierney, de Lauren Bacall à Greta Garbo, on sent bien que les grandes actrices des années cinquante ont façonné cette Belle Kaplan. Mais au-delà de l'hommage aux grands films noirs et aux actrices qui les ont portés, les blessures de l'enfance et la solitude forcée apportent à ce roman qui se lit avec beaucoup de plaisir une note plus profonde. Que le ciel bleu d'Ischia aura bien du mal à faire oublier...
https://urlz.fr/p77j
https://revezlivres.wordpress.com/2023/09/30/les-7-vies-de-mlle-belle-kaplan-gilles-paris/
Belle Kaplan est une actrice au sommet, bien qu’aimée du public personne ne la connaît réellement, elle met beaucoup d’énergie et d’argent à brouiller les pistes et s’assurer que rien de sorte sur elle. Belle Kaplan c’est juste une de ses identités. Elle a eu plusieurs vies avant d’en arriver là et chacune d’elles s’est accompagnée d’un changement d’apparence et d’identité. Pourquoi ? Cette question le lecteur se la pose très vite et tourne les pages pour lui aussi chercher à percer le mystère Belle Kaplan. Elle est très solitaire, refuse les interviews, n’apparaît pas aux fêtes organisées par le milieu du cinéma, elle vit seule et n’a pas d’amis. Il n’y a qu’une personne de son passé qui trouve grâce à ses yeux et qu’elle ne veut pas oublier, c’est son frère de cœur. Malheureusement, il veut s’éloigner d’elle et lui aussi déménage régulièrement et change de nom. Je vous laisse découvrir pourquoi par vous même.
C’est une personnalité trouble et troublante que l’on découvre au fil des pages, agaçante, prétentieuse et froide elle peut être attachante et plus on en découvre sur son passé plus on sent poindre de la compassion et l’envie de mieux la comprendre. Alors, qu’elle arrive à brouiller les pistes avec brio, elle reçoit des lettres anonymes d’une personne qui semble connaître son passé. Va-t-elle réussir à s’en sortir sans que sa vie soit dévoilée au monde ? C’est à la suite de ses lettres que Belle se remémore ses vies passées, son enfance, adolescence et vie d’adulte. On découvre qu’elle a été abandonnée dans un orphelinat à Montréal, qu’elle s’est choisi un frère de cœur, qu’elle a aimé qu’un seul homme dans sa vie. Au fur et à mesure que les chapitres se ferment, elle devient plus humaine, on perçoit la souffrance, les fêlures de l’enfance et la solitude de ce personnage que j’ai d’abord détesté. Le lecteur est invité à recoller les morceaux de vie entre eux pour reconstituer l’histoire de Belle.
J’ai apprécié la lecture de ce livre, bien qu’il m’ait fallu quelques pages pour trouver mes marques, j’ai beaucoup lu les livres de Gilles Paris et je ne retrouvais pas son style habituel. Mais très vite j’ai retrouvé ce que j’aime dans ses autres livres, les thèmes universels que sont la compassion, la souffrance, le passage de l’enfance à l’adolescence, la quête d’identité, la peur, les liens du sang ou d’amitié, la recherche de l’amour, la quête de soi… Ce que j’aime particulièrement c’est la façon d’aborder des sujets sensibles avec douceur et classe. L’auteur ne cherche à aucun moment à choquer le lecteur. C’est un livre qui se lit vite car il est aéré, sans fioriture inutile et l’histoire est suffisamment captivante pour qu’on ai envie de le lire d’une traite.
C’est le livre parfait pour affronter la fin de l’été et le début de l’automne. Le livre est à l’image de l’auteur, humain, ouvert d’esprit et sensible. Alors, plus d’hésitation, on se le procure et on se plonge dans ce superbe roman.
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