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Peinture acerbe d'une France du XIX? siècle devenue esclave des codes de la bourgeoisie, L'Éducation sentimentale trace le parcours amoureux d'un jeune homme, Frédéric, épris d'une femme mariée, Madame Arnoux, dont l'image ne le quitte plus. Par sentimentalisme, le héros se complait dans un amour romantique. Mais Frédéric n'est pas à la hauteur de la passion qu'il éprouve : les mesquineries humaines ne cessent de le rattraper, et achèvent de maculer l'attachement céleste qu'il croit ressentir. Dans une France où s'annonce la Révolution de 1848, Flaubert n'épargne rien à ces amants anachroniques, en faisant de Frédéric un idéaliste fourvoyé et de Madame Arnoux une Princesse de Clèves égarée. C'est pourtant chez ces êtres décalés que Flaubert décèle la grâce émouvante des amours boiteuses.
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Quand les dames du noir se dévoilent !
« Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours encore. Mais le souvenir continuel du premier les lui rendait insipides ; et puis la véhémence du désir, la fleur même de la sensation était perdue. Ses ambitions d’esprit avaient également diminué. Des années passèrent ; et il supportait le désœuvrement de son intelligence et l’inertie de son cœur. »
Voilà, vous êtes convaincus!
Je pourrais me contenter de cet extrait, on est d'accord?! Parce qu'il résume à merveille tout ce qui fait l'immense talent de Flaubert : l'écriture d'abord, concentrée, précise, et belle, évocatrice et souvent lyrique.
Il y a l'ironie aussi et la prise de distance par rapport à ses contemporains, ce constat amer des années écoulées vainement et de l'inutilité des espoirs jamais concrétisés.
Ce constat, c'est Frédéric Moreau, son personnage principal, qui l'incarne : il se berce de douces illusions de réussites, de rêves d'amour idéal, avec Mme Arnoux notamment, mais au final, il ne fait rien, l'action lui demeure étrangère.
C'est le roman de l'échec donc : qu'il soit amoureux, intellectuel ou politique, parce que les personnages de Flaubert ont toutes les peines du monde à sortir des plaisirs faciles,de leurs petits calculs mesquins pour réaliser de grandes et nobles choses.
Flaubert n'était pas vraiment optimiste sur la nature humaine, on s'ennuie aux côtés de Frédéric, on a envie de le secouer pour qu'enfin il agisse, son indolence est horripilante, mais rien n'y fait,il passe sa vie à la manquer.
Tout est génial dans ce roman: l'incroyable galerie de personnages, la chronique des bouleversements politiques de la France entre 1840 et 1851, le duo Mme Arnoux la raisonnable/Rosanette la courtisane, de « l'apparition » de l'amour sur le navire des premières pages, à l'amitié de Frédéric et de Deslauriers qui conclue le roman, j'ai tout aimé!
Un immense chef d'oeuvre que je suis tellement heureuse d'avoir découvert, enfin !
J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'univers de ce personnage du fait (peut-être) d'un dispositif important concernant les événements historiques de l'époque. Le thème de l'art est omniprésent dans le roman : en effet, Monsieur Arnoux tient une boutique d'art (l'Art Industriel) mais aussi toutes les descriptions que fait Flaubert de Marie Arnoux ou des paysages parisiens relèvent d'un tableaux aux traits fins et minutieux.
Finalement, le personnage de Frédéric Moreau qui a des rêves pleins la tête d'entrer dans la carrière politique mais aussi la soif et le désir de posséder Marie Arnoux se transforme en un instrument, un pantin car on le sent influençable du fait de tous ces hommes politiques qu'il va côtoyer dans sa vie quotidienne.
Néanmoins, je mets une note positive pour la fin du roman qui se lit comme un poème délicat sur l'amour et sur le désir d'appartenir à sa compagne.
Un classique. Décrit la vie tout simplement ! De manière surprenante et malgré le style suranné, beaucoup de parallèles peuvent être tracés avec les amours, l'amitié, la politique et les mondanités d'aujourd'hui.
A lire à mon sens car fait partie de notre patrimoine littéraire et explique sans en avoir l'air notre l'Histoire française.
J'ai reçu "L'Éducation sentimentale" en cadeau lors d'une commande sur internet et, comme j'aime bien lire un classique de temps en temps, je m'y suis attelée.
Je l'ai terminé tout récemment et... je suis mitigée. Déjà en ce qui concerne le titre que, personnellement, je juge trompeur dans le sens où l'amour en tant que tel n'occupe finalement qu'une petite partie de l'ouvrage. J'aurais plutôt intitulé ce roman « Une expérience de la vie mondaine » ou quelque chose dans ce goût là parce que c'est finalement de ça qu'il s'agit: les pérégrinations d'un jeune provincial ( Nogent à l'époque c'est encore la pleine campagne ) dans sa tentative, pour beaucoup maladroite, de se faire une place et un nom dans la haute société parisienne. Son amour pour Mme Arnoux passe bien vite au second plan, balayé par son ambition, son goût pour les belles choses, les femmes, et son désir d'être quelqu'un.
J'ai vraiment apprécié le style de l'auteur, qui flirte souvent avec la poésie, notamment lorsqu'il s'agit de décrire un paysage ou de traduire les sentiments du personnage principal, mais certains passages traitant de la politique de l'époque ( de l'insurrection républicaine notamment ) sont plus que rébarbatifs. Il n'y a pas d'action à proprement parler et l'intrigue, si tant est que l'on puisse appeler ça comme ça, prend un certain temps à se mettre en place. Les choses ne s'accélèrent réellement que dans la troisième, et dernière, partie de l'ouvrage.
Je résumerais le tout par cette maxime bien connue: « le mieux est l'ennemi du bien »; il faut en effet savoir apprécier le peu que l'on a et ne pas sans cesse en vouloir plus… au risque de tout perdre.
Une lecture agréable donc mais, à mon sens, pas incontournable.
J'adore Flaubert, notamment pour sa Madame Bovary qui est un véritable chef d'oeuvre, mais j'avoue avoir été assez déçu par L'Education sentimentale qui fût d'ailleurs assez mal accueillie du public à l'époque. Même si le style est toujours prêt de la perfection, trop de longueurs, pas assez d'actions à mon goût.
un classique à lire
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