Juin 1653.
Pierre Saratxaga, membre de la Confrérie de l'échelle, doit se rendre en urgence à Bayonne où son frère Xabi vient d'être emprisonné sous un motif obscur. Que feriez-vous si l'un de vos amis se trouvait dans la difficulté ? Alexandre d'Embrelat, lui, n'hésite pas une seconde, il faut dire que l'aventure lui manque. Il décide de l'y rejoindre sur le champ, accompagné de son fidèle compagnon Angélo. Dans ce si lointain Pays Basque, ils découvrent des paysages merveilleux et des habitants sincères. Ils plongent surtout dans une affaire bien étrange. Comment un simple contremaitre peut-il se retrouver ainsi au coeur d'une histoire de faux-monnayage ? Parviendront-ils à faire libérer l'infortuné et à dénouer le fil de cette intrigue ?
Alexandre n'a certes pas oublié la bienveillance et la tolérance qui marquent son caractère mais cela ne suffit pas face aux multiples dangers qui le guettent, lui et ses partenaires. La ruse, l'ardeur au combat et parfois la violence seront également de la partie qui se joue à des centaines de lieues du bureau du Cardinal Mazarin.
Avis : ÉPIQUE
Vous connaissez mon goût pour les romans historiques, aussi n’ai-je pas hésité un instant pour accepter la proposition de lire le dernier roman d’Eric Lamber. D’autant plus que c’est un voisin puisqu’il habite dans le Pays basque et qu’il a publié chez Ex-Aequo que je suis de plus en plus avec bonheur.
La dernière de couverture m’a informée que j’allais vivre une nouvelle aventure avec « La Confrérie de l’échelle » mais je n’ai rien lu avant celui-ci, alors question : vais-je être perdue ? Que nenni ! Les rappels sont sobres et uniquement sur les personnages, l’intrigue se joue tout entière dans le roman.
Pierre appelle les autres membres de la Confrérie à son secours ou plutôt au secours de son frère Xabi emprisonné et en danger à Bayonne. Nous sommes en 1653, le Cardinal Mazarin dirige le Pays et le jeune Louis Dieudonné, le Roi, ne pense qu’à se faire raconter par Alexandre d’Embrelat les histoires de cape et d’épée vécues avec ses compagnons. Pourquoi Xabi serait-il accusé de fabriquer de la fausse monnaie ? Au fin fond du merveilleux Pays basque qu’ils découvrent, Alexandre, son amoureuse et ses amis vont aller de surprise en surprise et deviner qu’ils travaillent aussi pour la France en essayant de délivrer Xabi tout en levant quelques secrets de famille.
Le rappel des personnages et le prologue ont bien préparé mon entrée en lecture et dès le départ l’écriture fine dynamisée par les dialogues m’a séduite. Ensuite, savoir que le Maestro avait préparé aux voyageurs quelques éléments d’histoire, de géographie et d’architecture m’a conquise. Et en effet, les détails des lieux (moulin de Sault, auberge du Cheval blanc), les spécialités gastronomiques (cerise noire, Ardi-Gasna), les connaissances (bâtons messager, faux-monnayage) et tout l’environnement du récit d’aventures ont comblé mon goût de la fiction plus vraie que nature. Quant à la bienveillance dans le groupe, le respect des enfants, la place faite aux femmes, ce sont des valeurs qu’il est agréable de retrouver tout au long des aventures.
Un mot sur la couverture que je trouve en osmose parfaite avec ce que j’ai lu, à savoir le vieux Bayonne comme cadre et l’écu « à la mèche longue » comme sujet principal ; j’ai même eu la curiosité d’aller en savoir un peu plus sur cet écu apprécié des collectionneurs.
Venu sur le tard à l’écriture, gageons qu’Eric Lambert ne s’arrêtera pas à un second roman mais s’engagera très vite sur le troisième pour faire vivre de belles aventures à la Confrérie de l’échelle, et nous faire connaître le XVIIème siècle qu’il affectionne particulièrement. Son style est ouvragé, percutant et très vivant, vivement le prochain.
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