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L'economie politique - numero 84

Couverture du livre « L'economie politique - numero 84 » de  aux éditions Alternatives Economiques
Résumé:

L'Union européenne dépense sans compter pour le contrôle de ses frontières, la délocalisation et la sous-traitance de ses politiques migratoires. Même l'aide au développement est mise à contribution.

En 2019, la proportion de boat people qui ont perdu la vie en tentant la traversée de la... Voir plus

L'Union européenne dépense sans compter pour le contrôle de ses frontières, la délocalisation et la sous-traitance de ses politiques migratoires. Même l'aide au développement est mise à contribution.

En 2019, la proportion de boat people qui ont perdu la vie en tentant la traversée de la Méditerranée pour rejoindre l'Europe a atteint le seuil historique de 14 %, contre en moyenne 2 % au cours des dernières années. Encore ce pourcentage ne tient-il compte que du nombre des morts recensés. Cette augmentation est logique : elle est la conséquence directe de la raréfaction des opérations de secours en mer entre les côtes libyennes et la Sicile. L'utilisation de moyens aériens (avions-radars, drones) pour surveiller les frontières maritimes de l'Union européenne (UE) est, à l'inverse, une tendance qui se généralise. Elle répond à un objectif : repérer les embarcations de migrants et les empêcher d'approcher les côtes européennes, et ce le plus en amont possible (de préférence avant qu'elles ne pénètrent dans les eaux internationales, où le droit maritime international oblige à porter secours). Elle s'inscrit dans une stratégie d'externalisation que développe l'UE en matière de politique migratoire.

Le terme d'externalisation, emprunté au vocabulaire économique, a été utilisé pour la première fois en France en 2003 par l'ONG Amnesty International et le réseau Migreurop pour décrire certains aspects de la politique d'immigration et d'asile européenne ; il est depuis devenu d'usage courant dans les ONG et les médias. Le vocabulaire institutionnel ne l'emploie pas en tant que tel, mais se réfère, depuis que les Etats européens ont défini une politique migratoire commune aux sommets de Tampere en 1999 et de La Haye en 2004, à la « dimension externe de la politique d'immigration et d'asile », une périphrase qui renvoie à la même réalité.

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