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Ecrit de 1938 à 1940, paru en France dès 1945, Le Zéro et l'Infini est un des grands « classiques » du xxe siècle, ainsi qu'un best-seller mondial.
Inspiré des grands procès de Moscou, le roman raconte l'itinéraire d'un responsable communiste, Roubachof, jeté en prison et jugé, bien qu'il eût été lui-même un « épurateur ».
Par-delà ce thème, l'écrivain dresse un réquisitoire contre les dictatures et le système totalitaire pour lesquels l'homme n'est rien, un zéro face à la collectivité, alors que l'humanisme voit en lui, au contraire, un infini.
Le Zéro et l'Infini est une de ces oeuvres dont le temps n'abolit pas la portée.
Le zéro et l'infini est avant tout un livre sur la violence politique. le fonctionnement des dictatures, ces êtres qui font partie de la tête de l'État et qui du jour au lendemain tombent de leur piédestal devant l'ambition de leur semblable. Tout est bon pour condamner et tuer. La justice n'existe pas dans ce monde. Seul le pouvoir compte. Même l'idéologie est dévoyée au nom de ce pouvoir. Un régime dérive vite...
Le "zéro et l'infini" se lit bien, mais dans ce style là (toute proportion gardée évidemment) "La ferme des animaux" m'est bien plus agréable. le langage est différent, les situations aussi, mais le but reste finalement le même. Dénoncer les dérives d'un régime sur l'idéologie, et la difficulté d'exister en son sein quand tu n'es pas le nombre dominant.
J'ai lu pour la première " Le Zéro et l'infini " il y a une quarantaine d'années. Je viens de terminer la lecture de cette nouvelle traduction (parue en 2022) du livre de Koestler, traduite directement du manuscrit original en Allemand. Comme lors de la première lecture, j'ai été glacé par l'atmosphère de ce livre. Tout est toujours dans une grisaille omni-présente, tout est froid, austère. Comme lors de la première lecture, j'ai été horrifié par cette machine implacable qui n'a qu'un seul but: Briser l'individu.
"Le calme régnait dans la cellule. Roubachov n'entendait que le crissement de ses pas sur les dalles. Six pas et demi vers la porte, qu'ils franchiraient forcément pour venir le chercher, six pas et demi jusqu'à la fenêtre, derrière laquelle il faisait presque nuit désormais. Il eut vite parcouru la distance. Mais lorsqu'il se demandait " Pourquoi meurs-tu au juste ? ", il ne trouvait pas de raison. "
Un livre dans la lignée de 1984 d'orson Wells ou du meilleur des mondes d'Aldous Huxley mais concentré sur la partie procédurale dans un monde totalitaire. Complètement inspiré par l'URSS et la société construite dans le cadre de l'idéologie soviétique que l'auteur a fui, il dresse un portrait angoissant d'un monde où l'homme est broyé dans la poursuite d'idéaux le faisant passer après leur réalisation et cela en son nom. Un peu comme si on étudiait en détail le raisonnement de "1984" en faisant un arrêt plus précis sur la procédure judiciaire et les mécanismes mis en place pour maintenir un régime à tout prix.
Je dois l'avoir dans ma bibliothèque depuis plus de 20 ans, merci à Margaret Atwood, qui le citait dans une ITW, de m'avoir donné envie de le réouvrir!
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