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Une excellente lecture pour connaître le monde des années cinquante ... et mieux comprendre celui d'aujourd'hui.
Au temps de Charlemagne, la partie de l’extrême est de l’Europe allant du Caucase à la Volga était dominée par un puissant état appelé l’empire Khazar, suzerain d’une vingtaine de petits royaumes bulgares, polonais, magyars ou rhus qui lui versaient tribu. À cette époque, les armées du califat, qui étaient parvenues à franchir les montagnes du Caucase, furent stoppées net par les armées khazars. Il s’ensuivit un conflit qui dura plus de cent ans. Ils permirent ainsi un certain répit à l’empire romain d’Orient en bloquant cette avancée à l’est pendant qu’à peu près à la même époque, Charles Martel en faisait autant à l’ouest du côté de Poitiers. Les Khazars étaient un peuple nomade. Ils avaient la réputation de ne jamais se laver, de porter les cheveux longs (blonds aux yeux bleus pour les « Khazars blancs » et bruns aux yeux sombres pour les « Khazars noirs ») et de pratiquer des sacrifices humains. Pris entre l’autorité de l’empereur byzantin chrétien et le calife musulman de Bagdad, la Khazarie finit par adopter la religion juive, histoire de conserver son indépendance. Mais la montée en puissance du peuple russe et surtout les grandes invasions mongoles signèrent la disparition de leur empire et leur éparpillement en Pologne et en pays magyar principalement.
« La treizième tribu » est un essai historique qui, s’il apprend pas mal de choses sur une des véritables origines du peuple juif, n’en demeure pas moins basé sur des sources peu fiables voire contradictoires (lettres de voyageurs, de diplomates, voire témoignages de seconde main…). Il reste certainement beaucoup à découvrir sur le sujet. Le lecteur y découvrira combien ces temps pouvaient être barbares. Ainsi les Khazars se débarrassaient-ils des gens qu’ils jugeaient trop intelligents. « Si tu en sais trop, on te pendra. Si tu es trop modeste, on te marchera dessus », disaient-ils. Il pourra revoir également pas mal d’idées reçues. À cette époque, le prosélytisme religieux était courant, la mixité aussi, tout comme les viols de captives. Résultat plus de peuple élu ni de race pure, mais une immense majorité de gens métissés. Koestler prouve ainsi que l’idée d’une « race » juive issue uniquement de Palestine est un leurre. Si les Séfarades (juifs d’Espagne puis du Maghreb peuvent se prétendre d’une lointaine origine moyen-orientale), les Ashkénazes (descendants directs des Khazars éparpillés en Europe de l’Est) sont d’ascendance turco-mongole, voire aryenne d’Inde. Rien n’est simple en ethnologie historique. Ouvrage intéressant pour une première approche du sujet.
Le zéro et l'infini est avant tout un livre sur la violence politique. le fonctionnement des dictatures, ces êtres qui font partie de la tête de l'État et qui du jour au lendemain tombent de leur piédestal devant l'ambition de leur semblable. Tout est bon pour condamner et tuer. La justice n'existe pas dans ce monde. Seul le pouvoir compte. Même l'idéologie est dévoyée au nom de ce pouvoir. Un régime dérive vite...
Le "zéro et l'infini" se lit bien, mais dans ce style là (toute proportion gardée évidemment) "La ferme des animaux" m'est bien plus agréable. le langage est différent, les situations aussi, mais le but reste finalement le même. Dénoncer les dérives d'un régime sur l'idéologie, et la difficulté d'exister en son sein quand tu n'es pas le nombre dominant.
J'ai lu pour la première " Le Zéro et l'infini " il y a une quarantaine d'années. Je viens de terminer la lecture de cette nouvelle traduction (parue en 2022) du livre de Koestler, traduite directement du manuscrit original en Allemand. Comme lors de la première lecture, j'ai été glacé par l'atmosphère de ce livre. Tout est toujours dans une grisaille omni-présente, tout est froid, austère. Comme lors de la première lecture, j'ai été horrifié par cette machine implacable qui n'a qu'un seul but: Briser l'individu.
"Le calme régnait dans la cellule. Roubachov n'entendait que le crissement de ses pas sur les dalles. Six pas et demi vers la porte, qu'ils franchiraient forcément pour venir le chercher, six pas et demi jusqu'à la fenêtre, derrière laquelle il faisait presque nuit désormais. Il eut vite parcouru la distance. Mais lorsqu'il se demandait " Pourquoi meurs-tu au juste ? ", il ne trouvait pas de raison. "
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