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MARKO KURISMAA, ancien champion de ski de fond, est le meilleur flic de la brigade criminelle de Tallinn en Estonie. Seules ombres au tableau (d'avancement ? ), il souffre de narcolepsie et il était le fils d'un opposant au régime soviétique de l'époque. Et c'est pourtant à lui que l'on confie l'enquête sur la mort suspecte d'Igor Semenov, homme d'affaires russe, retrouvé inanimé en gare de Tallinn, dans un train en provenance de Saint-Pétersbourg.
Ses investigations l'emmèneront sur les routes enneigées d'Estonie et dans les ruelles de la vieille ville de Tallinn à la recherche d'une vérité enfouie dans un passé douloureux.
Mauvaise surprise à l’arrivée du train express qui relie Saint-Pétersbourg à Tallinn : un passager de première classe est mort durant le trajet. En surpoids et porté sur la bouteille, l’homme aurait succombé à un arrêt cardiaque…Mais comme il est russe, une enquête de routine s’impose, pour ne pas froisser le voisin, ancien maître du pays. Chargé de l’enquête, Marko Kurismaa découvre très vite que l’homme d’affaires russe a été assassiné, plus précisément, empoisonné à la cigüe. Le voilà donc, dans les rues enneigées de la capitale estonienne, à la recherche de celui, ou celle, qui a ‘’socratisé’’ le peu scrupuleux Igor Semenov. Les pistes sont nombreuses. Le Russe trempait dans des affaires louches et était sans doute lié à la mafia. Ou alors sa trop jeune épouse en a-t-elle eu assez d’attendre que la nature la débarrasse d’un riche mari dont elle est la seule héritière ?
‘’- Un Russe.
- Tu aurais pu le dire tout de suite. Un Russe mort, c'est toujours une bonne nouvelle.
- Ne plaisante pas. Un Russe mort, c'est un bordel diplomatique pas possible. Surtout en ce moment.’’
On peut dire que la mort d’Igor Semenov n’émeut pas particulièrement Marko Kurismaa dont c’est ici la première enquête, écrite par un auteur italien qui s’est choisi un pseudonyme à consonnance germanique et situe son polar à Tallinn, en Estonie. Il faut dire que le policier dont nous faisons la connaissance n’aime ni les Russes, ni la Russie, ayant souffert dans sa jeunesse de la dictature soviétique. Fils d’un dissident, il a vu son père se faire arrêter et souffre depuis de narcolepsie le jour et d’insomnie la nuit. Des problèmes qu’il s’est bien gardé de révéler à sa hiérarchie et, de toute façon, cela ne l’empêche pas d’être un bon flic qui aime creuser sous les évidences.
Le train pour Tallinn est une vraie bonne surprise. Un polar qui dépayse puisque la capitale estonienne n’est pas si souvent exploitée en littérature. C’est donc un plaisir de la découvrir sous son manteau neigeux, belle, silencieuse, désertée par les touristes. Mais qu’on ne se fie pas aux charmes de sa vieille ville ! L’Estonie est certes indépendante mais n’a pas encore réglé ses vieux conflits avec son voisin russe. Certaines blessures sont longues à cicatriser et les rancœurs persistent entre russophones et pratiquants de la langue du pays. Et, là-bas comme ailleurs, la corruption règne, aidée par la précarité et les illusions perdues.
Une ville à explorer, un flic intéressant (sa narcolepsie n’est pas son seul secret, il vit aussi une histoire d’amour avec une collègue qui ne tient pas à ébruiter l’affaire) et une écriture alerte et agréable. Un coup de cœur inattendu.
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