Le Royaume délesté est un récit. Il est vrai qu?à première vue il n?en prend pas le chemin, tenant tout à la fois de l?essai, de la chronique, du carnet de scène, du répertoire d?exercices de théâtre, du journal intime, de la correspondance, de l?autofiction. Mais, par textes interposés et superposés, se noue progressivement l?histoire d?un petit théâtre excentré. C?est à son metteur en scène qu?il revient de nous familiariser avec ce qui relève de l?expérience intérieure. Les notions de naissance et d?allègement y tiennent une part primordiale, à mesure que nous approchons de l?instant le plus vivant, celui qu?on ne peut nommer mais qui fait signe quand l?essentiel est en jeu. Heureux d?avoir travaillé hors circuit sa vie durant, le metteur en scène se sent poussé à présent, mais comme malgré lui, à lever certains secrets de sa pratique. S?il le fait à la manière d?un Don Quichotte moderne, c?est pour mieux lutter avec ses jeunes acteurs contre la forme de notre temps et la pression que celui-ci exerce sur nous.
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